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Le Souk de Moustafette

Le Souk de Moustafette
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23 novembre 2007

On the road again

9782710329138Bernard, la quarantaine désabusée, rentre en France après quinze ans passés à vadrouiller de par le monde.
Tout naturellement ses pas le mènent vers les siens. Il ne sait pas trop ce qu'il vient chercher dans ce petit village de Charente, d'autant plus qu'il n'a pas quitté la famille en très bons termes et qu'il a été plutôt avare côté cartes postales ...

"Voilà, j'étais revenu. J'allais dormir à nouveau ici, d'où j'étais parti et où j'avais abandonné mon enfance. Là, j'étais passé de l'état de têtard d'homme à celui d'adulte, j'avais imaginé des existences qui ne m'intéressaient plus, étreint des rêves aujourd'hui ménopausés. Depuis, je m'étais métamorphosé en une espèce d'étoile filante qui regardait la vie sans y participer vraiment. Ermite en la vie même. Drapé dans la certitude de l'inutilité de toute acquisition, de tout entassement, de toute construction, de toute procréation. Une fois pour toutes, j'avais décidé de profiter de moi, d'être à moi-même mon propre royaume, mon meilleur ami, de jouir de mon corps et de ma vie, d'être le ver et le fruit."

Une fois que mère et soeur eurent reconnu ce grand énergumène comme leur fils et frère, Bernard s'aperçoit vite que peu de choses ont changé. Certes le père est mort, d'ailleurs on ne manque pas de lui faire remarquer que sa longue abscence y est pour beaucoup, certes la frangine lui fait cadeau d'un beau-frère charentais pur jus, certes il se retrouve tonton de deux ados plus ou moins conformes, mais dans le fond, tout ça ne l'émeut pas des masses, son sentiment d'appartenance ne s'étant pas magiquement régénéré aux antipodes !
Bernard restera quand même une petite année à végéter dans ce microcosme familial, histoire de renforcer les bases de sa philosophie j'menfoutiste, de jouer avec les nerfs des uns et des autres, de se plonger à nouveau dans la vie étriquée et les eaux troubles des sentiments, façon comme une autre de confirmer son peu d'attachement.
Rien de mieux qu'un retour aux sources pour s'assurer qu'on a bien fait d'emprunter les chemins de traverse.

"Mes parents sont morts, voilà une bonne chose de faite."

Inutile de vous dire que j'ai adoré ce vieil ado caractériel au cynisme cinglant, drapé dans sa belle indifférence et son autosuffisance.
Le ton est vif, l'humour défensif. Lorsque la nostalgie ose pointer son nez, elle est rapidement priée d'aller se faire voir ailleurs. Quant à  la fragilité des êtres et des sentiments, elle sait suffisamment se parer de drôlerie et de poésie pour ne pas être déprimante.
Reconnaissons que ce petit monarque de lui-même est une tête à claques perclus d'une délicieuse mauvaise foi, et que plus d'une fois on le foutrait bien à la porte à grands coups de pied au cul. Heureusement, il peut aussi poser son regard hautain sur sa modeste personne et s'appliquer à lui-même de sévères constats. Mais ça n'ébranle en rien ses certitudes car il sait qu'au fond... c'est lui qui a raison !

On s'embrasse pas ?    Michel Monnereau    Editions La Table Ronde

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18 novembre 2007

Un bon cru !

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que cette cuvée 2007...

Car hormis :
Jens Christian GRONDAHL "Piazza Bucarest" (Grasset) Prix Jean Monnet
Per PETTERSON "Pas facile de voler les chevaux" (Gallimard) Prix des Lecteurs
Mirjam KRISTENSEN (voir l'article d'hier) et Virginie OLLAGNIER "Toutes ces vies qu'on abandonne" (Liana Levi), exe-quo Prix des Lycéens.
Etaient à l'honneur quatre femmes éditrices, Liana Levi, Joëlle Losfeld, Anne-Marie Métailié et Sabine Wespieser, avec des tonnes d'ouvrages plus tentants les uns que les autres...
Mais le XXe Salon de la Littérature Européenne de COGNAC recevait aussi cette année les non moins célèbres

GACHUCHA  FLORINETTE  NANNE  !!!

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Ici très occupées à découvrir les ouvrages offerts par Gachucha !
On reconnait une table de blogueuses aux livres, marque-pages,
carnets et apn qui, en général, recouvrent les menus ...

Que dire de nos papotages bloguesques ? Que Gachucha écrit plus vite que son ombre, c'est la reine du post express, que Florinette a une organisation digne d'une assistante de direction, ça me laisse rêveuse, et que Nanne, que je connaissais déjà, a des goûts et des us littéraires bien arrêtés, ne vous fiez pas au sérieux de son blog, c'est une rigolote à l'accent du Sud-Ouest bien trempé !
Chacune y est allé de ses manies, trucs et astuces, nous avons plongé dans nos LAL respectives et échangé sur nos derniers coups de coeur.
Côté salon, le matin était remis le Prix des Lecteurs. Ce fut une belle cérémonie, à côté la remise de la Palme d'Or à Cannes, c'est de la gnognotte !!! Non, je plaisante, il va falloir qu'il embauche un conseiller en communication, Florinette et moi avons mis un moment anormalement long  avant de comprendre que le lauréat venait d'être désigné...
L'auteur venant de décoller vers des hautes sphères créatives, après des mois d'inspiration défaillante, n'a pas voulu interrompre cet instant magique et a préféré rester dans sa froide campagne norvégienne. Son éditeur lui fera parvenir de quoi se réchauffer, un très beau flacon du cru local et qui semble faire office de trophée !
L'après-midi nous avons plongé avec délice entre les tables de livres et d'auteurs. Pendant que je courais après Michèle LESBRE avec laquelle j'ai pu papoter Russie et Transsibérien, Nanne faisait du plat aux vieux messieurs et a jeté son dévolu sur Michel QUINT... Gachucha et moi-même avons échangé aussi quelques mots avec la représentante des éditions Les Allusifs et Svetislav BASARA, l'auteur de "Le guide de Mongolie", qui m'a mise en garde contre l'utilisation, à mes risques et périls, de son livre lors d'un hypothétique voyage en ces contrées lointaines !

Après une autre séance de papotage intensif, j'ai abandonné ces pauvres lectrices compulsives à leur triste sort... Florinette est sans doute partie recôtoyer les stars (3 jours de salon, ça crée des liens !), Gachucha a, je l'espère, retrouvé sa collègue et Nanne s'est peut-être livrée à un nouveau sketch téléphonique..?!!!
Bref, ce fut une journée riche et chaleureuse qui se renouvellera sans doute maintenant que nous avons fait connaissance.
Un seul petit reproche, la chasse aux marque-pages a été plutôt mince, un vrai scandale quand on voit la profusion à laquelle nous habituent des petits salons beaucoup plus modestes. Heureusement que Gachucha était là pour remonter le niveau !

nours

J'ai ressorti mon petit nours pour remercier
GACHUCHA
qui nous a offert ce très beau livre auquel
  elle a participé.
Excusez l'allure, mais 50 ans,
ça laisse des traces...
Heureusement que je ne suis pas dans le même état !   

J'attends avec impatience leurs articles...
Voici déjà celui de  GACHUCHA
Et celui de  FLORINETTE

16 novembre 2007

Dans la nuit colorée

saintes

balade frisquette dans des ruelles historiques
pour participer hier soir à une

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MK

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MYRJAM KRISTENSEN , à gauche
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et Loup-Maëlle Besançon , sa traductrice

9782846331432L'auteur venait présenter Les jours sont transparents, son premier ouvrage traduit en français et publié aux Editions alteredit.
Ce fut une soirée qui aurait pu se prolonger longtemps tant ces deux femmes ont su échanger avec simplicité et passion.
Mirjam Kristensen est étonnante. Sa mimique la transforme tour à tour en petite fille espiègle ou en femme grave. Elle porte, sur elle et en elle, tous les âges ainsi que les différents états d'esprit qui l'ont construite. C'est ce qu'elle a souhaité retranscrire dans ce livre, en se mettant dans la tête d'une fillette qui assiste, impuissante, aux réactions familiales suite au décès accidentel de son petit frère.
Et d'après la majorité des lecteurs présents, elle a parfaitement réussi. Elle a su éviter le pathos pour ne retenir qu'un ton léger et coloré, et au final livrer un texte plein d'espoir.
Quant à Loup-Maëlle Besançon, sa spontanéité et son enthousisme font plaisir à voir. Je vous assure que ces deux-là se sont bien trouvées, la fougue de l'une répondant à merveille à la retenue de l'autre, le tout ponctué d'éclats de rire complices.

Ce livre aura-t-il le Prix des Lecteurs 2007 du salon des Littératures Européennes de Cognac ? Le lauréat sera dévoilé demain à 10h devant quelques blogueuses attentives... Le choix sera rude car il y a du beau monde en lice : la littérature norvégienne étant à l'honneur, seront aussi présents Laars Saabye Christensen, Anne Holt, Erlend Loe, Per Petterson et Gunnar Staalesen.

Je remercie l'équipe de la bibliothèque pour son accueil chaleureux, et m'excuse pour la médiocrité des photos due aux piles à bout de souffle de l'apn ! C'est pas terrible, mais le noir et blanc est un moindre mal... Y'aura rattrapage demain !!!

De son côté, GACHUCHA  a rencontré l'auteur du grandiose "Le demi-frère", Lars Saasbye Christensen.

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14 novembre 2007

Mahabharatin

9782253118015"Fizz était sur le bord du lit et je respirais son amour et je goûtais son amour et j'entendais son amour et mon amour se tendait vers son amour et j'arrivais là où était ma place, là où je voulais vivre et mourir et le monde était un bout de peau et le monde était deux bouts de peau et le monde n'était que bouts de peau et le monde était liquide et le monde était serré et le monde était un fourneau et le monde se mouvait et le monde glissait et le monde explosait et le monde finissait et le monde cessa d'exixter."

Le narrateur et sa femme vivent une passion torride et charnelle depuis qu'ils se sont rencontrés à Chandigarh. En quinze ans de vie commune la passion n'a pas faibli. Ils ont su faire fi des différences ethniques, vivent plus ou moins modestement suivant les aléas de leurs emplois respectifs, lui est journaliste et Fizz enseignante, et ils profitent de la modernité qui déferle sur l'Inde en cette fin des années quatre-vingt dix.
Installés à Delhi, où le narrateur se lance en vain dans la création littéraire, ils tombent par hasard sur une petite annonce concernant la mise en vente d'une vieile maison au pied de l'Himalaya; un héritage va leur permettre de l'acquérir. Lors des travaux de rénovation, la découverte d'un coffre rempli de soixante-quatre carnets manuscrits vient semer la zizanie entre les amants. Le narrateur se plonge dans la lecture du journal intime de l'ancienne propriétaire, Catherine, une américaine ayant vécu là de folles passions amoureuses dans la première moitié du XXe siècle.
Cette femme l'intrigue, l'attire, le tourmente, l'obsède, le hante, le possède... Fizz, elle, s'éloigne.

"Le délabrement inhérent à tout acte de création".

Comme un leitmotiv, ce constat revient comme le désir qui mille fois s'allume puis soudain s'éteint. Et il en va de même pour les dieux et les croyances, pour les hommes et les corps, pour les maharadjahs et leurs palais, pour les héros de l'Indépendance et leurs descendants, pour l'Inde moderne prise entre tradition et société de consommation. Entre Dharma et Karma, tout éclôt, s'épanouit, se fane et se transforme pour renaître.
Ne versant ni dans l'exotisme, ni dans le misérabilisme, l'auteur réussit à brosser un tableau sans concession de son pays et de son peuple. Au fil des pages, le récit foisonne de détails historiques et politiques, religieux et philosophiques.

Parallèlement, le lecteur est pris dans un tourbillon érotique éblouissant. Ce livre est un hymne au désir, au plaisir. On reste pantois face à l'immensité de l'imaginaire qui, sans jamais lasser ni tomber dans la vulgarité, pare les corps et les esprits de sensations plus osées et poétiques les unes que les autres. Les dieux ont ouvert la voie vers le septième ciel, les Indiens ont ce chemin inscrit en eux.
Du très grand art où couleurs, parfums, saveurs, musiques, caresses se percutent dans un corps à corps violent et passionné, laissant le lecteur un brin exténué par tant de délicieux excès.

"Le voyage vers Chandigarh fut étrange. Nous savions que c'était véritablement le dernier. Au retour, nous aurions emporté les derniers vestiges de nous-mêmes, de cette étrange cité minérale née de la géométrie et non du besoin. Une ville bâtie avec des rapporteurs, des règles, des équerres, des compas, bien plus qu'avec de la passion, de l'émotion, de l'ardeur et de la créativité. Le Français qui l'avait édifiée en avait expurgé à la fois la sensualité accomplie de son peuple et la truculente robustesse des Indiens."

Un autre avis enchanté ICI .

Loin de Chandigarh    Tarun J Tejpal    Editions Le Livre de Poche

 

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13 novembre 2007

TROC CAFE - HERBES

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Voici des petits réconforts pour l'hiver
Une mystérieuse tisane algérienne
Des fleurs de Millepertuis breton
Et du thé noir au Tiaré que je rêvais de découvrir
Cela va me changer des saveurs de rose et de violette
dans lesquelles je baigne actuellement

MERCI  MERCI  MERCI
KATELL ,
thé drôlement sympa !!!

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11 novembre 2007

Simple et juste

jcRecueilli tout bébé par un couple de paysans, Milosz a grandi dans le village de Saint-Alban, en Saintonge. Le temps passant, il s'avère que Milosz est un simple d'esprit; doté d'une intelligence et d'une sentimentalité instinctives, il n'en reste pas moins l'idiot du village.
Ethan et Maud accueillent aussi Louise, surnommée "la vieille fille", une cousine éloignée et fantasque, qui bien vite devient la complice de Milosz. C'est elle qui lui apprend à vivre au rythme de la nature entre jardinage, construction de cabanes et longues courses dans les bois et les vignes. Malgré la différence d'âge, la loufoquerie et la tendresse de Louise transforment la vie de Milosz et adoucissent le sentiment de rejet dont il est victime de la part des autres enfants.

"Et Milosz se disait que plus tard il ferait comme elle: il n'en ferait qu'à sa tête. Et pendant qu'il se promettait cela (...) il pensait que tant que Louise serait là rien ne pourrait lui arriver."

Mais Louise ne pourra pas toujours protéger Milosz; on devra l'éloigner.
Le roman commence au retour de Milosz à Saint-Alban, vingt ans après. Louise, malade, réclame sa présence.

"A ses côtés, les mots étaient inutiles, toujours éloignés de ce que l'on voulait dire; on devenait quelqu'un d'autre, et lui, Milosz, était devenu un petit morceau de lune balancé au vent. Mais ça, personne n'avait pu le voir. Et il repensa à ce jour extraordinaire où il avait vu Louise pour la première fois."

Une histoire d'amour sur le fil du rasoir entre deux êtres à la tête étoilée d'originalité. Un amour qui mettra vingt ans à se reconnaître et à se dire. La tendresse de l'auteur pour ses personnages sert à merveille ce récit mélancolique au pays des taiseux. Un premier roman à l'écriture fragile, au ton hésitant entre sobriété et poésie et qui laisse traîner derrière lui un beau parfum de campagne et de pommes qui murissent au grenier.

Milosz ou L'idiot magnifique     Jaunay Clan     Editions L'Harmattan

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11 novembre 2007

Un air de Picardie...

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Je vais me dépêcher de déguster les petites choses rondes
dont ce tigre ne ferait bien qu'une bouchée !
Des beaux signets, un carnet et un livre sur l'innocence perdue...
Tout ce que j'aime

MILLE FOIS MERCI BELLESAHI  !!!!!

9 novembre 2007

9 X 9 =

mogQuatre-vingt une petites gourmandises qui se dégustent du bout des lèvres, dans lesquelles on mord délicatement, puis qu'on laisse fondre lentement sur la langue pour que seul ne persiste que le goût mêlé du sucre et des épices. Ajouté le mélodieux glouglou d'un thé à la menthe servi d'une main experte, et vous entendrez la belle Haasiba conter à son amant la sensuelle Mogador.

"Pour diverses raisons et déraisons, on l'appelle aussi "La ville des désirs". On croit qu'elle a été créée par des marins en quête d'un port en eau calme. Ou par ceux qui naviguent sur l'autre mer de Mogador, celle de sable : les caravaniers qui traversent le Sahara et désirent ardemment, eux aussi, un havre où se remettre de leurs épreuves. Elle a ainsi été présente dans l'esprit et les sens des navigateurs du sel et du sable bien avant d'être là où l'on peut la voir à présent. Encore que, même à présent, quand on va vers elle, pendant la longue traversée des eaux ou des dunes, on la réinvente ."

Quatre-vingt un paragraphes comme autant de petits poèmes pour nous parler du temps et de la lumière, de l'histoire et des rues, des bibliothèques et des livres, de la musique et de la danse des corps.
On dit qu'à Mogador on compte de neuf en neuf, que le plus court chemin est la spirale et non la ligne droite, que les livres y ont d'étranges pouvoirs, que le temps s'écoule comme nulle part ailleurs et que c'est la ville du désir ...

"C'est pourquoi les ciels de Mogador sont considérés comme des entités quasi inconcevables mais représentées par des êtres qui sont autant d'échos de l'eau, de la terre, de l'air et du feu, aussi longtemps qu'ils se désirent, s'attirent et se repoussent. La musique des sphères est à Mogador musique du désir."

On peut ouvrir ce livre au hasard et déguster ces 9 X 9 choses poétiques dans n'importe quel ordre. Et l'avantage, par rapport au plateau de gourmandises dont je vous parlais au début, c'est qu'on peut en abuser sans crainte !
Un guide très original à emporter dans ses bagages quand on part en amoureux au Maroc, certains se reconnaîtront...

9 fois 9 choses que l'on dit de Mogador   Alberto Ruy-Sanchez   Editions Les Allusifs 

 

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6 novembre 2007

Le diable au corps

9782070339754C'est à Caracas que Gonzalo fait la connaissance de Marina von Aspern. Il a à peine seize ans et est le fils d'un riche planteur de canne à sucre. Le comte von Aspern, client de son père, est en voyage d'affaires avec femme et enfant, lequel enfant tombant malade oblige Marina à prolonger son séjour de quelques mois, alors que son mari repart vers l'Allemagne.
En effet, quoi de mieux que l'hacienda familiale pour accueillir ce microcosme cultivé et privilégié. Entre musique de Brahms, poésie de Rilke, chevauchées sauvages et sensualité caribéenne, Marina et Gonzalo vont s'aimer.

"Les Européennes étaient des femmes libres, comme des oiseaux, tout le monde savait cela. Et jusque dans l'atmosphère raréfiée et puritaine de Caracas, on commentait à voix basse les moeurs des Parisiennes et des Berlinoises avec un mélange de mépris et d'envie."

Mais comme dit la mère de Gonzalo, "Si j'ai bien compris, elle n'est pas tout à fait comme nous" , faisant référence à la judéité de la belle européenne. Mais qu'importe, on a les idées larges dans la famille Herrera !
Un détail certes, mais qui aura son importance, lorsque sept ans huit mois et quatorze jours plus tard, en 1939, Gonzalo devenu homme, se rendra enfin à Berlin pour y retrouver celle qu'il croit aimer.

"J'aperçus une silhouette appuyée contre le parapet. C'était Marina. Je me précipitais vers elle.(...) Elle me dévisageait et finit par sourire d'une façon un peu artificielle, où entrait une part de pose. Je retrouvais en un instant le mélange d'élégance étudiée et de sensualité dont je me souvenais si bien. Elle portait un manteau noir, avec quelque chose de jaune à gauche, sur la poitrine. Une fleur ? Une broche ? Elle était coiffée d'un petit chapeau noir."

Ces retrouvailles ne finiront pas de hanter l'innocent Gonzalo, mais pas de la façon espérée. Que restera-t-il de son amour face à la réalité de la vie sous le IIIe Reich.

Un court roman d'initiation amoureuse, mêlant candeur et lâcheté adolescentes. Malheureusement, rien de mieux que la guerre et la peur pour nous révéler à nous-mêmes et mettre à l'épreuve nos sentiments...

Le rendez-vous de Berlin     José Miguel Roig     Editions Folio

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4 novembre 2007

MOISSON ROUGE AU

slam

ou presque, le Littell à 3€, j'ai pas su résister

livres

2234 pages pour 13€, j'allais pas me gêner !
Au fait, j'ai oublié de vous dire
demain soir, premier cours de russe ...

1 novembre 2007

Rions un peu...

9782909240756en attendant la mort !
Ne vous fiez pas à la gravité des mots qui inaugurent ce roman. Le livre n'a rien à voir avec un récit larmoyant, bien au contraire...

"La mort... la seule décision qu'on puisse prendre quand on refuse que la vie décide de tout. Tu as toujours été trop orgueilleux pour accepter le destin. Et moi trop censeur pour te laisser croire qu'on choisit sa vie. Tu es mort de mes renoncements."

Le narrateur écrit à Laurent, un ami récemment disparu. C'est l'occasion pour lui de se pencher sur les petits arrangements que chacun passe avec la mort et les fantômes qui viennent hanter le quotidien.
Et François s'y connait en bidouillage... pensez, avec un père suicidé et une soeur décédée d'une crise d'asthme, il a bien potassé le sujet ! Si sa mère affiche froideur et indifférence, si son autre soeur, après avoir flirté un temps avec la folie, choisit religion et gris-gris, lui, il a trouvé un remède infaillible à la tentation suicidaire, devenir père de famille nombreuse. Mais que feront de tout cela les descendants ?

"Les câbles grincèrent, secourables. La grille s'ouvrit tel un rideau de théâtre sur une scène étrange composée seulement de deux personnages. Un petit homme roux, triomphant, tenait une petite fille toute ronde, vêtue de noir, qui toussait en souriant. Paul entra sans même se rendre compte qu'Anne restait à l'étage, étendue, inconsciente. La grille se referma derrière lui, très vite. On entendit un bruit fort et sec, suivi de l'écho long et comique d'une guimbarde géante. La cabine s'écrasa au niveau jeux et jouets."

La mort a plus d'un tour dans son sac et surgit toujours là où on l'attend le moins. Tout comme le narrateur d'ailleurs ...
Une sympathique surprise que ce petit roman, entre farce et regrets. Personnellement, j'aurais aimé que le ton soit encore plus mordant et certains personnages plus étoffés. Mais on sait que les plaisanteries les plus courtes sont souvent les meilleures... Alors en attendant le second roman de l'auteur, vous pouvez toujours brandir celui-ci pour exiger votre dose de friandises halloweenesques !

Petites farces de la mort     Pierre-Henri Loÿs     Editions Ecriture

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1 novembre 2007

Rions encore...

Le ridicule ne tue pas, dommage... voir ICI

Envie d'inventer un titre ? Ne vous gênez pas, c'est LA

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quelques uns qui m'ont fait rire...

30 octobre 2007

Transsibérien 2ème

9782756100890Jeannine Aubin est batelière dans le Nord de la France et en Belgique. Sa route va croiser celle du Russe Ivan Kirkov, marin au long cours. Une brève idylle de trois jours à l'hôtel Kuntz, un rendez-vous pris pour dans trois ans quand Ivan repassera par Dunkerque, et chacun reprend sa route. Trois ans plus tard, ils sont au rendez-vous, et cette seconde rencontre sera décisive pour la jeune femme.

Pour comprendre qui est et ce que fuit Ivan Kirkov, elle achète un aller-retour sur le Transsibérien Moscou-Vladivostok. Elle sait qu'il ne sera pas dans cet autre Finistère, mais elle veut rencontrer des gens qui lui parlent de lui, marcher dans les rues où ses pas ont cheminé, voir les quais d'où parfois il embarque et éprouver peut-être ce qui rend son homme si fragile et si rude à la fois.

"Sa tête tombe en avant et la réveille dans un basculement métallique. Où était-elle, tombée dans une Russie imaginaire fabriquée à partir de nouvelles de Tchékhov, de chapkas, de vodka, d'espaces froids, de militaires au visage boursoufflé, de belles femmes, d'une peur monumentale ? Dessine-moi une carte de Russie. L'URSS. Que s'est-il passé ?"

Ce roman est moins confortable et nostalgique que "Le canapé rouge", la vie des gens de mer y est sans doute pour quelque chose. Le récit adopte alternativement un ton syncopé et réaliste, des phrases courtes, des mots brefs qui claquent comme les roues sur les rails, et un rythme plus souple, parfois coloré et presque tendre. Dans l'entre-deux défile la Russie, suspendue entre passé et futur, et s'élaborent les sentiments.

Au terme du voyage, encore une femme qui connaîtra enfin sa destination.
Ce train a l'air d'avoir de sacrés effets, il semble agir comme un révélateur et je me demande si je ne vais pas aller de ce pas m'acheter un billet....

Le voyage à Vladivostok     Emmelene Landon     Editions Léo Scheer

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28 octobre 2007

Dimanche d'automne

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et petit salon, artistique et littéraire, pépère en bord de mer.
L'invité d'honneur était Jean-Louis FOURNIER, que je n'ai jamais lu mais dont je connaissais un titre "Il a jamais tué personne mon papa". Je me serais bien offert son dernier ouvrage "Histoires pour distraire ma psy" ,9782843374043 mais prudente, je n'avais sur moi que quelques kopecks et un seul chèque que je réservais à un autre auteur, répéré lors d'un premier round d'observation.

Il s'agit de JAUNAY CLAN qui, après s'être consacrée à la poésie, publie son premier roman  "Milosz ou L'idiot magnifique" chez L'Harmattan. Le personnage semblait décalé et aussi s'ennuyer ferme dans cette réunion du terroir ! J'ai aimé cet être un peu androgyne qui laissa s'échapper, en même temps que les quelques mots échangés, fêlures et tourments que l'on retrouve dans sa poésie. J'ai craqué aussi pour son recueil quand, en l'ouvrant au hasard, j'ai lu ceci :

"Il nous faudrait mourir d'une belle mort
contre un mur fusillé
fusillé mais debout
impassible et têtu
gueulant à tête nue
Vêtu d'apparat
suis poète et voleur
et voudrais bien mourir de cette belle mort"

JC1

Côté peinture, étaient exposées quelques oeuvres sombres, chaudes ou chamarées

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de l'Oléronais Jean-Louis BONAMY
et de La Rochelle venait Evelyne PORTAL

pdf1  pdf2

Pour finir, une petite balade dans un crépuscule cotonneux

four
TERRE MER
fou3
CIEL ET BRUME
fou1
Eléments mêlés...

27 octobre 2007

Peur bleue

9782755401202Imaginez, nous sommes en 2052. La Terre n'est plus la planète bleue, mais la Ville bleue, les nations sont devenues des districts, les villes des faubourgs, la Pensée Unique Totalitaire (P.U.T) a triomphé, les Zenbas (rappelez-vous, la France d'en bas...) ont remplacé les bobos, les sdf ont mystérieusement disparu laissant la place aux SDF, grands patrons itinérants sans bureaux fixes si ce n'est les suites somptueuses de grands hotels. Dans la Ville bleue, exit chômage et pauvreté, "le capitalisme conduisait à la gratuité tellement l'abondance était grande". Les normes ont remplacé les lois, rien ne se fait sans avocats ni psys, les logiciels régissent tout, puces et messages subliminaux sont omniprésents et tout se monnaie d'une simple empreinte de pouce.

C'est dans ce paradis cauchemardesque que vont se rencontrer deux êtres aux antipodes l'un de l'autre. Pierre-Paul, richissime et talentueux SDF, homme d'affaires trouble et père du mystérieux projet Amadeus, et Myriam, maquettiste de renom recrutée pour l'assister et qui, tout en en profitant, regarde ce monde d'un air sceptique et n'hésite pas, à l'occasion, à se ressourcer dans la prière.
Le projet Amadeus serait-il un nouvel outil préparant la LDP (Lecture De la Pensée) ? Quels liens Pierre-Louis entretient-il avec Les Saigneurs, ces dirigeants de La Ville que personne ne connait et sur lesquels courent toutes les rumeurs ?

Quand Amadeus et LPD se transforment en Antéchrist, j'ai refermé définitivement ce catalogue de tous les poncifs. Le libéralisme, surtout lorsqu'il est mâtiné de morale catholique, n'est pas si terrible que ça ! Car bien sûr, qui sauvera le monde si ce n'est le Bon Dieu, évidemment...
Amen... ez-moi un autre livre, vite !

La luxure régnait sur la ville      Michel de Poncins     Editions F-X de Guibert
et la ville était bleue

005509

 

27 octobre 2007

Terre nordique

LEF

Après être passées par chez GACHUCHA
KATARINA MAZETTI
et
les Editions GAÏA
sont venues se poser quelques heures
par chez moi pour un échange très chaleureux

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J'ai beaucoup apprécié la simplicité de cette femme et la belle complicité qu'elle entretient avec sa traductrice et son éditrice. De son accent rocailleux, elle nous a parlé de sa grand-mère militante pour les droits des femmes, d'un ex-mari fermier, de son fils étudiant et de sa propre méfiance vis à vis de la sentimentalité, d'où le ton ironique qu'elle aime adopter pour nous raconter des histoires d'amour !
Armée de son stylo et d'un petit apéro local, elle s'est livrée à la rituelle séance de dédicaces au milieu des livres, des marque-pages et autres babioles dont, vous pensez bien, j'ai rempli ma besace...

   

26 octobre 2007

LITHERAPIE

g_nieb

A défaut de génie
ce qui peut enfin s'échapper de cette théière
c'est l'adresse du mystérieux destinaire de mon colis
http://ikastor.blogspot.com
que je remercie à mon tour pour son commentaire
laissé sur le message ci-dessous.

23 octobre 2007

A vos tasses ...

th_i_res

prêts, par-Thé !
C'est fait
Colis envoyé.

21 octobre 2007

L'art de se perdre

9782841568628Les étoiles ont toujours jalonné les errances de la narratrice.
Tout bébé, ses parents l'oublient déjà dans la nuit colorée d'une fête foraine. Le regard rivé au ciel, elle attend qu'un homme la sauve de l'hypothermie.
Plus tard, l'enfance l'entraîne sur les chemins buissonniers. Elle se perd, se retrouve. Lorsqu'elle ne court pas les bois et les champs, son esprit s'évade sur les grandes cartes de géographie accrochées au tableau noir ou dans les images du chocolat Poulain.
Adulte et jeune mère de famille, elle est de plus en plus souvent fantasque, voire étourdie, au point que son mari s'en inquiète et la décide à consulter. Le verdict sera sans appel. Une tumeur étoilée germe sous sa boîte cranienne.

"Le cerveau s'attriste. Il est dans la lune, prend la poudre d'escampette comme autrefois, rêve de lumières foraines, de constellations, de petites mûres sauvages...
Et le cerveau se suicide."

La narratrice ne tarde pas à tomber dans le coma, pour une ultime errance.
Inconsciente mais réceptive, la jeune femme travestit la réalité hospitalière et dérive dans un monde onirique. Elle navigue entre souvenirs récents et méandres du passé, elle revisite les siens, vivants ou disparus. Mais inexorablement, plus sa conscience s'enfonce, plus elle remonte vers les strates primitives de la mémoire, du côté des temps originaux, là où le refoulé ne fait plus loi, dans un labyrinthe où loin d'être seule, elle retrouve les empreintes d'êtres oubliés, personnages réels ou imaginaires qui l'aideront à apprivoiser l'inconnu pour finalement désapprendre à vivre.

"Un temps suspendu aux étoiles, déjà mortes. Des fils invisibles relient alors nos âmes aux mousquetons dans le ciel. Plus rien ne soudoie la nuit autour de moi.(...) Tout est calme, silencieux, engourdi de néant. La paire de ciseaux remisée dans la boîte à  couture de la nymphe. Et la nymphe endormie. C'est terrible le silence du monde dans le jardin des hommes."

Une pincée de fantaisie, un grain de folie, quelques gouttes d'humour, un grand souffle d'onirisme. Recette magique et indispensable pour faire la nique au drame et clouer le bec à la faucheuse.

"Trois femmes en blancs m'enveloppent d'une cape de lumière. Il n'y a ni étoiles ni vent, et ça ne fait pas mal." 

Les bois dormants    Fabienne Juhel    Editions du Rouergue

 

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21 octobre 2007

Bio-dégradant...

medical004Sommes-nous obligés de faire tout ce que nous savons faire ?
Ces médecins devraient se poser la question.
HONTE à eux de se livrer à de telles pratiques.
A lire  ICI .

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