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Le Souk de Moustafette
Le Souk de Moustafette
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30 septembre 2007

LES BOULES ...

chataIg2

Ouais, je les ai grave en travers de la gorge
et ça fait très mal...
Pourquoi malgré ça
MYSTERE
au final on en arrive ????

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29 septembre 2007

Enfer au paradis

fleurdenuit_shanimootooUne bourgade au nom prometteur, Paradise, située sur l'ïle imaginaire et tropicale de Lantanacamara.
Le roman s'ouvre sur l'arrivée mouvementée d'une vieille femme à l'hospice. Soupçonnée de meutre, elle est amenée par la police qui vient de découvrir dans sa maison les restes d'un cadavre.
Sa réputation l'a précédée et comme depuis de nombreuses années déjà, personne ne se bouscule pour s'occuper de Mala Ramchandin, la nouvelle pensionnaire. Sauf Tyler, le seul infirmier récemment embauché et qui, jusqu'à ce jour, est relégué aux plus basses besognes par ses charmantes collègues plutôt méprisantes à l'égard de ce jeune homme un brin efféminé.

"Mala Ramchandin et moi avons nous aussi des points communs : nous avons trouvé notre propre voie et nous sommes forgé une armure contre le reste du monde.
Que dirait mémé si elle savait quelles circonstances m'ont permis de connaître l'histoire dans sa totalité ? Car il y a eu la singularité que je partageais avec Mala Ramchandin dont mémé avait entendu parler. La seconde découlant de la première."

Tyler, avec la sensibilité propre à ceux qui souffrent d'être différents, réussit à amadouer Mala la terrible et à reconstituer peu à peu l'histoire qui un jour a fait basculer la raison du côté de la folie.
Mala et sa soeur vivent seules avec leur père depuis le jour où son épouse le quitte pour partir avec la femme que lui-même convoitait alors qu'il était adolescent. Dans l'indifférence générale, la descente aux enfers commence pour cet homme et ses filles, jusqu'au jour où Mala commet l'irréparable pour sauver sa peau.
Noyée sous les parfums capiteux d'une végétation luxuriante, l'odeur de la mort sera la seule compagne de Mala. Dorénavant, recluse dans sa maison, si proche et pourtant si loin des vivants, elle n'accordera plus son attention qu'à son jardin et aux multiples petites bêtes qu'il héberge. Sa raison ne retrouvera que le chemin des souvenirs sur lesquels le temps n'a aucune prise.

"Jamais elle n'avait vu un clair de lune aussi brillant. Pendant toute la semaine précédente,elle était descendue chaque soir au jardin vérifier l'état d'avancement des bourgeons de cereus. Leur heure était venue et cet événement tant attendu coïncidait, du moins selon son interprétation à elle, avec l'épanouissement de la lune. A la tombée de la nuit, elle tira son fauteuil à bascule au bas de l'escalier de derrière, puis le traîna sous l'énorme mudar. Aussi droite qu'un chef d'orchestre, elle s'installa devant le mur. Au cours de la nuit, elle assista à la lente danse des gros bourgeons. Réverbérée par le blanc immaculé des fleurs, la lune faisait luire la cour."   

On croule sous les senteurs enivrantes des frangipaniers, des pamplemoussiers, des limettiers, des manguiers, des poivriers, des muscadiers, des jamboisiers... L'auteur s'y entend à merveille pour nous distiller les différents événements qui constituent le fatras psychique et physique où s'est enfermée Mala. La fin, très noire, explose pourtant dans un feu d'artifice de couleurs et d'odeurs, d'horreur et de tendresse.
C'est toute la problèmatique de la colonisation et de la christianisation qui sous-tend cette histoire. La  domination coloniale et masculine, la dépossession de son moi profond, de son genre, la sexualité, la culpabilité, l'humiliation, tous ces thèmes dénoncés forment la trame de ce très beau roman familial, tour à tour sauvage et cruel et cependant plein d'humanité.

Merci à  MUSKY qui commence à bien connaître mes goûts littéraires et qui me l' a offert !
Elle en parle ICI

Fleur de nuit     Shani Mootoo     Editions 10/18

3eme_age010

 

26 septembre 2007

Parce que...

klassen_kim_le_cafe_99463561° Le livre ci-dessous est une vraie gourmandise...
2° On se régale même si on n'aime pas le café...
3° En plus il est garanti zéro calorie...
4° Je vous vois toutes saliver au-dessus de vos claviers...
5° Je suis une chipie...
6° Non, je ne donnerai pas la recette, mais...
7° Un gâteau est meilleur lorsqu'il est partagé...
8° Sans aucun doute un livre aussi...
9° Même si on vous le prête, vous finirez par l'acheter pour l'offrir...
Et enfin parce que je vous aime bien...

SI VOUS VOULEZ QUE CE LIVRE VOYAGE
FAITES-LE SAVOIR
L'ADRESSE EST EN HAUT A GAUCHE
                   

aladdin_006

25 septembre 2007

Café littéraire

9782910753665De l'autre côté de l'Atlantique, quelque part sur le continent sud-américain, Irina Sasson atteint sa 101ème année, et s'exerce comme chaque jour à entretenir sa mémoire grâce à de curieux exercices. Elle termine toujours sa gymnastique mnésique en se récitant sa fameuse recette du gâteau au café qu'elle seule réussissait à rendre tout à la fois fondant et corsé.

"Certaines dames de Batenda s'étaient crues très malignes en remplaçant par une cuillère à bouche d'extrait de café la tasse de moka. Elles s'étaient simplifié la vie... Mais si elles y gagnaient en temps: ajouter une cuillère d'extrait de café est quasi instantané, en incorporer une tasse entière au beurre prend un temps infini car les gouttes de café s'obstinent à rouler sur le beurre ramolli et il faut les piéger pour leur faire pénétrer sa masse afin de la parfumer et de l'alléger. Si elles y gagnaient en temps, elles y perdaient bien sûr en arôme et en finesse..."

Par associations, cet alléchant exercice devient vite prétexte à plonger dans les souvenirs de cette vieille femme arrivée à Batenda en 1939 pour un court séjour. Jeune mariée, elle se retrouve bloquée par la guerre sur la terre de son époux, alors qu'ils avaient pour projet de retourner s'installer à Paris, où vit toute la famille d'Irina depuis leur arrivée d'Istambul.
Mais l'après-guerre en décidera autrement. Irina ne retournera jamais sur le vieux contiment. Le seul lien qu'il lui restera sera la recette de ce gâteau au café, recette glissée dans son cadeau de mariage par sa cousine Lise, et qu'elle découvrira sur le bateau qui l'emmène loin des siens.
Sans doute la transmettra-t-elle aussi à Susan, sa petite fille, dont la voix fait écho à celle d'Irina tout au long du roman, pour nous conter le parcours d'une vie.

"Elle s'octroyait, une fois le repas en train, mijotant sur les feux et dans le four, un petit café mousseux et sucré qu'elle accompagnait d'une cigarette. Alors l'espace d'un instant, dans les volutes bleues, sa grand-mère -avec son fume-cigarette qu'elle maniait avec des gestes d'une suprême élégance- n'était plus sa grand-mère, mais l'essence d'une féminité orientale."

Un concentré de sensualité, de tendresse, de douceur et d'émotions, que ce petit livre.
Dégustez chaque mot, savourez chaque page, n'engloutissez pas goulûment les chapitres les uns après les autres car, croyez-moi, ce livre est trop court.
Un conseil, si vous le lisez un week-end, passez avant chez votre épicier préféré acheter les ingrédients habituels pour un gâteau (sucre, oeufs, beurre, vanille) ainsi qu'un paquet de très bon café et une boîte de biscuits ... , non je ne dirai pas la marque, non je ne donnerai pas la recette, non non non.
Z'avez qu'à lire le livre !!!

L'enchanteur et illustrissime          Joëlle Tiano     Editions Intervista
gâteau café-café d'Irina Sasson                              Collection Les Mues

 

grain_cafe

 

22 septembre 2007

Livre voyageur

9782266162937Moi jaimerais bien que deux types se disputent mon corps comme ça aux quatre coins du département, mais à la différence d'Emile, tant qu'à faire, je préfèrerais que ce soit de mon vivant !
Bon trêve de plaisanterie, je vous engage à lire l'article de
VAL , pour voir de quoi il retourne.
Pendant ma lecture, j'ai échaufaudé mille hypothèses sur la chute. Peut-être l'intérieur du cerceuil nous réservait-il des surprises, s'agissait-il d'un rêve, avions-nous à faire à un délire psychiatrique, était-ce de l'écriture surréaliste, y avait-il quelque message subliminal, etc etc ????

Les excellentes critiques des magazines spécialisés n'hésitent pas à ranger ce livre dans la catégorie humour... noir, bien sûr. Ben moi je me fais des cheveux blancs, et je crois bien que je vais porter le deuil car j'ai dû perdre mon sens de l'humour tout court !
L'auteur étant ingénieur en économie et gestion, on lui pardonne. Et ces deux entités n'étant réputées ni pour leur frivolité ni pour leur imaginaire débridé, on comprend qu'il a sans doute beaucoup ri, Monsieur Paris, en écrivant cette histoire. J'ai même eu envie de prêter ce livre à mon banquier, juste histoire de vérifier !

Mocky ou Audiard auraient sans doute pu en tirer quelque chose de sympathique.
Moi j'ai même pas trouvé un extrait à exhumer.
Ce qu'il y a encore de mieux, c'est la citation en exergue. Elle est de Cocteau.

"Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants."

Alors, y a-t-il toujours des volontaires pour accueillir la dépouille, ou bien on l'enterre une bonne fois pour toutes chez CATHULU ?

Pissenlits et petits oignons     Thomas Paris     Editions Pocket

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20 septembre 2007

Atterrissage

9782070418879Onno est issu d'une famille calviniste influente; c'est un spécialiste des langues anciennes, peu porté sur les plaisirs de la vie, plutôt tête en l'air et un brin provocateur.
Max, astromone à l'observatoire de Leyde, il est le fils d'un collabo fusillé après guerre et d'une mère juive décédée en déportation; sans attache, célibataire, séducteur, il croque la vie comme elle vient.
Tout les oppose et ils n'auraient jamais dû se rencontrer en cette nuit de Février 67, seulement voilà...

"Il y avait une histoire derrière tout. Seul celui qui connaissait toutes les histoires connaissait le monde. Et il existait derrière le monde entier, avec toutes ses histoires, une autre histoire, qui était donc plus vieille que le monde. Il aurait fallu réussir à connaître cette histoire."

Ce véritable coup de foudre amical nous entraîne, à la suite des deux protagonistes, dans une fresque romanesque grandiose. Des Pays-Bas en passant par la Pologne, Cuba, l'Italie, nous suivons ces deux personnages originaux, et quelques autres, jusqu'à la fin des années quatre-vingt dans un véritable tourbillon intellectuel,  historique et métaphysique.
Entre Ciel et Terre, la philosophie, l'Art, les sciences, la politique, la psychanalyse, l'Holocauste, la religion sont autant de routes adjacentes qui mènent Max et Onno à s'interroger sur le sens de la vie et qui les conduiront là où ils ne pensaient peut-être pas arriver. Car le libre-arbitre a du souci à se faire ...

"Il se souvint que Max avait dit un jour qu'il était impossible de prouver qu'on ne rêvait pas quand on était éveillé, parce que dans un rêve on était parfois aussi convaincu d'être éveillé et de ne pas rêver. Or si la réalité pouvait être un rêve, un rêve pouvait-il devenir aussi réalité ?"

C'est avec tristesse que j'ai refermé ce livre. Je me sens un peu orpheline après une semaine passée en compagnie des héros d' Harry Mulisch. J'ai découvert un grand écrivain néerlandais à l'imaginaire foisonnant et à l'érudition impressionnante sans jamais être pesante. Un livre que l'on n'oublie pas...

Pour ceux et celles qui hésitent encore, à lire les avis de PAPILLON et de CHIMERE , qui elles aussi ont été plus que séduites.

La découverte du ciel     Harry Mulisch     Editions Folio

000902

 

 

17 septembre 2007

Message codé

tl

Ici l'ombre, ici l'ombre...
Le cerceuil est bien arrivé
Je répète
Le cerceuil est bien arrivé
!!!!

13 septembre 2007

EN VEILLEUSE

torche_gif_008QUELQUES JOURS, AFIN DE VAQUER A DES OCCUPATIONS DIVERSES ET VARIEES.
AFIN AUSSI DE PROFITER ENCORE DES BEAUX JOURS, AVANT LE RETOUR DE LA PLUIE ET AVANT LA REPRISE.
CE SONT VOS LAL QUI VONT ETRE CONTENTES CAR JE LES AI PEUT-ETRE UN PEU MALMENEES CES DERNIERS TEMPS. DESOLEE, IL FALLAIT BIEN QUE JE FASSE DIMINUER MES PILES !

MAIS NE VOUS REJOUISSEZ PAS TROP, CAR SOUS LA PLAGE J'AI DEGOTE... DES PAVES, OF COURSE ! ENFIN DEUX. UN DANS CHAQUE MAIN. MAIS NON, JE NE LES BALANCERAI PAS DANS LA TRONCHE DE QUI VOUS SAVEZ...

ENFIN, PAS AVANT D'ETRE PARTIE PENDANT 1139 PAGES A "LA DECOUVERTE DU CIEL" AVEC HARRY MULISCH9782070418879

 

 

 

 

9782253110941PUIS D'AVOIR COURU AVEC VASSILI GROSSMAN APRES MA "VIE ET DESTIN" PENDANT 1173 PAGES.

SI JE N'AI PAS UNE TENDINITE AUX POIGNETS, JE M'ARRETERAI SANS DOUTE POUR GRIGNOTER QUELQUES FEUILLES DE "PISSENLITS ET PETITS OIGNONS", EN PROVENANCE DIRECTE DE CHEZ VAL QUI, COMME CATHULU, SEMBLE AVOIR EU DU MAL A FINIR SON ASSIETTE. JE NE SAIS PAS SI JE POURRAI FAIRE MIEUX, SURTOUT SI ELLES N'ONT PAS LAISSE BEAUCOUP DE VINAIGRETTE... BON, ON VERRA BIEN.

9782266162937
                                   (si je meurs, je veux qu'on m'enterre avec mon livre en cours,
                                     plus quelques uns, on ne sait jamais
                                          je risque de poireauter longtemps au purgatoire...)

UNE DERNIERE CHOSE, AVANT DE TIRER LE RIDEAU, KALISTINA SEMBLE AVOIR TROUVE LA REPONSE A LA QUESTION POSEE A LA FIN DE L'ARTICLE "NIQUE TA MERE".
ALORS MUSKY, ET CEUX QUE CA INTERESSE, LE GROS REAC QUI A ECRIT CA S'APPELAIT SOCRATE.
COMME QUOI, RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL ...

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A BIENTÔT !

 

 

11 septembre 2007

Une adresse à noter

9782878582369pour une halte chez trois familles de Budapest chamboulées par la guerre, et poursuivies par le fantôme d'un des leurs, bien après que les armes se soient tues.

Balint, Irèn, Blanka et Henriette sont les enfants qui vont grandir ensemble puisque leurs parents sont voisins et que leurs jardins communiquent. Les trois filles sont toutes amoureuses de Balint, mais un lien particulier se nouera entre ce dernier et Irèn, les menant jusqu'aux fiancailles.
La fête sera interrompue par l'arrestation des parents d'Henriette. A partir de ce jour, un enchaînement de faits guidés par les sentiments des uns et des autres, conduira les membres de ces familles au bord du gouffre, et Henriette verra sa vie s'achever alors qu'elle n'a que seize ans.

"1952, pensa Henriette en accompagnant Balint, et elle hésita un instant à rester près de Blanka dont elle ne pouvait comprendre ni la démarche, ni l'attitude. Je ne comprends pas un mot de tout cela. Que vous faites-vous l'un à l'autre ? Qu'est-ce que cela signifie ? Si j'étais en vie, j'aurais vingt-quatre ans à présent."

Mélange de voix, celles des vivants et des morts, pour nous narrer ce drame et les conséquences du silence qui l'entoura. Conséquences qui se déploieront par capillarité sur chacun, petites rigoles serpentant dans la vie à venir, se transformant parfois en lames de fond au gré des événements et des émotions.

C'est un livre magnifique qui m'a tenu éveillée jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Le début est un peu déroutant, aussi ne cherchez pas à comprendre qui parle, ni où vous êtes, ni à quelle époque. Laissez-vous entraîner, tout s'éclaire par la suite. Ce procédé n'a sans doute pour seul but que de souligner à quel point les destins sont liés, les mémoires des uns et des autres enchevêtrées, et les êtres omniprésents au-delà de la mort.
Un récit émouvant sur la mémoire et la parole, alors qu'il n'est question que de silence des émotions ou de décalage des sentiments. Cocktail idéal qui, au pire, mène certains à la folie. D'autres, au contraire, se révèleront à eux-mêmes.

"Vieillir, cela ne se passe pas comme dans les livres (...) Mais nul ne leur avait dit que perdre sa jeunesse est effrayant, non par ce qu'on y perd, mais par ce que cela nous apporte. Et il ne s'agit pas de sagesse, de sérénité, de lucidité ou de paix, mais de la conscience de ce que tout se décompose (...) Tout s'était dissocié, rien ne manquait de ce qui leur était arrivé jusqu'à ce jour, et pourtant ce n'était plus la même chose. L'espace avait été divisé en lieux, le temps en moments, les événements en épisodes et les habitants de la rue Katalin comprirent enfin que de tout ce qui avait constitué leur vie, seuls quelques lieux, quelques moments, quelques épisodes comptaient vraiment, le reste ne servait qu'à combler les vides de leur fragile existence."

Tout au long de cette lecture, j'ai eu en tête le travail d'un autre Hongrois, psychiatre et thérapeute familial réputé, Ivan Boszormenyi-Nagy, qui a été un des pionniers du travail au sein des familles, en s'appuyant sur les concepts de loyauté, de légitimité, du cycle du don et du "grand livre des comptes", concepts étayés par le dialogue et la narration afin de favoriser le partage de la mémoire dans le respect des émotions de chacun.
Nul doute que les habitants de la rue Katalin en auraient tiré profit...

ELFIQUE vous donne aussi son avis.

Rue Katalin     Magda Szabo     Editions Viviane Hamy

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10 septembre 2007

Nique ta mère* !

livreJubilatoire ce bras de fer entre une adolescente des années 20 et cette mère snobinarde !
Madame Kampf met tout en oeuvre pour cacher les origines modestes de son couple. Et afin d'inaugurer son entrée dans la société des nantis, elle décide de donner un bal auquel deux cents personnes qu'elle connait à peine vont être invitées.
Mais Antoinette, sa fille de quatorze ans, elle, n'y est pas conviée malgré ses multiples suppliques. Pire, le fameux soir, elle sera reléguée au fin fond d'un débarras, puisque sa chambre sera transformée en vestiaire.

Après une débauche de dépenses de nourriture, fleurs, personnels et j'en passe, le grand soir est enfin arrivé. Proche de l'hystérie et du nervous breakdown, Madame Kampf attend le premier coup de sonnette qui marquera l'ouverture des festivités...

Bien avant cette histoire de bal, le climat n'était déjà pas au beau fixe entre Antoinette et sa mère, alors je vous laisse imaginer ce qui se mijotte. La vengeance, non préméditée cependant, sera terrible !

"Mme Kampf entra dans la salle d'études en fermant si brusquement la porte derrière elle que le lustre de cristal sonna, de toutes ses pendeloques agitées par le courant d'air, avec un bruit pur et léger de grelot. Mais Antoinette n'avait pas cesser de lire, courbée si bas sur son pupitre, qu'elle touchait la page des cheveux. Sa mère la considéra un moment sans parler; puis elle vint se planter devant elle, les mains croisées sur sa poitrine.
- Tu pourrais, lui cria-t-elle, te déranger quand tu vois ta mère, mon enfant. Non ? Comme c'est distingué..."

Bonjour l'ambiance ! Où l'on s'aperçoit que quelque soit l'époque, les relations mère-fille ne sont jamais simples ...
Autre réussite de l'auteur, la description du monde ambivalent de l'adolescence et le rayon laser que ces braves petits plantent sans concession sur le monde des adultes.
C'est là encore intemporel.

Une question pour terminer. Qui a écrit : " Les jeunes aujourd'hui aiment le luxe, méprisent l'autorité, et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se triouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans." ?

MUSKY et SOPHIE ont lu et aimé ce livre.
BELLESAHI me l'a prêté, merci !

* Belle, désolée, tu sais que je damnerais pour un bon mot !!!

Le Bal    Irène Némirovsky     Editions Grasset Les Cahiers Rouges

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9 septembre 2007

Tous aux abris !

armes_feu_29Quel plaisir de se réveiller au son de la chevrotine !
En effet, depuis ce matin la chasse est ouverte et les milices de CPNT patrouillent en toute tranquillité dans les bois et les marais autour de chez moi, ainsi que dans tout le Sud de la France.
Mon voisin Chub et ses copains sont bien sûr de la fête.
Le matin, on va dire que tout va bien, étant donné qu'ils n'en sont pas encore à picoler au petit déj. Mais les choses se gâtent après le repas de midi (qui peut se prolonger jusque vers 15-16 h).
C'est là que les choses s'enveniment, car si pour la plus grande chance des conducteurs anonymes qui ne croiseront pas ces hommes fortement avinés, il n'en va pas de même pour leur voisinage.
Ces gros durs s'en vont en fait chasser au bout de la rue, et pas toujours aux 150 m réglementaires des habitations, trop flemmards sans doute parce que trop bourrés ...
Alors promeneurs innocents, amoureux des vieilles pierres, de la nature et du calme, fait pas bon traîner dans le coin. Heureusement, aujourd'hui il fait beau et chaud, un temps idéal pour aller à la plage, et pour le gibier qui se planque au frais dans les fourrés.
Les degrés Celsius potentialisant ceux de l'alcool, ces messieurs de CPNT auront peut-être l'envie de laisser reposer leurs armes et de faire la sieste. On peut toujours rêver !

En attendant, parce qu'il faut bien rire un peu, voici un petit clip promotionnel de ce beau sport rural.
Attention, cela peut en choquer certains ... On n'est pas loin d'une certaine réalité, je vous l'assure, en tout cas en ce qui concerne le portrait de ce charmant personnage.
Quant à la donzelle, j'ai déjà la robe, mais je ne suis pas encore sûre de pouvoir me dévouer à ce point, même pour la cause animale !!!

chasse016 

 

 

8 septembre 2007

Linh de faille

9782253115540Fuyant son pays en guerre, Monsieur Linh débarque dans un grand port occidental avec pour seul bagage, une poignée de sa terre natale, une photo et un bébé, sa petite fille prénommée Sang diû.
On apprend bien vite que l'enfant est la fille de son fils. Les parents de Sang Diû sont morts, fauchés par une bombe alors qu'ils travaillaient à la rizière. Le village est lui à feu et à sang, Monsieur Linh est un survivant.

N'ayant de cesse de protéger l'enfant, Monsieur Linh va peu à peu s'imprégner de la terre d'acceuil. Assis sur le banc face au centre d'hébergement, il observe ce pays sans odeur, laissant souvent son esprit dériver vers le passé et les jours heureux.
C'est sur ce banc qu'il rencontrera Monsieur Bark.

"Il se souvient du contact de la main du gros homme lorsqu'il l'a posée sur son épaule. Il se rappelle alors qu'il est seul au monde, avec sa petite fille. Seuls à deux. Que son pays est loin, pour ainsi dire, n'est plus. N'est plus rien que des morceaux de souvenirs et de songes qui ne survivent que dans sa tête de vieil homme fatigué."

Ces deux là, bien que ne parlant pas la même langue, vont se comprendre. Ils deviendront l'un pour l'autre comme un port d'attache. Leurs rencontres quotidiennes deviendront des petites ancres leur permettant d'accoster pendant quelques heures sur des îlots de tranquillité alors que leur vie est dans la tourmente.
Mais un matin, Monsieur Linh n'est pas au rendez-vous...

"Le vieil homme s'approche de la fenêtre. Le vent n'agite plus le grand arbre, mais la nuit a fait éclore dans la ville des milliers de lumières qui scintillent et paraissent se déplacer. On dirait des étoiles tombées par terre et qui cherchent à s'envoler de nouveau vers le ciel. Mais elles ne peuvent le faire. On ne peut jamais s'envoler vers ce qu'on a perdu, songe alors Monsieur Linh."

Après avoir pataugé, malgré tout avec délice, dans la boue des terres de la Meuse, je récidive avec celle des rizières. Un récit cependant plus léger, plus sobre, emprunt de poésie, de pudeur, de retenue tout asiatique, et ce malgré la noirceur du sujet.
L'auteur décrit à la perfection les petites gymnastiques auxquelles se plie l'esprit humain afin de s'adapter à la souffrance de l'exil, à l'horreur de la guerre, aux traumas. Et comme la fleur poussant sur un tas de fumier, du plus sombre de la douleur peut émerger encore des éclairs d'humanité.
Pourvu que ça dure...

Je dédie ce billet à Sounkou qui, au fond de son gourbi, à la chance d'avoir encore sa famille.
L'homme s'adapte à tout. Est-ce un bien ou un mal ? Souvent je me le demande ...

J'ai fouillé dans les cartons pour ressortir les avis de SOPHIE, CATHE, PAPILLON 

La petite fille de Monsieur Linh   Philippe Claudel   Editions Livre de Poche

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6 septembre 2007

Recto verso

9782070787012Côté face, Stéphane Eugerwicz raconte qu'il est arrivé en France en 1938 venant de sa Pologne natale, qu'il n'est pas juif et qu'il exerce la profession d'interprète. Mais en 1942, il débarque en Ardèche et s'installe à la Cour des Miracles, un ancien palace reconverti en centre d'hébergement de tout une faune hétéroclite.

"Ils se prétendaient tous princes, ducs ou millionnaires, ne vous y trompez pas, les citoyens de la Cour des Miracles n'étaient pour la plupart qu'un ramassis de traîne-savates et d'éleveurs de poux. C'est parmi ces brebis galeuses que mon père recruta ses seconds: Mietta, le manchot; Olga, la croqueuse d'hommes; le Bossu, poète et futur héros de la Résistance; Wiégo, le médecin éthéromane et philosophe à ses heures. Mon père n'avait pas l'intention de fomenter une révolution ou un 18 Brumaire à la Cour des Miracles, pas du tout. Son objectif, c'était de parvenir à ses fins et ses fins c'était de se remplir les poches. Son équipe recrutée et subjuguée par ses talents de baratineur, il lança immédiatement sa première opération."

En 1942, il rencontre aussi Andrée Edo, fille de la Boucherie Moderne. Il la séduit ainsi que toute sa famille et l'épouse. Il s'y connait en séduction et baratin, le petit Polonais de 1,68 m avec son écharpe de laine, son béret et son manteau bleu. Et il n'a pas que le sens du commerce amoureux. Bien sûr ses talents, il va les mettre au service du marché noir qui, en ces années de guerre, n'attendait que lui. Avec sa bande loufoque, ils vont dévaliser la nuit pour revendre le jour, d'ailleurs souvent à ceux-là mêmes qu'ils ont détroussé, et aux maquisards, et puis tiens, pourquoi pas à l'occupant aussi ! Les billets de banque coulent à flots et la bande de slaves fait la java et mène la belle vie.
Et c'est toujours l'amour fou avec la belle Andrée. A la Libération, la tribu migre et Stéphane a pignon sur rue. Il faut recycler l'argent sale, il ouvre un commerce à droite, un autre à gauche, une usine de confiserie, achète des immeubles, dépense sans compter pour les uns, pour les autres. Toujours plus d'argent, de fêtes, de cadeaux, Stéphane est arrivé enfin tout en haut de l'échelle.

"Quelle époque, certaines aubes, ils regardaient les étoiles s'éteindre une à une, il faisait froid, ils remontaient le col de leur veste ou de leur manteau, ils mettaient leurs mains dans leurs poches, leurs pas claquaient sur les trottoirs déserts d'un Paris désert comme un poème que l'on ne comprend pas. A ces moments ils avaient l'impression que le moindre mot dit par eux aurait des échos qui se répercuteraient jusque dans les couloirs de l'éternité."

Côté pile, une trahison va casser le dernier barreau de l'échelle, et c'est le début de la dégringolade. Revers de fortune, maladie d'Andrée, décès de ses plus chers amis, Stéphane se met à boire et végète dans sa dernière affaire, un restaurant, un bouchon à Lyon. La mort de sa femme va le laisser exangue, seul, ruiné, malade à son tour. Ses enfants ne réussiront pas à le raccrocher à la vie.

J'ai dévoré ce livre avec la même gourmandise que celle dont fait preuve le héros pour la vie.
Le narrateur de cette histoire est le dernier fils de ce couple farfelu, de ces deux êtres qui s'aimaient d'amour fou. Il a été spectateur de la deuxième partie de leur vie, pas la plus agréable, et tente après la mort de son père de reconstituer leur histoire.
J'ai été emportée par la truculence des personnages et ravie de me laisser embringuer dans le tourbillon de leur vie dissolue. L'émotion a pointé son nez au récit de la décadence de cet homme que l'on n'arrive pas à détester malgré sa cupidité. Les apartés du narrateur, qui observe la folie de ce père inaccessible et assiste au déclin de ce couple amoureux, ponctuent le roman.

BELLESAHI , qui vient aussi de le terminer prématurément, n'a pas aimé du tout, mais alors pas du tout, du tout. La preuve, elle ne l'a même pas fini, choquée qu'elle a été par certains passages.
Bof, moi ça ne m'a pas dérangé, faut dire qu'avec la vie que j'ai mené ...!

Un petit homme de dos   Richard Morgiève   Editions Joëlle Losfeld

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4 septembre 2007

TSF

maison_20radio05Une bonne nouvelle, Frédéric BONNAUD est de retour !
C'est tous les jours après le journal de 13 H mais juste pour "un billet d'humeur".

Une mauvaise nouvelle, c'est sur Europe 1... J'aime pas Elkabbach et j'aime pas la pub.
D'ailleurs j'ai bien raison, impossible de trouver l'ami Bonnaud sur leur site, résultat de la recherche = nul, me disent-ils.

Ben ça commence mal, je crois que je me passerai de la voix de Bonnaud cette année. Si quelqu'un sait si il écrit dans un canard quelconque, qu'il n'hésite pas à le crier haut et fort !

4 septembre 2007

Applaudissements...

9782742769179Pour ce court roman qui s'inscrit dans le cycle des Banlieusards ou "Chroniques légendaires de gens sans importance à la fin des années 1970".
Sur un ton faussement désinvolte l'auteur nous raconte la vie, la mort de Serge Gautier.

Nous faisons sa connaissance à l'âge de cinq ans lorsqu'il emménage dans la banlieue parisienne, dans le petit village de Sarcelles, où ses parents s'installent avant guerre. Le père est ouvrier métallo, militant communiste, la mère, rouge elle aussi, travaille à domicile comme couturière. Pour Serge, les jours s'écoulent entre la découverte de la liberté à la campagne, les jeux et petites guerres entre bandes de gamins, les visites des oncle et tante de Savigny sur Orge, sur fond d'atmosphère militante générée par les parents et leurs camarades. La famille s'agrandit avec l'arrivée d'une petite soeur, Janine, et d'une petite cousine, Jeanne dont il tombe éperdument amoureux. Mais déjà "Serge préfère voir que faire" puis "a toujours l'air de se foutre de la gueule du monde" et enfin "Serge arrête de te conduire dans la vie comme si tu étais tout le temps au théâtre".

Et puis la guerre chamboule ce bel équilibre, le père est arrêté, déporté. La communauté résiste puis soutient la famille quand il s'avère que le père ne reviendra pas. Fils modèle, Serge endosse le rôle d'homme de la famille, tout en poursuivant ses études. Il traversera ces années et ces épreuves un pied dans la réalité, un autre dans un monde imaginaire où la vérité se travestit au gré de ses angoisses et de ses craintes. Fils de héros, il rentre lui aussi à l'usine. C'est le temps de la camaraderie, du militantisme obligé en mémoire du père, des histoires d'amour. Mais à vingt ans, une tuberculose inopinée le libèrera de tout cela. Et à trente, c'est sa mère, avec laquelle il vit toujours, qui l'abandonnera, lui permettant ainsi de larguer la dernière amarre. Et toujours "Serge préfère voir que faire" et "Serge arrête de te conduire dans la vie comme si tu étais tout le temps au théâtre".

Continuant sur sa lancée, Serge persistera à rester spectateur de la vie des uns et des autres, de la sienne aussi et du monde qui se transforme. Jusqu'au bout, il refusera l'engagement. Il ne deviendra acteur qu'à l'approche de la mort. "Parce que je ne suis pas sûr d'avoir choisi ma vie, alors j'aimerais bien choisir ma mort."

J'ai trouvé émouvant le récit de ce passager de la vie ordinaire, sans attaches, complaisant, traversant le temps en dilettante pour se confronter enfin à la question primordiale de sa finitude, sans jamais lâcher ses béquilles imaginaires qui l'ont aidé à tenir debout et à arriver jusque là.

Le spectateur     Daniel Zimmermann     Editions Actes Sud Babel

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2 septembre 2007

Mitron bon, mitron mauvais

livreLa narratrice est la fille de l'aînée des sept soeurs en question, Martha.
Après Martha, il y eut Marie, puis Anne, Christina, Vincentia, et enfin les jumelles Clara et Camilla.
La mère de cette tribu meurt peu après la naissance des jumelles, laissant un mari inconsolable, au point que celui-ci disparait un beau jour sans laisser d'adresse. Martha n'a pas d'autre choix que de prendre les choses en main avec l'aide d'Omi, une vieille femme venue d'on ne sait où.

"Au bout d'un certain temps, tout le monde avait oublié ce que j'étais venue faire là et le schéma s'était rétabli, le schéma que Martha avait tissé treize ans auparavant lorsque son père avait disparu du jour au lendemain pour ne plus jamais revenir, la laissant seule avec ses soeurs et la petite boulangerie."

Car Sébastien, le mari de Martha, prend lui aussi la poudre d'escampette six mois après la naissance de sa fille, après avoir fait chavirer plus ou moins le coeur de toutes les soeurs.
A partir de là, la narratrice ne saura plus trop qui elle est, puisque toutes les soeurs vont s'occuper d'elle, comme une seule et unique mère aux multiples visages. Est-elle la fille de l'une ou la soeur de toutes ?
Au fil des pages et du temps qui passe, certaines d'entre elles tenteront l'aventure du mariage et quitteront momentanément la maison, mais pour toujours finir par y revenir suite aux aléas de leur vie conjugale. Et la narratrice, elle, n'aura de cesse d'essayer de découvrir qui était ce Sébastien dont on vient d'améner le cadavre à la boulangerie, événement qui réunit une fois de plus les sept soeurs.

Un roman qui m'a un peu surprise car je m'attendais à me rouler dans la farine et à me saturer les narines d'odeurs de viennoiseries et de bon pain. Au lieu de cela, la narration est plutôt axée sur les tribulations des soeurs qui m'ont un peu donné le tournis avec leurs aller et retour incessants et j'ai un peu mélangé les histoires des unes et les prénoms des autres.

"Clara avait déjà annoncé à plusieurs reprises qu'elle ne continuerait pas à travailler à la boulangerie, et du jour au lendemain elle disparut. Elle ne donna aucune nouvelle, et pendant trois ans on ne sut plus rien d'elle. Jamais après son retour, elle n'a donné la moindre explication quant à ce qu'elle avait fait pendant tout ce temps."

Au final, un livre pas désagréable mais qui se termine un peu en queue de poisson, puisque l'on passe des quinze ans de la narratrice à ses cinquante, en quelques pages seulement.
Il paraît qu'il y a une suite...

La maison des sept soeurs     Elle Eggels     Editions 10/18

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