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Le Souk de Moustafette
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30 octobre 2018

Qui se souvient de...

41BwC-9JDHLJoëlle Tiano et de "L'enchanteur et illustrissime gâteau café-café d'Irina Sasson" qui s'était transformé en livre voyageur, il y a de cela plus de 10 ans ?

L'auteure revient aujourd'hui avec un nouveau titre qui nous entraîne, entre l'Europe et l'Afrique, à la suite de trois personnages en quête de leur identité. Nous sommes au Portugal en 1896, un jour le Padre Pinto abandonne brusquement sa paroisse et embarque sur un trois-mâts à destination des îles du Cap-Vert. Cette décision soudaine est née d'une rencontre dans la montagne avec un inconnu, Ephraïm, qui lui fait alors une étrange révélation. Ephraïm est lui-même en route, mais ses pas le mènent vers le nord de l'Europe. Pendant ce temps, sur l'île de San Antão, une jeune descendante d'esclaves, Artémisia, quitte elle aussi la plantation où elle est née et prend en main son existence.

"Apprendre qu'on n'est pas celui ou celle qu'on croyait être parce que l'un de vos ascendants ne l'est pas en réalité, est déjà vertigineux, mais troquer la certitude de son identité et d'une lignée tranquille contre un ancêtre désigné comme ignominieux peut vous faire perdre la raison."

La rencontre de ces trois personnages est prétexte à nous rappeler, d'une part, le sort des conversos, ces Juifs de la péninsule ibérique qui, au XIVe siècle, ont dû abjurer leur foi et se convertir au catholicisme, et de l'autre, à une réflexion originale sur l'apprentissage de la liberté.

L'auteure aime jeter des ponts entre les continents et brasser les cultures. Si la transmission était à l'honneur dans son précédent roman, c'est l'appartenance qui sert ici de fil conducteur. J'ai retrouvé avec plaisir la simplicité poétique de l'écriture de Joëlle Tiano, mise ici au service de la quête de ses personnages, mais également la plume sensuelle qui vient encore chatouiller nos narines et nos papilles, puis ravir nos yeux de bien beaux paysages. Comme la couverture y invite, je dirais que le texte s'apparente plus à une aquarelle qu'à un tableau réaliste, car l'auteure dilue la grande Histoire dans la douceur de sa narration et mêle, par de délicates touches fondues, les chemins de ses personnages qui les conduira vers un horizon lumineux.

Et puisque sous nos latitudes l'automne est enfin là, laissez-moi vous offrir ce joli tableau qui saisit Ephraïm au détour d'un chemin :

"Maintenant, ici, il s'émerveillait de la vivacité et de la rondeur des jaunes, de la profusion et des vibrations des rouges orangés et des rouilles ; de la beauté parfaite des rouges clairs et des cramoisis, de l'éclat des vermillons, de l'épanouissement des rubis, de la sombre intensité des pourpres. C'était comme si , avant de mourir et de venir joncher le sol dans leur petite chute sèche, ou portées par le vent, descendant, hésitantes, en tournoyant, avant de venir se poser délicatement à terre, les feuilles voulaient faire éclater toutes les couleurs dont elles étaient capables."

Je n'ai pas actuellement la disponibilité de réitérer l'aventure d'un nouveau livre voyageur, mais je remercie Fabienne Germain pour l'envoi et Joëlle Tiano pour m'avoir informée de la sortie de son livre.

Le sel des larmes est parfois doux     Joëlle Tiano-Moussafir     Editions Zinedi

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