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Le Souk de Moustafette
Le Souk de Moustafette
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30 mars 2008

ВОДА ! ВОДА ! ВОДА ! *

9782742755240Sur une des îles qui forment la ville de Saint-Pétersbourg, vivent modestement Sophia et Trofim Ivanytch. Mariés depuis plusieurs années, l'enfant tant désiré se fait attendre.
Tout naturellement, ils accueillent Ganka, une jeune adolescente qui se retrouve soudainement orpheline.

Si au début ce trio cohabite sans heurts, Trofim Ivanytch ne reste pas insensible à la beauté de la jeunette...
Sous le regard mortifié de Sophia, alors qu'en cet été lourd et orageux les eaux de la Néva gonflent et débordent, le drame couve.

"Toute la nuit, le vent de la côte avait battu la fenêtre, faisant tinter les vitres. Les eaux de la Néva montaient. Et le sang, comme relié à elles par des veines souterraines, lui aussi montait. Sophia ne dormait pas. Trofmin Ivanytch, dans la pénombre, trouva à tâtons ses genoux et resta longtemps en elle. Mais il y avait de nouveau quelque chose qui clochait, il y avait de nouveau comme une fosse."

Ce court texte de 1929, à l'écriture réaliste et concise, est considéré comme "le chef d'oeuvre absolu" de l'auteur.
Mais, même si j'ai aimé le ton percutant et si je reconnais la prouesse littéraire qui consiste à plonger dans un esprit féminin rongé par les affres de la jalousie, du désespoir, et finalement de la folie, l'histoire de cette femme en mal d'enfant m'a laissé de marbre.

HONTE à moi...
Je n'ai toujours pas réussi à être touchée par la grâce de la littérature classique russe, ni par celle de la maternité !

* approximativement, que d'eau, que d'eau...

L'inondation     Evgueni Ziamatine     Editions Actes Sud

Samovar

 

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28 mars 2008

Botanique (suite)

9782264042903R1Sur une immense propriété de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, un homme légèrement monomaniaque vivant seul comme un roi en son royaume, se met en tête d'y planter toutes les espèces d'eucalyptus répertoriées sur la planète.
Holland, nouveau venu dans cette contrée, ne tarde pas à susciter curiosité et commérages, jusqu'au jour où il vient accueillir à la gare une fillette qui n'est autre que sa fille.
Suite au décès de sa femme, morte en donnant le jour à des jumeaux, Holland élève seul Ellen, l'autre enfant ayant suivi sa mère dans la tombe.

Le temps passant et les eucalyptus poussant, Ellen se transforme en une superbe adolescente. A l'approche de ses vingt ans, son père décide de la marier à l'homme qui sera capable d'identifier les quelques quatre cents espèces d'eucalyptus qui peuplent sa propriété. La réputation de la beauté d'Ellen n'étant plus à faire, commence alors un défilé de prétendants plus ou moins érudits qui, sous le regard impassible de la princesse, tentent de passer l'épreuve, épreuve quasi insurmontable inutile de vous le préciser.

Ellen n'est pas loin de croire qu'elle finira vieille fille, peut-être même s'en réjouit-elle ?, lorsqu'arrive Roy Cove, spécialiste de chez spécialiste, la force tranquille, sûr de lui et bien décidé à remporter "le trophée". Ne prendrait-il pas même un malin plaisir à faire durer les choses, parfois sur le point de trébucher mais se rattrapant toujours in extremis (aux branches évidemment) ?
Tout absorbés qu'ils sont par leur botanique, Holland et Cove ne voient rien de ce qui se trame dans leurs dos. Car Ellen, qui en a ras-l'arrosoir des eucalyptus et ne s'imagine aucunement l'épouse de ce Cove se pourléchant déjà prématurément les babines, sûr qu'il est de croquer sa proie, Ellen la soumise va ENFIN se réveiller !

"Le mot eucalyptus vient du grec, "bien" et "couvert". Il décrit quelque chose de spécifique à ce genre. Jusqu'à ce qu'elles s'ouvrent, prêtes à être fertilisées, les fleurs d'eucalyptus sont protégées par un opercule, ce qui, de fait, place un couvercle sur les organes reproductifs.
Tout cela est très prude. En même temps - et nous voyons ici que le paradoxe est une carctéristique majeure de l'eucalyptus -, les feuilles qui les entourent affichent des moeurs presques dissolues, vu la façon dont elles exhibent tout un tas de différences d'épaisseur, de forme, de couleur et d'éclat: "un caractère changeant", pour formuler les choses à la manière botanique."

Pour les amateurs de contes modernes.
Pour les thésards ès calyptus.
Pour les asthmatiques et autres catarrheux chroniques.
Pour ceux qui envisagent d'en planter, à condition que le sol soit acide et humide.
Pour la belle couverture.
Pour un moment de lecture simple, pudique, mi-poétique mi-ironique, et parfumé.

Eucalyptus      Murray Bail     Editions 10/18

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25 mars 2008

Botanique

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Un peu de soleil...sous l'eau froide
premier bain de soleil des cactus en Février dernier
(cactus qui depuis ont rejoint leur cachette hivernale)

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Les dernières acquisitions

23 mars 2008

Histoire d'histoires

9782264044983Une petite fille d'une dizaine d'années, Vif-Argent, est recueillie par Pew, vieux gardien de phare et conteur intarissable.
Depuis 1828, il y a toujours eu un Pew au Phare de Cap Warth, à Salines au nord de l'Ecosse. De père en fils, les Pew ont vieillé sur les bateaux et les âmes de marins. Au fil des générations, ils ont recueilli les histoires d'amour ou de naufrages.
Ils se sont aussi transmis un handicap, la cécité. Le Pew d'aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Mais justement, parce qu'il est aveugle, Pew voit au-delà du temps.
Le vieil homme choisit Vif-Argent pour prendre le relais, celui du phare mais aussi celui de sa mémoire. De sa nuit éternelle, au rythme du fracas des vagues qui balaient Cap Warth et son édifice témoin imperturbable, chaque soir Pew revisite l'histoire de Salines et de ses habitants.

"Pew, raconte-moi une histoire.
Quel genre d'histoire, petite.
Une histoire qui finit bien.
Cela n'existe pas.
Quoi, les fins heureuses ?
Les fins."

Ainsi allons-nous croiser Josiah Dark qui construisit le phare avec un ami, un jeune ingénieur nommé Robert Stevenson, et surtout Babel Dark son fils, premier pasteur de Salines, un être double aussi fougueux que tourmenté, l'esprit partagé entre la Bible, ses métaphores et les rondeurs de la belle Molly O'Rourke.
S'inviteront dans la danse, Wagner et son "Tristan et Iseult", Darwin et son "L'Origine des espèces" et  Robert Louis Stevenson, le fils de l'ingénieur, avec son "Ile au trésor" et son "Dr Jekyll et Mr Hyde".
Pew nous balade, nous emberlificote, car il n'a que faire de la chronologie, ses histoires s'emboîtant dans sa tête comme des poupées russes.
Mais les fins semblent pourtant bel et bien exister. Vif-Argent devra s'en aller poursuivre sa vie vers d'autres ailleurs, riche des enseignements du vieux Pew mais toujours un peu plus prompte à défendre sa liberté pour réaliser ce qu'elle sait faire de mieux... raconter des histoires.

"Il vaut mieux que j'envisage ma vie de cette façon: un mélange de miracle et de folie. Il vaut mieux que je me résigne à ne pouvoir contrôler aucune des choses essentielles. Ma vie est un chemin jonché de naufrages et d'appareillages. Il n'y a ni arrivées ni destinations; juste des bancs de sable et un naufrage; et puis, un autre bateau, une autre marée."

Me croirez-vous si je vous dis que j'étais triste d'avoir terminé ce livre ?
Il fait partie de ceux dont on a envie qu'ils durent toujours, comme les histoires du vieux Pew, de ceux dont on veut tourner encore et encore les pages afin de se laisser bercer par les vagues d'imagination qui se succèdent et retenir l'empreinte de leur poésie bien longtemps après avoir lu le mot FIN.
Bref, une très belle histoire d'amour et d'amitié sous le sceau de la transmission.
Je vous le conseille vraiment.

Garder la flamme     Jeanette Winterson     Editions 10/18

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20 mars 2008

Clin d'oeil, Tshan !

9782877307666Quand le désir de devenir moine naît chez un gamin de huit ans, les parents ont le droit de penser que ça lui passera. Quand il entre au collège et qu'il réitère sa demande, les mêmes parents peuvent encore se bercer d'illusions, espérant que l'adolescence et ses convulsions auront tôt fait de ravir leur rejeton. Mais quand celui-ci, qui décidément a du mal à se faire entendre, commence à faire tout et n'importe quoi (c'est à dire plus grand chose), son père, qui est loin d'être idiot, se dit qu'il ferait peut-être bien d'écouter son fils et de le confier à l'abbesse du monastère qu'il fréquente tous les dimanches et où il pratique lui-même le zazen.

"Voyez-vous, Kimura-san, il existe à mon avis deux façons de vivre dans la voie religieuse. La première  consiste à devenir un moine remarquable, la seconde un moine admirable. Celui qui appartient à la catégorie que j'appelle remarquable est appelé à accéder à un rang toujours plus élevé et finit par se voir confier un haut poste au Bureau des affaires religieuses. L'autre, c'est la catégorie des moines qui se donnent entièrement à la pratique de la Voie et finissent par détenir un grand rayonnement. Si je vous demande de choisir, pour quelle catégorie allez-vous opter ?
- Pour le moine admirable, bien entendu.
- Bien. Mais je vous préviens que les moines admirables n'ont pas le sou ! dit-elle en éclatant de rire."

C'est qu'elle s'y connait l'abbesse qui, malgré son âge avancé et les clopes qu'elle fume à la chaîne, a une pêche d'enfer. Le Zen conserve... chouette !
Mais elle sait aussi se montrer impitoyable et verse peu dans le sentimentalisme. On ne transige pas avec les traditions religieuses.
Qui croyez-vous en souffrira le plus, le jeune bonze ? Pas si sûr.
Déplacez une pièce sur l'échiquier familial et tout ce petit monde appréhendera une autre réalité. Un peu comme le battement d'ailes du papillon qui déclenche un cataclysme.

Un texte sobre, tour à tour drôle et tendre.
Exactement ce dont j'avais besoin pour me remettre de mes dernières déceptions.
Bien. Je m'en vais de ce pas méditer devant le sanctuaire de mes piles à lire afin de déterminer sur quelle nouvelle voie littéraire je vais m'engager. Et si en plus je peux faire ça tout en tirant sur ma cigarette... le nirvana !
Ah, ça vous déculpabilise le Zen, j'en redemande !

Les avis de CHIMERE et du BIBLIOMANE

Je veux devenir moine zen !    Miura Kiyohiro    Editions Picquier poche

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15 mars 2008

Parisiens, Parisiennes !

008terL'enchanteresse et illustrissime auteure du célèbre "Gâteau café-café d'Irina Sasson" sera présente au Salon du Livre

LE LUNDI 17 MARS à partir de 16 H sur le stand du LION'S CLUB

Et aujourd'hui à 17H, au 108 Avenue Parmentier Paris XIe, trois comédiennes liront des extraits du livre, à la librairie

LES GUETTEURS DE VENT

Merci JOELLE TIANO pour ces infos !
Y aura-t-il une bonne âme pour me raconter tout cela ?
AJOUT, cette journée du 17 serait réservée aux professionnels, merci NAINA pour cette précision.

9782910753665

13 mars 2008

Mauvaises pioches

9782070306817Abandon !
C'est coloré, chatoyant, artistique en diable, mais les aventures du bel éphèbe surdoué, Fra Fillipo Lippi, peintre et moine libertin de surcroit , m'ont profondément ennuyée.
Celui-ci aura beau devenir le futur maître de Botticelli, il n'aura pas réussi à me faire dépasser la page 91.
Pour les inconditionnels de la Florence du XVe siècle

La passion Lippi     Sophie Chauveau     Editions Folio

 

 

9782742758364Abandon !
Lu dans le cadre de lectures autrichiennes afin de tenter une réflexion sur l'insidence de la collaboration de ce pays avec le IIIe Reich dans l'oeuvre des auteurs modernes.
Cinq portraits de femmes qui toutes adoptent des stratégies diverses et variées pour composer ou fuir leur réalité.
Ces nouvelles et ces femmes m'ont vite lassée avec leurs tergiversations peu palpitantes !

Trois sentiers vers le lac   Ingeborg Bachmann   Editions Actes Sud Babel

 

 

9782350870304

Abandon !
Là, ça m'embête car j'aime beaucoup et le titre et cette couverture, de plus la 4ème de couv était alléchante.
Sur une ïle du Chili, une ancienne militante de gauche a ouvert une maison afin d'accueillir des femmes en perdition. Perdition plus psychique que sociale puisque qu'on y croise entre autres une historienne, une femme d'affaires, une journaliste, mais aussi des femmes plus modestes.
Les vingt locataires de l'Auberge se livrent mutuellement leurs histoires et leurs désillusions.
Et inévitablement le sujet qui, toujours et encore, revient sur le tapis, l'amour et les hommes.
Et que croyez-vous qu'il arrive ? Comme par hasard, sur cette île battue par les vents, au bout du bout du monde, le seul médecin est un beau mec venu lui aussi s'exiler pour soigner quelques blessures secrètes.
Et bien sûr, ce gros bourdon viendra affoler les guêpes de la communauté, enfin au moins deux, peut-être plus, mais je ne le saurai jamais puisque j'ai refermé ce livre à la moitié des 326 pages tant leurs digressions sur les relations hommes-femmes m'ont rasée (lassée, ennuyée, rasée, je suis à bout de synonymes !).

"Ton désir de te protéger est désespéré car tu n'as pas la force de caractère pour te défaire totalement de l'amour. Mais tu te se sens en danger. Floreana, quel est le pire qui puisse t'arriver ? Qu'on ne t'aime pas.
Serait-ce si grave ? "

Enfin une parole sensée...

L'Auberge des femmes tristes   Marcella Serrano   Editions Héloïse d'Ormesson

 

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11 mars 2008

Qu'est-ce que tadjik ?

8monoJ'ai dit que c'est dommage que ces monologues de femmes aient été écrits par un homme !

Huit textes pour dire la vie de quelques femmes.
Qu'elles soient comblées ou trompées, dans la mouise ou du côté du pouvoir, mère, épouse, amante ou prostituée, elles ont toutes plus ou moins la même vision d'elles-mêmes, une image souvent dépréciée. La faute aux hommes violents, alcooliques, absents, volages ?
Pas seulement. Ces femmes savent aussi se mettent des claques, se moquer d'elles-mêmes et des autres, se secouer, pour mieux rebondir ou supporter leur quotidien.

"Qui aurait dit que j'en arriverais là ? Parce que, entre nous, j'ai l'air fin de me retrouver ici, avec un fils de vingt ans, presque fiancé, une fille de seize, elle aussi à marier bientôt... Dire que je ne vais pas tarder à être grand-mère. Grand-mère ! A même pas quarante ans... Mais sans un cheveu blanc, s'il vous plaît. Si, si, vous pouvez venir voir vous-mêmes: ce n'est pas de la teinture, c'est ma couleur naturelle. Et presque pas une ride, avec ça. Juste une ou deux, peut-être, autour des yeux. Mais ça, c'est la vie qui le veut."

Une écriture résolument moderne, tonique et réaliste.
Est-ce un fait de la traduction ou le ton propre à l'auteur ? En tout cas, c'est une belle surprise que ces monologues tadjiks qui font souffler un vent de fierté venu d'un pays dont j'aimerais entendre plus souvent parler.
Merci à l'auteur de combler ce manque et de prêter sa plume aux femmes de son pays.

Les articles de SYLIRE  et  NAINA

Huit monologues de femmes    Barzou Abdourazzoqov    Editions Zulma

Tajikistan
image Unesco

8 mars 2008

Propaganda !

The_8_of_March_the_day_of_revolt_of_working_women_against_the_kitchen_slavery

1932
CONTRE L'ESCLAVAGE DOMESTIQUE

Petit historique :

* 8 Mars 1902, des ouvrières d'Amiens se soulèvent pour faire valoir leurs droits. Répression violente.
* 8 Mars 1907, Première Conférence Internationale des Femmes.
* 8 Mars 1908, nouvelles manifestations d'ouvrières en France.
* 8 Mars 1910, lors de la Conférence Internationale des Femmes Socialistes à Copenhague, Clara Zetkin (1857-1933), leader féministe allemande propose de fêter ce jour de l'année en tant que Journée Internationale des Femmes.
* 8 Mars 1911, des femmes russes organisent des rassemblements clandestins. Idem dans de nombreus pays d'Europe.
* 8 Mars 1917, dans la foulée de la Révolution de Février 17, les ouvrières en grève de Saint-Pétersbourg manifestent et réclament du pain et le retour de leurs maris partis au front.
* 8 Mars 1921, Lénine décrète le 8 Mars "Journée des Femmes". Jour chômé et très fêté en Russie encore à ce jour (tous les prétextes sont bons pour boire un coup et leur taper dessus après!).
* 8 Mars 1924, la Journé des Femmes est instaurée aussi en Chine.
* 8 Mars 1946, idem dans les Pays de l'Est.
* 8 Mars 1947, Léon Blum salue le rôle des femmes dans la Résistance.
* 8 Mars 1977, l'ONU officialise la date de cette journée dans le monde.
* 8 Mars 1982, la France s'y met aussi.

Quelles femmes dérangeantes :

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Deux ont déjà été assassinées
Deux sont détenues arbitrairement
Une est frappée de fatwa
Et comme pour toutes les autres
Un seul but

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7 mars 2008

MERCI BEAUCOUP !

belleli

A  BELLESAHI
qui sait que j'aime les vraies lettres manuscrites !
Et sa dernière était accompagnée d'un splendide petit carnet.
J'en veeeeux une comme ça de librairie !
Une où on pourrait boire du café et du thé
grignoter et papoter sous le parasol
pourquoi pas de ce livre que je ne connais pas
mais qui promet un univers qui me convient bien.

patchouch1

Et une photo pour illustrer le petit poème trouvé dans le livre,
" Il fait frisquet alors j'attends à l'intérieur !!! "
signé Patchouli

poeme

C'est vraiment très gentil tous ces petits cadeaux
1000 BISES ET UN GRAND MERCI
MAM'ZELLE BELLE !

4 mars 2008

Chili con carne

arton517_c40f6En matière de boucherie, nul ne doute que le Chili en connaisse un rayon...
C'est aussi ce que doit penser Tomaseo qui a perdu sa mère, morte à sa naissance, et qui grandit entre Juan, son père, et les clients de la boucherie tenue par celui-ci.
Il y a aussi les voisins, le coiffeur Chico, le chauffeur de taxi Paco, José, Antonio, les copains, tout ce petit monde qui se retrouve dans l'arrière-boutique à l'heure du couvre-feu pour picoler, taper le carton et refaire le monde.
Et puis il y aussi Dolores, l'institutrice spécialisée de la classe qui accueille Tom.

Car Tom est "un enfant aux yeux de nuit". Mais loin de l'handicaper, sa cécité lui ouvre les portes d'un monde plein de poésie. Il ne serait même pas loin de croire qu'il pourrait être un petit peu magicien, "car Tom avait un secret"...
Quoiqu'il en soit, c'est grâce à lui que Juan et Dolores se rencontrent et deviennent amants.

"Au petit matin, l'enfant Tom fut le premier réveillé. Son père était encore enfoncé dans un sommeil lourd, ronflant comme un révolutionnaire bienheureux.
Il avait plu toute la nuit, et ça continuait de tomber dru.(...)
Mais l'enfant regardait la nuit; Tom adorait la pluie. Il sortit de la boucherie et se mit à gambader comme un fou. Là où d'autres se seraient perdus, comme égarés par ce labyrinthe de gouttes furieuses, lui savait d'instinct s'orienter, déjouant les pièges de notre bon orage chilien.
Et à voir ainsi le gamin danser sous l'eau belle, faisant du déluge une joie de marelle, on eût dit que la pluie lavait tous les méfaits des hommes."

Tout irait donc pour le mieux, seulement voilà, nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes puisqu'au Chili où, même si la dictature tire à sa fin, il ne fait pas bon dire ce que l'on pense et encore moins rêver de révolution.

Une très belle surprise que cette fable douce-amère qui fleurit et s'épanouit sur le fumier des hommes. Et un joli tour de force que de réussir à marier poésie et cruauté, humanité et répression.
De bien belles métaphores, une vraie douceur dans un monde de brutes !

MUSKY  et  SYLIRE  ont également été séduites.

La boucherie des amants     Gaetaño Bolàn     Editions La Dragonne

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2 mars 2008

Viennoiseries

caf__viennoisSi vous souhaitez découvrir comment s'est construite la légende des fameux cafés viennois...
Si vous voulez savoir d'où vient votre croissant, qui a peut-être accompagné votre café en ce dimanche, et qui fut créé à Vienne par les boulangers pour immortaliser la victoire de l'Empire sur les Turcs en 1683...
Si vous ne savez pas ce qui différencie un café Shwarzer, d'un Kleiner, d'un Verkehrt, ou encore d'un Einspänner, et j'en passe car il y en a une sacrée collection et ce n'est pas simple de commander juste "kaffee bitte" (moi, j'avoue avoir une préférence pour le Maria Theresa !)...
Si vous rêver de déguster la seule et unique Sachertorte, et non pas ses avatars que l'on trouve sous la même appelation mais avec une minuscule différence d'importance, Sacher torte...
Et enfin, si vous êtes une nostalgique de Sissi et du style rococo...
Ce livre est pour vous !

"Pour qui hésite entre la solitude et la compagnie, pour qui n'aime ni rester chez soi ni traîner dehors, pour qui alterne entre l'ennui, la paresse et la mélancolie, il suffit de pousser la porte du Prückel, du Sperl, du Central ou d'un autre pour se sentir apaisé et bienvenu.
Les cafés viennois sont les havres des états d'âmes.(...) On peut grignoter salé, sucré, ou boire un seul café et traîner des heures sans jamais subir le moindre regard désobligeant de la part du garçon. Les tables sont en marbre et les patères en cuivre. Les journaux sont du jour, les gâteaux sont frais et les clients discrets."

Si de plus, vous n'êtes pas contre un petit saut dans l'Histoire, alors laissez-vous entraîner par Frieda qui revient dans sa ville natale cinquante-quatre ans après l'avoir quittée lors de l'Anschluss. Elle est accompagnée de sa fille Clara. Ce pélerinage est l'occasion pour Frieda de régler ses comptes avec ce pays qui en 1938 a ouvert tout grand ses bras à un autre enfant du pays prénommé Adolf, a pactisé avec le diable et qui, depuis la défaite, n'a pas fait preuve de trop de repentir.

"Les Allemands étaient de très bons nazis, et de mauvais antisémites. Les Autrichiens furent de mauvais nazis, mais des antisémites hors pair !"

Donc, une très sympathique et instructive balade, une douce relation mère-fille et une réflexion sur l'identité et le sentiment d'appartenance.
Pour une vision plus violente de la difficulté de vivre avec le poids du passé et de la honte, voir les romans de l'auteure autrichienne Elfriede Jelinek, notamment "Les exclus" et "Enfants des morts", beaucoup plus hard, j'avoue que je n'ai pas encore trouvé le courage de m'y plonger.

Café viennois     Michèle Halberstadt     Editions Le Livre de Poche

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