ВОДА ! ВОДА ! ВОДА ! *
Sur une des îles qui forment la ville de Saint-Pétersbourg, vivent modestement Sophia et Trofim Ivanytch. Mariés depuis plusieurs années, l'enfant tant désiré se fait attendre.
Tout naturellement, ils accueillent Ganka, une jeune adolescente qui se retrouve soudainement orpheline.
Si au début ce trio cohabite sans heurts, Trofim Ivanytch ne reste pas insensible à la beauté de la jeunette...
Sous le regard mortifié de Sophia, alors qu'en cet été lourd et orageux les eaux de la Néva gonflent et débordent, le drame couve.
"Toute la nuit, le vent de la côte avait battu la fenêtre, faisant tinter les vitres. Les eaux de la Néva montaient. Et le sang, comme relié à elles par des veines souterraines, lui aussi montait. Sophia ne dormait pas. Trofmin Ivanytch, dans la pénombre, trouva à tâtons ses genoux et resta longtemps en elle. Mais il y avait de nouveau quelque chose qui clochait, il y avait de nouveau comme une fosse."
Ce court texte de 1929, à l'écriture réaliste et concise, est considéré comme "le chef d'oeuvre absolu" de l'auteur.
Mais, même si j'ai aimé le ton percutant et si je reconnais la prouesse littéraire qui consiste à plonger dans un esprit féminin rongé par les affres de la jalousie, du désespoir, et finalement de la folie, l'histoire de cette femme en mal d'enfant m'a laissé de marbre.
HONTE à moi...
Je n'ai toujours pas réussi à être touchée par la grâce de la littérature classique russe, ni par celle de la maternité !
* approximativement, que d'eau, que d'eau...
L'inondation Evgueni Ziamatine Editions Actes Sud