Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Souk de Moustafette
Le Souk de Moustafette
Derniers commentaires
Archives
29 janvier 2011

Ambiance gris ardoise

collage_lm

J'ai déjà trouvé trois de mes éléments indispensables

Copie_de_lm

Copie_de_b

Ne reste plus qu'à savoir si

LMporte

cette jolie porte voudra bien s'ouvrir pour moi...

Publicité
Publicité
24 janvier 2011

En attendant

 

Je m'en vais en chercher une
A bientôt !

23 janvier 2011

Une petite vie sur la terre

9782755606898Suzanne n'a pas choisi sa vie, c'est la vie qui décide pour elle.
Très vite, elle devient une enfant hypermature par la force des choses afin de s'accomoder des brusques séparations et de l'insécurité permanente que fait régner une mère imprévisible.
Rien d'étonnant qu'une fois devenue adulte elle se trouve un mari tout puissant, sûr de lui, séducteur, forcément rassurant, imbu de sa personne mais qui lui fait l'honneur de la choisir, de la désirer, elle. Lui aussi décidera de tout, elle laissera faire, vivra dans son ombre.

La boucle est bouclée. Suzanne s'est jetée dans la gueule du loup comme avant elle était livrée, impuissante, à sa mère. Se soumettre plutôt que d'être abandonnée, c'est là son problème.

"Tu as toujours été du côté des victimes qui se taisent. Qui ne bronchent pas. Qui subissent sans sourciller. Tu as toujours cru que la soumission te permettrait d'accéder à une existence plus correcte. Sans trop de complication. Relativement tolérable."

Enfant non désirée, bonne petite-fille, soeur protectrice, épouse soumise, mère aimante, elle n'a jamais vécu pour elle. Suzanne est morte comme elle a vécu, elle est partie sur la pointe des pieds sans faire de bruit. Tout juste si elle ne s'excuserait pas pour le dérangement...

Sans larmoiements inutiles, un bel hommage rendu par une fille à sa mère pour nous conter la douleur de passer à côté de soi-même. Le tendre portrait d'une femme ordinaire pour une vie qui, au final, est loin de l'être.

Et un titre qui pourrait presque donner un sens à la mort...

Merci à   logobob01 

Les avis de SYLIRE  et de  GRIOTTE

Un jardin sur le ventre     Fabienne Berthaud     Editions  JBz & Cie 

arrosoir_bleue

 

 

18 janvier 2011

Une Miss so british

9782746714496Quand on a dans son entourage un ex-punk délinquant et un couple de trentenaires narcissiques, lesté comme il se doit de trois adorables bambins ainsi que d'une cour amicale toujours renouvellée, et que  lui vient l'idée de se transformer en diariste afin de juguler quelques mouvements d'humeur qu'elle ne maîtrise pas, Amy Wingate, la cinquantaine et professeur désormais à la retraite, ne sait pas où elle met les pieds, ou plutôt son stylo.

Secrète, réfugiée dans sa maison du bord de mer, cette demoiselle a toujours su cliver sa vie et camoufler sa vulnérabilité sous un masque de pince sans rire. Plus d'une fois échaudée, elle n'est plus jamais dupe des rôles que l'on veut lui faire jouer et est devenue elle-même orfèvre en manipulation. Entre virée chez une vieille copine, balades sur la plage et tea time ou verre de rouge, elle orchestre son petit monde qui n'a plus qu'à bien se tenir !

Mais si elle ne rechigne pas à égratigner les uns ou, plus rarement, encenser les autres, Amy se retrouve subitement prise à son propre piège. Car, à pratiquer ainsi l'introspection et à se triturer les émotions, il arrive que le couvercle de la mémoire s'entrouvre et laisse s'échapper des souvenirs que l'on s'est longuement appliqué à gommer.

"Suis-je en train de m'adoucir ? A Dieu ne plaise ! J'ai hâte de devenir une vieille femme difficile, tyrannique et totalement désagréable ! Après tout, il faut bien se réserver certains plaisirs pour ne pas devenir sénile."

Entre acidité de quelques gouttes de citron et velouté d'un nuage de lait, un roman réjouissant qui se déguste à petites gorgées pour faire durer le plaisir.

L'avis de Cathulu ICI
Celui de Luocine

Le journal secret d'Amy Wingate     Willa Marsh    Editions Autrement

ybois26   

 

15 janvier 2011

Grand Danois

9782070417780Impossible de résumer toutes les péripities de la famille Eriksson tant Askild, le grand-père, va entraîner femme et rejetons dans un tourbillon de déménagements entre la Norvège et le Danemark au gré de ses humeurs qui varient plus souvent que son taux d'alcoolémie qui, lui, est plutôt constant !

"Mon père n'est pas encore né. Ma grand-mère, qui est arrivée trop tard à la prison d'Oslo, et qui n'a pas pu dire au revoir à Askild, ne l'a pas encore épousé. Officiellement, ils ne sont même pas fiancés. Bref, toute mon existence ne tient qu'à un fil passablement ténu."

Asger, le narrateur, est l'un des petits-fils qui, après un exil à Amsterdam, s'en revient chez les siens alors que sa grand-mère est en train de s'éteindre. En effet, quand on est issu d'une telle lignée, il est parfois nécessaire de s'en extraire pour se réaliser.
Au fil du récit nous faisons connaissance du cocasse Askild, personnage sans scrupules et peintre à ses heures, de sa femme Bjork, à la tolérance extrême et grande lectrice de romans d'amour médicaux quand elle ne fréquente pas les salles de jeux, ainsi que de leurs trois enfants, dont le pauvre Feuilles de Chou, ainsi surnommé pour cause d'oreilles démesurées dans lesquelles les gamins s'amusent à fourrer tout et n'importe quoi ; c'est aussi le futur père d'Asger.

Nous les accompagnerons des années 30 jusqu'à nos jours au gré des aléas d'une existence riche en rebondissements. Et c'est à coup de sniffs  d'air frais de Bergen contenu dans des petites boîtes de sardines reconverties en gadgets touristiques, que la grand-mère Bjork, qui ne s'est jamais remise d'avoir quitté cette ville, livrera les dernières histoires de la famille.

Et croyez-moi, ce n'est pas ce qui manque !  Guerre des boutons, premiers émois amoureux, complicités fraternelles,  tromperies ou solidarités familiales, illusions et désillusions, tout défile à un rythme soutenu. Laissez-vous emporter dans les aventures tragico-comiques des uns et des autres et, à l'instar de leur auteur, vous vous prendrez de tendresse pour des personnages qui ont aussi les qualités de leurs défauts !

"Comme pour tant d'autres choses, Bjork essaya de cacher à son mari la disparition de son fils. Elle espérait que Feuilles de Chou allait réapparaître, et il s'écoula donc une semaine avant qu'elle n'envoie un télégramme pour informer son époux de la situation. Le lendemain, on vit arriver à l'arrêt de bus un homme sévère avec un perroquet sur l'épaule. Il n'adressa la parole à personne, ne regarda personne dans les yeux et demanda son chemin une seule fois. Il reprit sa valise et se dirigea vers la maison du directeur de la scierie.
- Bon sang de bonsoir, dit-il lorsqu'on ouvrit la porte, il n'a tout de même pas pris la mer ?
- Bien sûr que non, s'écria Bjork. C'est encore un enfant !"

(Je ne résiste pas à vous confier que Feuilles de Chou, sous le charme des aurores boréales, joliment décrites au demeurant, s'est perdu en forêt et erre pendant des jours, ne devant sa survie qu'aux baies sauvages et à quelques malencontreux champignons comestibles, certes, mais aux effets hallucinogènes. Je vous laisse imaginez la suite...)

Bref, voici une joyeuse et tendre saga familiale doublée de la découverte d'un auteur danois qui n'est pas loin d'avoir la grâce et le talent d'un John Irving, enfin celui du Monde selon Garp et de l'Hôtel New Hampshire.
465 pages que j'ai dévorées !

ICI  ce qu'en pense Mazel

Tête de Chien     Morten Ramsland     Editions  Folio

aurora_salomonsen

(Aurore boréale au-dessus de Tromso, Norvège
Crédit photo & copyright Ole Christian Salomonsen)

 

Publicité
Publicité
11 janvier 2011

Une île entre exil et asile

9782070734818Suite à la guerre gréco-turque le traité de Lausanne, signé en 1923,  dessine les frontières de la nouvelle Turquie. Outre qu'il annhile l'espoir d'un Kurdistan indépendant et réduit le territoire de l'Arménie à ce qu'il est aujourd'hui, il autorise le premier nettoyage ethnique du XXe siècle. Exception faite pour les ressortissants d'Istambul et de la ville grecque de Komotini, 1 300 000 Grecs se voient forcés de quitter la Turquie. La Grèce expulse à son tour 300 000 Turcs. La république laïque de Moustapha Kemal est née.

S'en suit, sur les deux territoires, un chaos de désespoir et d'errance, quand ce n'est pas de misère et de faim, pour ceux qui doivent abandonner tout ce qui faisait leur vie. Ballotés au gré des hasards et des haltes certains s'échouent en mer Egée, sur la petite île Fourmi. Désertée par la population grecque n'y résident plus que cinq habitants, Grecs et Turcs y vivant en bonne intelligence, et un chat*.

"La barque émergea peu à peu de la nuit. La mer était d'une blancheur laiteuse. Dans le ciel, les étoiles filantes s'abîmaient dans les flots en une explosion de lumière. C'est alors qu'à travers un léger voile de brume apparut la silhouette d'une île."

Petit à petit, Vassilis, Lena, dame Melek, Kadri et Poyraz Musa vont voir arriver et accueillir dans leur petit paradis, un à un ou en famille, ces exilés chargés de maigres biens mais tous riches de leurs vies passées. Quelques uns s'en retourneront chercher asile ailleurs, d'autres s'y établiront, certains y resteront avec le secret espoir que l'île Fourmi ne sera qu'une étape avant le retour au sol natal.

Tout auréolé de sa gloire militaire, Poyraz Muza organise l'installation de ce petit microcosme en recomposition. Mais c'est sans compter sur les véritables identités des uns et des autres et les intrusions ponctuelles aux abords de l'île d'un homme qui, sans jamais dire un mot, suggère qu'il aurait quelques comptes à régler avec Poyraz. Bien que sur ses gardes, ce dernier accueillera tout un chacun avec toute la compassion qui l'anime depuis qu'il est revenu de la guerre. La mer pourvoit à nourrir tout ce petit monde qui se retrouve le soir sous les platanes où les histoires des uns et des autres se dévoilent peu à peu.

Telle une épopée, ce livre nous entraîne en de subtils allers et retours dans l'Histoire et les légendes fondatrices. De Gengis Khan et Süleyman Pacha aux cendres de l'Empire Ottoman, en passant par la Première Guerre mondiale - la funeste bataille des Dardanelles -  et par la Guerre d'Indépendance gréco-turque qui suivit, de 1919 à 1922 et vit l'avénement de Moustapha Kemal, nous traversons avec des héros ordinaires les tourments de peuples aux origines multiples forcés de cohabiter tels les morceaux d'un puzzle qui constitueront la Turquie moderne.

Mais pour pallier à l'horreur que tous, civils ou militaires, ont traversée, l'île Fourmi s'offre comme un refuge pacifié, parfumé et coloré, flottant sur les eaux enchanteresses de la mer Egée. Omniprésente, c'est elle le premier personnage du roman. Elle a, elle aussi, connu des temps troublés, son sol fut abreuvé du sang des blessés des Dardanelles, puis, désertée par sa population grecque, elle accueille enfin quelques déserteurs venus s'y réfugier. Métaphore de ce que l'Homme a de meilleur en lui, elle préfigure un petit îlot de poésie où chacun va pouvoir se ressourcer en humanité et puiser l'espoir que la vie peut encore se conjuguer au futur.

"Un reflet argenté tombé des étoiles éclairait la surface de la mer qui clapotait dans le mauve indécis d'une nuit d'encre"

Ode à la tolérance, les pages s'enchaînent comme les mains des hommes, qu'ils soient Turkmènes, Kurdes, Caucasiens, Azéris, Géorgiens ou Crétois, tous réunis par l'auteur dans ce décor à la fois si simple et cependant somptueux. Laissez-vous envoûter par le rythme lancinant du récit. Parfums de mille fleurs, couleurs flamboyantes des grenadiers, bourdonnements des abeilles, bruissement du ressac, sons des flûtes et chants des dengbej vous embarquent pour un merveilleux dépaysement...

 

Merci à  logobob01   pour ce beau voyage !

* Voir Regarde donc l'Euphrate charrier le sang. Premier tome de "Une histoire d'île I " qui revient sur la rencontre de ces cinq premiers exilés. Le billet chez A sauts et à gambades

Yachar Kemal     La tempête des gazelles (Une histoire d'île II)    Editions Gallimard

 

turquie2
(photo blog Couleurs d'Istambul)

   

1 janvier 2011

Une année toute neuve

Cesare_Battisti

Ne doutons pas qu'elle sera bonne pour lui...
Meilleurs Voeux à tous !

Publicité
Publicité
Publicité

accueil refugiés

logo-madamealu

img_20171130_165406

logo-epg

Newsletter
Publicité