La femme chocolat (Challenge Chocolat 5)
Apolline, 170 cm pour 130 kg, a connu dès l'enfance les affres de l'embonpoint.
Elle grandit entre un père trop tôt disparu, une mère tyrannique, un poil perverse, et un jeune frère rebelle qui prendra bien vite la poudre d'escampette. Restée seule avec sa mère, elle passe l'agrégation de philo avec succès, traverse les années 70 et prend à son tour son envol. Elle quitte maman pour un petit pavillon en banlieue et devient prof dans un lycée.
A 47 ans, Apolline partage sa vie entre son boulot - elle est adorée par ses élèves -, sa passion pour le cinéma, Fellini bien sûr, un amant de passage et les visites hebdomadaires à sa mère qui continue perfidement à entretenir la gourmandise de sa fille sans oublier de la morigéner au passage.
"Donc Apolline reste, et dîne d'un énorme plat de tagliatelles au chocolat noir que sa mère a confectionné devant elle sur la paillasse de la cuisine, tout en poursuivant la conversation.
- Je n'arrive pas à les faire aussi bien que toi, dit Apolline, assise à la table et la tête appuyée sur une main, comme en contemplation.
- C'est pourtant tellement facile, ma pauvre fille : 500 grammes de farine, 5 oeufs, du sel, un peu d'eau, un peu de cannelle, 250 grammes de chocolat fondu, tu mélanges tout ça, tu laisses reposer une bonne heure, tu étales, tu découpes tes tagliatelles, tu les laisses sécher au moins une demi-heure, tu les plonges deux minutes dans l'eau bouillante et c'est prêt."
Une mystérieuse soirée, donnée en son honneur par un ami, va voir la vie d'Apolline prendre un nouvel élan.
Rhaaa.. le chocolat (qu'elle range dans sa pharmacie !) et ses vertus antidépressives et aphrodisiaques !
Emaillé de clins d'oeil cinématographiques, de petites réflexions philosophiques et de références aux idéologies des années traversées, nous suivons le parcours d'une femme peu ordinaire qui cache derrière sa bonhomie et ses rondeurs bien des secrets et des souffrances.
"Dès lors que vous assumez un physique hors du commun, ce qui me semble être votre cas, ce physique qui vous fait quitter le terrain de la banalité braque sur vous les yeux qui vous entourent, et parmi ces yeux il y en a forcément qui ne peuvent se détacher de vous. La beauté, la laideur, la grosseur, la maigreur, tout cela n'a aucune importance. La malédiction, c'est d'être banal, c'est de ne posséder rien qui fasse rêver quelqu'un d'autre."
Je n'ai pas encore testé la recette des tagliatelles, si quelqu'un se lance qu'il en donne des nouvelles !
Le chocolat d'Apolline Michel Cyprien Editions Folio