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Le Souk de Moustafette
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5 octobre 2018

Initiales e. c.

nos richessesSur un fil tendu au-dessus de la Méditerranée entre 1936 et 2017, de Paris à Alger la blanche, alors française puis indépendante, l'auteur nous conte l'histoire d'une petite librairie fondée par une bande de jeunes gens fous de littérature, qui s'est ouverte le 3 Novembre 1936 au 2 bis rue Charras, sous l'égide d'Edmond Charlot, également éditeur. Albert Camus lui confie ses premières oeuvres, Jean Giono lui offre son nom "Les Vraies Richesses", Max-Pol Fouchet, Emmanuel Roblès, Jules Roy, Jean Sénac entrent à leur tour dans la danse. Rapidement, le lieu se transforme en vivier intellectuel et artistique, et même si l'on tire souvent le diable par la queue, les obstacles sont bousculés par la fougue de la jeunesse.

"Reçu hier une lettre de Jean Giono ! Giono, le grand. Je lui avait écrit sans trop d'espoir pour lui demander l'autorisation d'appeler la librairie Les Vraies Richesses en référence à son récit qui m'avait ébloui et où il nous enjoint à revenir aux vraies richesses que sont la terre, le soleil, les ruisseaux, et finalement aussi la littérature (qu'est-ce qui peut être plus important que la terre et la littérature ?)."

Hiver 2017, Ryad quitte provisoirement Paris pour l'Algérie. Sous prétexte d'une validation de stage, il se retrouve à devoir vider et repeindre une petite annexe de la Bibliothèque nationale, qui doit être transformée en commerce, au 2 bis rue Hamani. Sur le trottoir d'en face, quelque soit le temps, un homme observe, stoïque et silencieux. Le vieil Abdallah a vécu et travaillé vingt ans durant dans ce lieu minuscule avant de devoir céder la place.

"Peut-être que pour les gens comme moi, lire n'est pas naturel. Un livre, ça se touche, ça se sent. Il ne faut pas hésiter à corner les pages, à l'abandonner, à y revenir, à le cacher sous l'oreiller... Je ne sais pas faire ça. Aujourd'hui encore, mon premier réflexe lorsque j'en aperçois un, c'est de le ranger."

De l'effervescence de l'ouverture à la triste fin de ce lieu mythique algérois, en passant par les aléas de deux guerres, l'auteure nous entraîne dans le sillage de trois personnages attachants, chacun bien représentatif de son époque. Le vieil Abdallah, tel un passeur entre les générations, est de loin le plus touchant. Mais j'ai aimé découvrir et cheminer tout du long auprès d'Edmond Charlot dans son aventure, l'auteure ne manquant pas de la replacer subtilement dans un contexte historique qu'il est toujours bon de rappeler à notre mémoire. Les flèches qu'elle décoche sont brèves mais bien ciblées, tant envers la France qu'envers l'Algérie.

Poussez la porte du 2 bis rue Hamani, ancienne rue Charras, flânez entre ces quatre murs, témoins immobiles de merveilleuses amitiés, où l'écho de ces vraies richesses que sont les livres vous chuchotera une bien belle histoire. Et peut-être de relire Giono ?

L'annexe de la Bibliothèque nationale existe toujours, ouf !

Nos richesses     Kaouther Adimi     Editions Points

 

Bibl Hamani Hommage Charlot b

"Moi, j'aime publier, collectionner, faire découvrir, créer du lien par les arts !"

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Commentaires
C
Un livre sur l'amour de la littérature.<br /> <br /> J'aime Giono aussi !
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M
J’aime beaucoup l’ambiance se déroulant autour d’une librairie... Et Giono? Comment résister?
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C
Tout comme Aifelle!! je le note!
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A
Je ne l'avais pas particulièrement remarqué ce roman, malgré le Renaudot des lycéens. Je le note.
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