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Le Souk de Moustafette

Le Souk de Moustafette
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28 octobre 2010

Rions un peu en attendant la mort

foucaud

Puisque les médias aux ordres n'en parlent pas faites circuler les articles de

POLITIS

LOCIOL

MERCI A EVELYNE DUBIN (6/09/2010 sur France Bleue)

MEDIAPART

ENFIIIIIIIIIIIIIIIN ! sur LE POST (espérons que les JT relatent l' "incident")

Et parce qu'ELLES, elles n'en auront sûrement pas...

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Une toute dernière ICI qui m'a bien fait rire ! 

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27 octobre 2010

Imaginaire

9782755700954Un matin d'Avril 1976, le monde bascule pour Harry, 10 ans, et son petit frère, dit le Lutin, 5 ans, tous deux fils d'un avocat et d'une universitaire. Raison : parents dans le collimateur de la junte de Videla qui, le 24 Mars, vient de renverser le gouvernement d'Isabel Peron, la troisième épouse du celèbre président Peron.

Sortie de classe en plein cours sans repasser par la case maison, la famille s'installe à la campagne, non loin de Buenos Aires, dans une planque. Une nouvelle vie de quelques semaines commence alors, nouvelle identité pour tous, nouvelle école pour les enfants, répétitions de stratégie "branle-bas de combat" en cas d'urgence, questions réponses, correctes incorrectes....

Mais autour de quoi tourne le monde quand on a 10 et 5 ans ? Ses séries télé, ses copains, ses magazines, ses jeux pour l'un, son doudou Dingo, son pyjama, son Nesquik, sa tasse à bec verseur pour l'autre... Ouf, presque tout cela peut se racheter, sauf les copains évidemment. Même la vieille 2 CV tient le coup, ce qui permet quelques escapades, loin de là, chez les grands-parents.  La vie reprend son cours même si la situation ne fait qu'empirer pour la liberté des adultes jusqu'au jour où la planque n'est plus sûre et où les parents doivent se résoudre à mettre les enfants à l'abri.

" La dernière chose que papa m'a dite, le dernier mot que ses lèvres m'adressèrent fut : "Kamchatka". Il m'embrassa en me piquant avec sa barbe de plusieurs jours et il monta dans la 2 CV. La voiture s'éloigna sur le ruban ondulant de la route, une bulle verte qui apparaissait et disparaissait avec chaque colline, de plus en plus petite, jusqu'à ce que je ne la vois plus. Je restais là un moment, la boîte de Risk sous le bras, avant que grand-père pose une main sur mon épaule et dise on rentre.  Et ce fut tout."

Ne vous fiez pas à ces premières lignes qui pourraient vous faire croire qu'on va tomber dans le pathos. Il n'en est rien. Grâce aux ressources dont savent faire preuve les enfants, Harry, le Lutin toujours dans son sillage, va traverser ces quelques semaines en s'appuyant sur ce qui a toujours fait son univers, les superhéros, le jeu Risk, le feuilleton Les Envahisseurs, dont père et fils sont fans, et Harry Houdini, le célèbre magicien évasionniste, dont il découvre les exploits dans un livre abandonné sur une armoire sans doute par les précédents occupants de la maison, et dont il se met en tête d'égaler les exploits.

Beaucoup d'humour vous attend malgré la gravité du sujet. J'ai adoré le choix de la nouvelle identité de la famille, le père devient David Vicente, hommage aux Envahisseurs, le Lutin choisit Simon, comme Simon Templar, faut dire que le petit fait une fixette sur les saints, et Harry, comme Harry Houdini. La mère deviendra Flavia mais ne veut pas donner la raison de son choix....

De l'originalité dans la présentation du roman dont les parties se décomposent comme les heures d'un emploi du temps d'écolier en écho aux changements que tous vont rencontrer.

"Première heure ; Biologie n.f. - Science qui a pour sujet les êtres organisés."

Des références à la mythologie et ses héros, au cinéma, aux grandes questions de l'univers, des portraits drôles et touchants comme seuls les enfants peuvent en faire (la grand-mère Mathilde est hilarante et la relation qu'Harry noue avec Lucas Tout Court, jeune clandestin qui rejoint la famille à la campagne, très émouvante). Bref une délicieuse parenthèse avant la tourmente, se dire l'essentiel, se dévoiler, oser, Risker imaginer un ailleurs et un avenir, loin là-bas comme au Kamchatka sur le plateau d'un jeu.

Un joli roman d'initiation qu'il ne faut pas laisser passer. Le narrateur sait nous faire partager avec justesse et pudeur les ressentis des enfants, tout en sous-entendus, mêlant habilement au passé son regard d'adulte. Je souhaiterais que  l'imaginaire soit encore ce qu'on ne peut ôter aux hommes.

Rappelons que le coup d'état de Mars 1976 a vu rester au pouvoir la junte jusqu'en 1983. La répression a fait 30 000 disparus, 15 000 fusillés, 9 000 prisonniers politiques et 1,5 million d'exilés pour 30 millions d'habitants et 500 bébés kidnappés aux desaparecidos (sources 2002). Et les Mères de la place de Mai manifestent depuis 33 ans avec une seule question " Donde estan ? ". Celles de Flavia et de David Vincente sont ou ont sans doute été parmi elles.

Message personnel au cas où ses yeux tomberaient sur ces lignes : Elsa Nani, professeur d'espagnol qui a, elle aussi, quitté l'Argentine, elle m'a fait découvrir pêle-mêle Mafalda, le maté, le tango, Garcia Lorca, Guernica et les anarchistes espagnols. Elle m'a aussi donné le goût des voyages et appris à revendiquer différence et originalité. Elle a marqué à jamais mon adolescence. Un précieux tuteur, selon la formule consacrée de Cyrulnik. Merci à elle où qu'elle soit aujourd'hui.

Kamchatka     Marcelo Figueras     Editions du Panama

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22 octobre 2010

Monologue d'une bibliothécaire

full_89Elle n'en peut plus cette bibliothécaire sur le retour, coincée dans son rayon géographie au sous-sol de sa bibliothèque de province, et où quasiment personne ne lui demande rien. Un matin, elle y trouve un homme enfermé là la veille au soir. Trop contente d'avoir quelqu'un sous la main pour l'écouter s'épancher sur les rancoeurs et ressentiments accumulés depuis des années.

Les vannes ouvertes, la logorrhée s'écoulera n'épargnant personne. Les auteurs, les lecteurs, les collègues, l'Histoire, la culture, l'amour, et elle aussi, avec sa névrose, sa solitude, ses révoltes et ses rêves...

64 pages pour un simple moment d'égarement, un délicieux "accès de fanfaisie".

" Moi aussi j'ai des angoisses. Cela ne se voit pas forcément, je sais me tenir, hein, mais j'en ai un paquet. La pire, c'est l'angoisse de la fantaisie. Elle m'assaille sans cesse. Il suffit que je vois un livre mal enfoncé dans une étagère, un peu de travers, un peu différent, un peu trop joli, un peu trop attirant, comme celui là-bas, pour que... J'ai peur qu'il tombe, j'ai peur qu'on le remarque trop, je ne parviens plus à me concentrer... ni à parler... avant d'avoir... Excusez-moi... Il faut que je le remette à sa juste place. Voilà. On ne le remarque plus. Il allait tomber, vous êtes d'accord ? Peut-être que j'exagère. Je suis un peu stressée par tous ces livres à ordonner, et en même temps ça me calme d'être ici."

 

La cote 400     Sophie Divry     Editions Les Allusifs

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19 octobre 2010

Aujourd'hui encore

16 octobre 2010

Vous allez bientôt vous réveiller

9782742792221Sans aucun doute, l'auteur de ce blog a dû croiser un tel personnage pour rester silencieuse aussi longtemps... De longs mois passés à flotter entre turbulences immobilières, affres familiales alzheimeriennes et remous syndicalistes, et qui la voient, fidèle à son habitude de ne rien faire comme tout le monde, sortir de son hibernation bloguesque à l'heure où l'hiver pointe son nez... Gageons qu'elle risque de ne pas être des plus constantes encore pendant quelques temps.

Il faut dire que ce bouquin, loin de vous détendre, vous file des sueurs froides mais vous scotche cependant inéluctablement, incapable que vous êtes de cesser de tourner les pages. Vous êtes tout juste bon à vous relever dans la nuit afin de vérifier que votre porte est bien fermée, surtout quand vous connaissez l'univers de la psychiatrie...

Passant outre quelques invraissemblances, l'écriture, presqu'exclusivement au présent, vous engourdit sournoisement, vous balade puis vous enfonce dans des contrées obscures d'où de brusques poussées d'adrénaline vous réveillent brutalement. Mais on s'y fait. A la fin, même pas peur !

On n'attend plus que la seconde enquête de Joona Linna.

L'Hypnotiseur   Lars Kepler   Editions  Actes Sud Noirs

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10 janvier 2010

L'année commence mal...

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1 avril 2009

Liquidation avant fermeture

En Charente-Maritime, à 30' de l'Ile d'Oléron, de Royan et de Saintes, à 15' de Rochefort et 10' de Marennes, la maison se situe entre bois et marais, à un kilomètre du village et dans un bel environnement classé et protégé, face à une église romane.

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Suivez cette petite route

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et vous êtes arrivés.

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Une grande terrasse entoure la moitié de la maison qui se compose
de quatre pièces, dont deux chambres de 14m² chacune, et d'une grande mezzanine;
électricité et insert récents, ouvertures neuves (DV),
une petite comble isolée pour rangement,
une autre pour possibilté pièce supplémentaire.

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A l'arrière, sur un terrain de 4000 m,
un garage, un hangar, un ancien terrain de tennis,
une petite mare, arbres fruitiers, prairie et bois.

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En quatre saisons
un aperçu de l'environnement immédiat
pour de belles balades à pieds ou en vélo !

Cliquez sur les photos et les mozaïques pour les agrandir.
Si la visite vous a plu ou si vous connaissez des amateurs, le prix de vente : ....

Ajout Novembre 2010, enfin VENDUE !

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31 mars 2009

Déjanté !

9782020945769A soixante-dix ans, Belalcazar, archéologue à la retraite, ne désespère pas de pouvoir un jour fouler du pied la mythique et aurifère cité inca de Païtiti.
Ayant déjà échoué par trois fois, il le sent, cette expédition sera la bonne.

Se baptisant "capitaine" pour l'occasion, le voilà sur un port britannique avant le grand départ en train d'admirer La Catherine et son sympathique et curieux équipage: Negook et Hug-Gluq, deux frères indiens et chasseurs d'ours dans le nord de l'Alaska, et Fontaine, ancienne infirmière au Vietnam et spécialiste de l'amputation, embarquée ici au titre de cuisinière.
Une première escale le long des côtes africaines permettra aussi de récupérer Florence Malbosse, cartographe de son état, qui préfère l'expression gestuelle à la parole.

La traversée suit son cours, rencontrant des zones anticycloniques ou d'autres plus turbulantes, comme celle qui voit apparaître à bord Jean-Philippe, pirate homosexuel, qui prend en otage La Catherine, avant d'être enrolé, lui aussi, dans la folle épopée.
Evidemment on ne s'improvise pas capitaine, et voilà La Catherine qui s'échoue sur la banquise en lieu et place des côtes péruviennes. Qu'à cela ne tienne, Inyoudgito va les tirer de là grâce à sa mongolfière et, par la même occasion, s'adjoindre à la joyeuse bande en les menant jusqu'aux portes de la jungle sud-américaine.
Là, Sophie entre en scène à son tour, guide un peu spéciale, on s'en doute !

"Au cours du dîner, Sophie a raconté comment les explorateurs précédents sont morts juste avant de tomber sur Païtiti. Elle les escortait et puis plus rien. Tombés raides. Tous en même temps. Cause inconnue. J'emmène chaque année des dizaines de touristes comme vous, finit-elle, et personne n'en est encore jamais revenu."

La traversée de la jungle est épique. Nos aventuriers sont ralentis par un curieux colis. De plus, ils doivent faire face aux aléas du climat, à un tas de petites bêtes qui veulent à tout prix leur tenir compagnie et à des autochtones plus ou moins amicaux, Petit Pénis et Grand Echalas sont parmi des plus sympathiques.

Nos héros parviendront-ils à Païtiti ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire...
Je vous invite à le découvrir par vous-mêmes en vous plongeant URGEMMENT dans les pages délirantes de ce romam où l'auteur, tel un Jules Vernes du XXIe siècle, s'en donne à coeur joie. Il plante ses personnages dans des situations les plus invraisemblables d'où il les sort d'une pirouette toute romanesque, n'hésitant pas à les interpeller et les houspiller, et tout ça à un rythme d'enfer et dans un style enlevé !

"On remonte le fleuve et on trouve Païtiti. Youpi. Criez victoire si vous voulez, serrez-vous dans les bras, plongez sous les bulles du fleuve sans craindre les gardes en peau de croco, mais cinquante bons kilomètres attendent les jambes, c'est l'auteur qui vous le dit. (...) Maintenant, chers personnages, vous faites comme vous voulez, je ne voulais pas plomber l'ambiance, mais au moins les choses sont dites."

Je ne sais si l'auteur carbure à l'herbe de Petit Pénis, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a bien longtemps qu'un livre aussi jubilatoire ne m'était passé entre les mains. Cet homme a le don de nous faire décoller du réel et ça fait un bien fou...
Alors, bravo et merci monsieur Pluyette pour votre imaginaire déjanté, on sent que vous vous êtes bien amusé !

La traversée du Mozambique par temps calme   Patrice Pluyette   Editions Seuil

 

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28 mars 2009

Perpète

9782879296302Qu'écririez-vous à votre amant emprisonné à vie ?
Les faits de la vie quotidienne, les joies et les colères, les souvenirs d'enfance et d'amour, les réflexions sur l'humanité, l'absence. Et aussi les projets malgré la perpétuité. Voire quelques dessins ?

"Tu m'as dit que tu stotches à ton mur, juste sous la fenêtre, les dessins de mains que je fais pour toi - de là, elles peuvent voler où bon leur semble, tu m'as dit.
Ces mains veulent te toucher, elles veulent t'aider à tourner ta tête quand tu regardes ailleurs, elles veulent te faire rire."

Avec tour à tour poésie, révolte, humour mais toujours avec amour, Aïda, insuffle la vie à Xavier, détenu de la cellule n°73 de la prison de Suse. Des mots qui grignotent les mailles des grillages et rongent l'acier des barreaux, laissant s'insinuer dans l"espace confiné un souffle de dignité et de liberté.

"Le sommeil est la première maison, une maison sans toît, sans murs, sans lit. Les toîts, les murs, les lits sont venus plus tard, inspirés par le sommeil. Ce soir je t'emmène, mon amour, dans la première maison. Je l'introduis sous la porte monstrueuse et tu me trouveras dedans."

De son côté Xavier parsème le dos des lettres d'Aïda de citations, d'anecdotes de son quotidien ou de commentaires concernant l'actualité internationale.

Outre le fait d'être un objet original, puisqu'il est agrémenté de dessins et de deux magnifiques portraits, ce livre est inclassable. Tout comme son auteur d'ailleurs, homme touche à tout et engagé, qui mêle ici, et avec talent, les mots d'amour et les cris de lutte des opprimés leur permettant de garder la tête haute.
Une histoire de survie et un bel ailleurs d'humanité, vraiment. Et certains en auront besoin...

De A à X   John Berger   Editions de l'Olivier

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25 mars 2009

Ricochet de Gallay (4)

9782742782123Un père qui boit, une mère qui trime, deux enfants, Marc et Simone qui se serrent les coudes tant bien que mal, telle est une des dernières familles vivant dans le village du Haut. Les autres, ils sont partis ou descendus au village du Bas. En Haut, coupés de tout dès que tombe la neige, ne restent que les vieux et les bêtes.
Le froid, les coups, la crasse et la vermine composent l'ordinaire. Le seul îlot de tendresse, c'est chez M'mé Coche que les enfants en trouve quelques miettes, sous forme de petit gestes ou de chiches gourmandises

Lorsque le ventre de la mère s'arrondit pour la troisième fois, le père embauche une jeunette du village du Bas, Mado, qu'il ne tarde pas à engrosser aussi. Elle prendra vite la poudre d'escampette, non sans dérober les maigres économies du couple mais laissant en échange nuitamment sur le pas de la porte le fruit des amours adultères, Manue.
Résignés, tous acceptent cette bouche de plus à nourrir. Marc plus que quiconque. Un amour fou et protecteur va croitre au fils des années et l'entraîner au-delà du sordide quotidien.

 

L'office des vivants    Claudie  Gallay     Editions Actes Sud  Babel

21 mars 2009

Amour, magie, chocolat y revolucion (Challenge Chocolat 3))

9782070379477Outre le fait d'avoir été l'invité d'honneur du dernier salon du livre, le Mexique s'est dernièrement illustré par la visite de notre zorro national tentant d'arracher de ses petits poings rageurs et rolexés une de ses compatriotes retenue dans des geôles cucarachesques. En vain jusqu'à ce jour, mais gageons qu'une confortable contre-partie commerciale, nucléaire et autre, aura raison de cet imbroglio ganstero-politico. Mais je m'égare.

Approche plus consensuelle, le Mexique est aussi connu pour être le berceau d'un certain nombre de substances, pour certaines au demeurant fort sympathiques, à haut pouvoir addictif parmi lesquelles le pétrole, la tequila, la desperados, le peyolt, la marijuana, le chili con carne, le café et bien sûr le cacao. Mais je m'égare, encore que...

A Pedras Negras, au nord du Mexique, la propriété de la famille de La Garza est encore épargnée par les soubresauts de la révolution menée par Pancho Villa.
Entourée de ses trois filles, Rosaura, Gertrudis et Tita, Mama Elena règne de main de maître sur la petite communauté. La cuisine est le domaine de Nacha et de Chencha, respectivement cuisinière, servante et nourrices de Tita la benjamine qui a trouvé refuge en ces lieux plus chaleureux que les bras de sa mère.

"L'unique qualité de Mama Elena semblait être de savoir traquer les défauts."

Tita grandit donc entre les tintements de casseroles et les battements de fouets, des fumets aussi divers que variés chatouillent très tôt ses petites narines et tout aussi vite ses yeux s'habituent aux picotements provoqués par les épices, les piments et les oignons. Inutile de vous dire qu'elle acquiert comme personne des talents culinaires exceptionnels, talents qui, au fil des ans, s'enrichissent de recettes de bonne femme prodiguées par la vieille Nacha qui n'a pas son pareil pour détourner l'usage et utiliser les propriétés cachées de certains ingrédients.

 A quinze ans Tita tombe amoureuse de Pedro. Don Pascual Muzquiz, accompagné de son fils, vient faire sa demande en mariage. Mais Mama Elena, qui a élevé ses filles selon le célèbre manuel de Carreña lequel préconisant que la benjamine se doit de rester célibataire afin de veiller sur les vieux jours de sa mère, Mama Elena donc oppose un refus catégorique et en profite pour refiler à Pedro la main de l'aînée, Rosaura.
Nacha et Tita se chargeront de confectionner le pantagruélique repas de noce au cours duquel d'étranges phénomènes se produiront...

"Une curieuse nostalgie s'emparait des convives dès la première bouchée. (...) Ce ne fut pas tout. Les sanglots furent les premiers symptômes d'une intoxication alimentaire rare, liée à la mélancolie et à la frustration (..). Aucun n'échappa au sortilège; seuls quelques chanceux eurent le temps d'arriver jusqu'aux toilettes; les autres prirent part au grand vomissement collectif qui s'organisa au beau milieu de la cour."

Pendant que Rosaura donne naissance à une jolie petite Esperanza, l'amour de Pedro pour Tita ne faiblit pas. Mais le cerbère Elena veille au grain.
Un autre repas ensorcelé voit Gertrudis fuir ce climat devenu étouffant, tous sens en éveil et éperdue d'amour, elle part se réfugier dans les bras d'un partisan de la révolution qui se rapproche de Pedras Negras.
Divers événements culinaires, tous aussi farfelus les uns que les autres, viendront ainsi donner un tour inattendu au destin d'une ribambelle de personnages hauts en couleur, et ponctuer les principaux cycles de la vie familiale.
Méfiez-vous tout particulièrement des cailles aux pétales de roses, certains effets peuvent être dévastateurs...

"Détachez soigneusement les pétales de roses. Attention de ne pas vous piquer; non seulement ça fait mal, mais si les pétales s'imprègnent de sang, ça altère la saveur du plat et provoque de dangeureuses réactions chimiques."

Vous apprendrez à confectionner une pommade au chocolat pour des lèvres toutes douces, vous saurez comment ôter des taches grâce à de l'urine chauffée, à lutter contre la mauvaise haleine, mais aussi à confectionner le chorizo, le dindon aux amandes et au sésame etc, etc..
Bref, vous passerez un réjouissant moment en compagnie de ce "Roman-feuilleton où l'on trouvera des recettes, des histoiresd'amour et des remèdes de bonne femme", sous-titre suffisamment évocateur pour ce journal retraçant sur douze mois la vie de femmes se transmettant de génération en génération, certes des recettes, mais aussi les petits secrets de famille.
Une narration originale qui s'inscrit dans la pure tradition littéraire sud-américaine, mêlant sensualité, merveilleux et drôles de mélodrames.
Des chroniques familiales succulentes à picorer parcimonieusement ou à dévorer gloutonnement !

Mis a posteriori dans le Challenge Chocolat !

Chocolat amer    Laura Esquivel     Editions Folio

 

 

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20 mars 2009

Amour, magie et chocolat (Challenge Chocolat 2)

9782917559024Si vous avez aimé "Chocolat"*, vous dégusterez sans doute avec gourmandise la suite des aventures de Vianne Rocher et de sa fille Anouk quittées à Lansquenet où Vianne, en plein Carême, avait semé un plaisant vent de panique en ouvrant une confiserie, "La Céleste Praline", et en créant le premier festival du chocolat, et ce au grand désespoir du curé Reynaud qui perpétuait comme il se doit la célèbre doctrine catholique : pourquoi se faire plaisir alors qu'on peut souffrir...
A Lansquenet, Vianne avait aussi rencontré l'amour en la personne de Roux.
Mais un vent mauvais souffla, et Vianne dut fuir à nouveau.
Fin du premier épisode.

Quatre ans ont passé. La naissance de Rosette transforme le duo en trio, et de rafale en rafale le vent  pousse Vianne et ses filles jusqu'à Paris. Plus exactement sur la Butte Montmartre où la vieille propriétaire d'un minuscule café cherche quelqu'un pour l'aider et finalement lui succéder. Vianne est embauchée et transforme peu à peu l'estaminet en... chocolaterie.
Vianne ayant renoncé à ses pouvoirs secrets, le commerce est lent à démarrer..

"Nous n'avons pas de licence pour la vente d'alcool mais l'exquise odeur du chocolat chaud, des pâtisseries fraîches, des biscuits et des macarons, sans parler, bien sûr, de l'arôme enivrant des truffes amères, des chocolats à la liqueur, à la fraise, à l'abricot ou aux noix sont des invitations auxquelles il est bien difficile de résister."

Jusqu'au jour où l'exubérante et troublante Zozie de l'Alba pousse la porte de la chocolaterie bien décidée à la faire prospérer.
Et cette Zozie, croyez-moi, elle sait y faire pour embobiner son monde. Peu à peu "Le Rocher de Montmartre" ne désemplit plus, Zozie au comptoir et Vianne aux fourneaux.

Zozie n'emberlificote pas que les clients, même les plus revêches. Anouk aussi est séduite par la truculence du personnage, sa beauté, ses tenues extravagantes et sa bonne humeur.
Effectivement, alors que Vianne semble se dessécher dans la chaleur de sa cuisine, Anouk s'engouffre avec bonheur dans l'amitié que lui offre Zozie. Mystérieuse complicité d'ailleurs puisque peu à peu, au gré de petits événements, Anouk ne tarde pas à découvrir que Zozie possède elle aussi le don, des dons hérités de son Mexique natal et qu'elle utilise sans aucune mauvaise conscience... mais chut... car Vianne ne veut plus qu'on évoque cet aspect des choses.

Eternelle lutte entre le Bien et le Mal, richesse de la mythologie mexicaine, galerie de personnages attachants, avec en prime le pittoresque village de Montmarte, le tout saupoudré d'un brin de mystère et d'une très grosse pincée de magie, voilà une recette vite fait bien fait mais qui fonctionne presqu'autant que dans "Chocolat".
Et l'auteur est toujours en verve côté sensualité, tout n'est que parfums, saveurs, couleurs. Laissez-vous tenter, c'est garanti zéro calorie !

"En fondant, le chocolat devient luisant, la vapeur s'élève de la casserole de cuivre. Le parfum s'enrichit de cannelle, de poivre de Jamaïque et de muscade. Il développe de sombres harmonies d'anis et de café et des notes plus lumineuses de vanille et de gingembre. Tout est presque fondu à présent. Une vapeur légère monte de la casserole. Ce que nous avons ici, maintenant, est le Theobroma à l'état pur, l'élixir des dieux sous sa forme volatile. Et, dans cette vapeur, je peux presque apercevoir..."

Mis a posteriori dans le Challenge Chocolat !

*Chocolat Editions  J'ai lu
Le Rocher de Montmartre   Joanne Harris   Editions Baker Street

 

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19 mars 2009

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15 mars 2009

Tristesse

abash

" Bijou, bijou, le temps ça pourrit tout "

24 décembre 2008

Dis, quand reviendras-tu ?



La belle et longue dame brune
pour vous remercier de vos visites
malgré mon silence persistant...
Et pour répondre à la question,
euh.. je n'en sais rien !!!
Bises et bonnes fêtes
à toutes et à tous.

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14 octobre 2008

Bye bye !

aix

6 octobre 2008

Qu'elle dit l'aime... ce tag !!!

Elles s'y sont mises à quatre, KATHEL , CATHE , PAPILLON , LAU  pour me faire avouer les sept blogs que j'aime.
J'ai bien lu le réglement . Il est bien précisé qu'il s'agit de faire découvrir des blogs que l'on aime. Puisque vous vous connaissez déjà presque toutes et tous, je squizze les blogs de lecture et m'en sors avec une pirouette en vous ouvrant de ce pas la porte de quelques lieux de perdition où j'aime traîner en ce moment.

Le faux blog de Ph. VAL , j'aime pas Val, j'ai jamais lu Charlie Hebdo (j'ai toujours eu des problèmes avec le genre BD, oui je sais, c'est pas une BD mais vous voyez ce que je veux dire...).
C'est drôle, l'auteur a une imagination débordante et il n'y a pas de dessins ni de bulles que je ne sais jamais dans quel ordre lire !

Le vrai blog d'Yves JAMAIT. J'adore ce petit bonhomme gouailleur, ses rengaines et sa dégaine populo-bistrot. Si vous aimez aussi, ça tombe bien son prochain album sort bientôt (oui je sais, c'est pas le tag musical, mais bon je fais ce que je peux...).

Le bistrot des poèmes , parce que ça colle bien avec l'univers de Jamait, qu'il y a de belles photos, des bons textes, et puis rien que ces mots, "le bistrot des poèmes", moi ça me fait fondre. Et ça tombe bien, le tôlier m'a dit que mon blog était comme un bonbon, si c'est pas mignon ça !

El diablo , c'est souvent là que je trouve de bien sympathiques affiches. Fouillez, y'en a pour tous les goûts !

Là bas , pour réécouter la seule émission de france inter encore supportable (avec le Masque et la Plume évidemment). C'est pratique et on y trouve un tas d'à côtés passionnants.

Le choix des libraires , forcément ! et parce qu'il faut bien parler de livres quand même...

Et  ELLE , parce que justement je ne peux plus y traîner, elle a disparu dans le cyberespace et elle ne donne plus de nouvelles, snif...

Merci de vos passages dans Le Souk
(qui ne suit pas les directives patronales
et tourne plutôt au ralenti en ce moment...
d'ailleurs demain y'a grève, na !)

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1 octobre 2008

Dimanche

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Dernier farniente de l'année ?
Sans doute...

28 septembre 2008

Une belle action

97822661727072006, deux couples, accompagnés de leurs enfants, se croisent dans un grand magasin d'usine du Nord de la France.
Chassés-croisés de regards entre eux. Ceux qui se reconnaissent et ceux qui s'ignorent encore.

"Ils sont beaux.
Je les ai trouvés beaux.
Je me suis trouvé beau, moi aussi, en train de les observer.
Si nous avons réussi à survivre, alors, la vie miroite et lance des éclats dorés."

Un des pères, Fred, reçoit comme un uppercut en plein plexus. Flash back, 1985, Fred est pion dans un collège, Myriam y est prof de dessin et vit avec Thomas, un jeune cadre dynamique aux dents longues, dont elle attend un enfant.
Jeux de séduction, éviction, persistance de l'attirance, distance... Le temps passe, un enfant naît, un drame survient.
C'est vers Fred que se tournent alors Myriam et Thomas. Fred qui répond présent. Et la valse des sentiments reprend, sournoise, teintée du plus profond désespoir et de la plus belle espérance, comme seuls le désir et ses ambiguités savent les révéler.

Ce roman m'a chamboulée. Il m'a propulsée dans mes années 80 à moi. Celles de tous les possibles, quand à vingt ans on tourne le dos à sa famille en se disant que les amis, eux, seront toujours là. Il a fait frémir des strates d'émotions que je m'efforce de tasser quotidiennement au fond de ma mémoire. Il a ravivé le manque, l'absence de ceux qui m'ont lâché la main au milieu de la rivière, me laissant seule poursuivre la route avec, sur les épaules, le poids des souvenirs que je ne sais plus avec qui partager.

"Ce sentiment étrange de l'identité.
Et puis celui de l'altérité, reçu de plein fouet."


Une troublante et bouleversante histoire d'amour et d'amitié comme j'aimerais que toutes elles se terminent, tournées vers la vie.

L'émotion d'une autre lectrice ICI

Passage du gué    Jean-Philippe Blondel    Editions Pocket

 

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26 septembre 2008

Végétariens, s'abstenir !

9782876734876Fin des années 50, dans une bourgade du Sud-Ouest, les Croquard règne sur un petit paradis de boustifaille et cochonnaille diverses et variées; spécialité, les pieds de cochon.

"Toque blanche, casaque bleu ciel, gilet bleu ardoise, parfois, Croquart était plus rond que gros, de fait presque aussi large que haut. Plus précisément rond et carré à la fois, une quadrature du cercle."

Pendant que Monsieur orchestre, découpant, soupesant, conseillant ses clientes, toutes en admiration devant le ballet excécuté par le maître-boucher, entre grâce et dextérité, arabesques des grands coutelas et doux chuintements du papier d'emballage, Madame, née Paupier, dans ses blouses fantaisie, cheveux et ongles impeccables, trône comme il se doit derrière la caisse tout en consultant des catalogues de vente par correspondance. Au gré des saisons, elle s'exerce à l'art en décorant la vitrine et, en cachette, elle s'essaie même à la littérature à ses moments perdus sous l'oeil énamouré de son faux caniche nain. "Divinité Civa Ardhanari, sur tabouret, de la caisse et du hors d'oeuvre cuisiné, elle était comme affligée par instants, indéchiffrables pour la plupart, d'une sorte de gêne mêlée d'inquiétude."
A l'arrière et en coulisses officient un timide commis boucher et un laborantin "[qui] semblait toujours préoccupé, avait l'air taciturne et fatigué, affichait une peau d'alcoolique léger-gros fumeur en instance de divorce."

Les Croquart ont le loisir modeste. Quelques soirées entre amis autour des rings pour assister à des combats de catch, quelques virées à bord du break id 19, bref une petite vie tranquille et bien huilée.
Jusqu'au jour où deux événements vont venir gripper la machine.
D'abord la mort d'un vieil ami de Monsieur Croquart, le célèbre Merlin, "abatteur aux abattoirs" , qui ne se remettra jamais de la modernisation de son métier !
Puis dans la foulée, sans doute pour oublier sa peine, la décision de Monsieur Croquart d'étendre son activité aux marchés de la région, histoire d'investir et de s'enivrer du doux sentiment de liberté que lui procure la conduite de son fourgon réfrigéré dans les petits matins frisquets.

A partir de là, tout dérape. Et c'est le grand pétage de plomb, tant aux abattoirs que sur les marchés, et à la boutique... peut-être bien que ça va saigner aussi !
Grandeur et décadence de la maison Croquart... Un drôle de premier roman où les "morceaux" remplacent les chapitres, des personnages hauts en couleur, deux scènes d'anthologie, l'ambiance années 60 en filigrane et une chute surprenante.

Une vraie boucherie    Bernard Jannin    Editions Champ Vallon

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