Résumons-nous
Comme j'abandonne définitivement l'espoir d'écrire un billet pour chaque livre lu en ce mois de flemmingite aigüe, voici donc un bref aperçu de mes récentes lectures.
J'ai beaucoup aimé
Ce livre prêté par SYLIRE.
On jurerait qu'il est écrit par un psy qui voudrait se faire un peu pédagogue et romancer la psychologie adolescente; apparemment, il n'en n'est rien mais ça sent le vécu.
Une très bonne idée que celle de faire partager ainsi son expérience.
Je l'ai recommandé à mes collègues et le conseille aux ados que je vais voir en pédiatrie suite à certaines conduites à risques avec lesquelles ils flirtent, et dont les TS font partie mais que l'on évite de qualifier ainsi au grand dam de certains ados qui revendiquent haut et fort ce geste même pour quatre comprimés de Doliprane avalés.
Suicide est un mot tellement difficile à prononcer et à attendre... Pas plus que tous les autres qu'ils n'ont pas pu dire et qu'ils leur ont donné un jour la tentation de se taire à jamais.
ANNE l'a lu également et a été touchée.
TS Fabrice Vigne Editions L'Ampoule
Merci ANNE pour ce petit livre, je ne regrette pas qu'il ait fait une halte chez moi.
Une histoire ordinaire, celle de gens simples qui s'aiment et qui se quittent sous l'oeil de bonnes gens qui vivent leur vie un peu par procuration.
Une écriture sobre pour dire des choses banales mais uniques pour autant qu'elles se transforment en émotions et qu'elles gonflent les voiles qui nous font avancer dans la vie.
VAL, BELLESAHI en parlent avec tendresse.
Le soir du chien Marie-Hélène Lafon Editions Points Seuil
J'ai aimé
Cette fable douce-amère à la sauce Bartelt.
On rit, mais un peu jaune quand même...
Une jolie disgression sur l'amour de son prochain et la bonne conscience !
Et un couple émouvant qui nous change des stéréotypes habituels.
Ne pas se fier aux apparences...
A méditer...
Merci VAL
La Belle Maison Franz Bartelt Editions Le Dilettante
Lisbeth s'embourgeoise, Lisbeth se féminise, Lisbeth est plus forte que Robocop.
Mais bon, c'est Lisbeth alors on lui pardonne ! Tant qu'elle reste un brin caractérielle et refuse toute collaboration avec les flics, elle sera toujours ma copine...
Pendant qu'on lit ça, on pense pas, c'est toujours ça de pris.
Mais vous pouvez aussi lire ces quelques mots de Denis Robert, c'est pas de la fiction mais la vraie vie et c'est bien envoyé (Millénium, c'est à la fin pour ceux que ça barbe, mais vous avez tort de ne pas tout lire).
Millénium Volume 2 Stieg Larsson Editions Actes Sud Noirs
Un bon petit polar sans prétention.
Une sombre histoire de filiation chez des bourgeois de province bien propres sur eux et qui n'hésitent pas à employer les grands moyens pour le rester et sauver les apparences.
Une enquête rondement menée par une équipe de flics attachants et rendus humains grâce aux incursions dans leur vie privée.
En prime, une balade dans l'Antiquité et la mythologie, le tout sur fond de côte normande entre fruits de mer et vin blanc.
Meurtres à l'antique Yvonne Besson Editions Folio Policier
J'ai été déçue
Je n'ai pas trop accroché à cette histoire de librairie et d'esprits cogneurs.
Et j'ai attendu longuement qu'éclate "l'affaire Lolita"...
Pourtant certains personnages sont attachants et cette histoire pouvait faire gamberger toutes celles et ceux qui rêvent un jour d'ouvrir ces petits coins de paradis...
Reste cependant une balade sympathique outre Manche. Et une jolie couverture !
CATHULU est plus indulgente.
L'affaire Lolita Penelope Fitzgerald Editions Folio
J'ai abandonné
Celui-ci qui s'annonçait pourtant prometteur au regard de la 4ème de couv :
"Plaisir en bouche est l'équivalent, pour les arts de la table du Parfum de Suskind pour les odeurs. Un plaisir quatre étoiles."
J'aime pas les arts de la table, donc je me demande bien ce qui m'a pris de venir échouer dans ce polar, qui d'ailleurs à la page 103 n'en n'est toujours pas un. J'ai même eu un peu la nausée à cause de toute cette bouffe et ce personnage à qui tout réussi m'a vite lassée.
Et si on ajoute en plus de vagues élucubrations sur les tendances gastronomiques ou sur les modes d'un temps futur, ça m'ennuie prodigieusement.
De grâce, laissez à Suskind ce qui lui appartient...
Plaisir en bouche Béatrice Joyaud Editions Folio Policier
Abandonné aussi celui-ci.
Pas réussi à me laisser toucher par l'histoire d'Aden Seliani, cet homme assailli de tous les côtés par les emmerdes ! Sa mère dans le coma, son épouse qui demande le divorce, un boulot qui se révèle autre que ce qu'il croyait, l'âge, etc etc...
Stop ! Moi aussi j'ai mes problèmes et je me coltine ceux des autres à longueur de journée, alors là non, je ne suis pas d'humeur.
En plus, c'est très urbain, et moi j'aime pas la ville, surtout quand je suis de mauvais poil...
Aden Anne-Marie Garat Editions Points Seuil
Et j'ai picoré
Quelques gourmandises dans celui-ci.
"Nuages
Les nuages sont impensables. Incommensurables. On peut raisonnablement estimer qu'il ne s'en est pas trouvé deux pour être identiques depuis la formation de l'atmosphère terrestre. En ce sens, ils sont une parfaite image du monde.
Sac à dos
(...)Cependant, le sac à dos exprime son époque d'une autre façon: dans les rames et les couloirs du métro, dans la rue, ses usagers très régulièrement heurtent les autres, faute d'estimer la place qu'occupe cet appendice de leur personne. Bref, un nombre grandissant d'individus négligent de s'interroger sur leur encombrement."
(et que dire des valises à roulettes !!! là c'est moi qui fais la remarque)
Petit éloge de la douceur Stéphane Audeguy Editions Folio
Bon appétit !
mais allez lire LE BIBLIOMANE
avant de passer à table.
Si ça mérite pas un boycott ça...
Toujours vivante
EN 1976
Libé lançait le premier appel.
32 ans après, le CIRC est toujours vivant...
A 18 ans, ça me faisait hurler de rire,
à 50, plus grand chose ne me fait rire,
surtout en ce moment...
Très politiquement incorrect tout ça !
Mais vous commencez à me connaître...
Par les temps qui courent
un peu de provoc, ça fait pas d'mal, na !
Re-encore
Frôlures
"J'aurais voulu la toucher. La chose me paraissait impossible. J'ai avancé ma main et je l'ai posée à côté de la sienne. Tout près. Sur la table.
- La frôlure... elle a dit en regardant ma main, et je me suis demandé si ce mot que je n'avais jamais entendu existait vraiment ou si elle venait de l'inventer.
La frôlure. Ce moment ineffable.
Bientôt je ne la verrais plus. Je le savais. Parce que j'allais partir. Qu'elle allait mourir.
- J'ai aimé cela de vous, votre étonnante simplicité.
- Vous le dites au passé...
Oui, c'était cela, je parlais d'elle au passé. Je parlais d'elle, avec sa voix."
Pas gai tout ça, me direz-vous...
Mais Alice, la vieille femme qui invente de si jolis mots, est une ensorcelleuse. Et elle a jeté son dévolu sur le narrateur pour en faire le dépositaire d'une histoire. Elle aurait pu choisir de se taire à jamais comme sa soeur Clémence qui, elle, un soir de Noël lointain a décidé de se faire muette.
Non, Alice jette des mots comme d'autres lancent des sorts, elle raconte des histoires de voyages, la fuite de l'Europe en guerre et la longue traversée sur un vieux rafiot jusqu'à New-York, l'épopée au pays des Indiens Hopi, en Arizona où elle séjourna avec son père, photographe et amis des surréalistes réfugiés comme lui sur la côte Est.
Elle entraîne sur les pas de Breton venu là lui aussi, à la recherche de savoirs invisibles. Elle dit la vie, la mort d'un peuple décimé.
Au coin du feu dans sa maison de la côte normande, elle réveille les sages qui martellent de leurs pieds la poussière des mesas afin d'invoquer les hommes-nuages qui feront tomber la pluie. Avec parcimonie, elle exhume de ses armoires des trésors, carnets, photos, correspondance, objets sacrés aux faciès inquiétants.
Le narrateur, tour à tour appâté et rejeté, comme hypnotisé, se laisse prendre au piège et navigue à vue. Réalité ou fabulation ? Peu importe, le charme opère dans cet entre-deux.
"- Je ne viens plus là depuis longtemps.
Les murs étaient recouverts de livres. Un grand escabeau sur lequel il fallait monter pour atteindre ceux qui étaient tout en haut. Des tapis. Des tableaux contre les murs. Au milieu de la pièce, le bureau de son père. En face, une armoire. Elle a posé sa main sur la clé.
- Tout est là-dedans.
Elle a tourné la clé.
- Je ne sais pas pourquoi je vous montre tout ça. Sans doute je ne devrais pas...
J'ai cru qu'elle allait ajouter quelque chose mais elle n'a rien dit. Elle m'a tendu la lampe.
- Vous avez cinq minutes.
Elle est allée s'asseoir au bureau."
Dans l'autre vie, celle des vacances familiales et d'un certain laisser-aller, des maillots claquent sur le fil à linge, des vélos posés contre la barrière, des pelles et des seaux éparpillés sur la terrasse. Des enfants jouent et rient pendant qu'un couple prend l'eau et sombre à bas bruit.
Deux magnifiques rencontres.
Celle d'une vieille dame grincheuse et chafouine et d'un jeune mec un peu paumé dans les méandres de sa vie. Celle d'une auteure qui sait caresser son lecteur avec la douceur d'une plume et l'entraîner dans la simplicité des sentiments comme dans la violence des émotions les plus terribles.
Cette lecture a déposé des frissons sur ma peau; de ceux que l'on ressent à l'évocation des beaux souvenirs qui ne sont plus mais qui flottent, encore et toujours, autour de notre existence tels des électrons nous éloignant ou, au contraire, nous attirant vers ceux des autres. Ainsi parfois, une étincelle suffit, ça produit des petites explosions. Alors se révèlent des réminiscences qui se fardent de pudeur avant d'éclore en magnifiques fleurs de mémoire.
"Il y a ce que nous comprenons, tout ce que nous sommes capables de transcrire en essayant d'être au plus près. Et puis il ya le reste. Tout le reste. Le monde des apparences, des silences. La vastitude de l'innommable.
Ce monde est intranscriptible. Il répond à une autre logique. Parfois même, il n'y a pas de logique.
Il faut décoder.
Le déplacement imperceptible. Sans doute est-ce là ce fameux pas de côté cher à André Breton. La juste mesure à prendre pour avoir une vision différente.
Un pas peut suffire."
Laissez-vous allez à ces douces frôlures.
Comme KATELL et quelques autres.
Dans l'or du temps Claudie Gallay Editions Actes Sud Babel
Du premier au dernier
Publié en 1923, La steppe rouge est le premier ouvrage de Joseph Kessel; l'auteur a alors vingt-cinq ans.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant toutes pour cadre la Russie en ébullition, celle des Soviets issue des révolutions de 17.
Aux quatre coins du pays règnent le chaos et la peur. Chacun tente de s'adapter, ceux qui ont tout perdu, comme ceux qui croient qu'ils ont tout à gagner.
Un petit professeur effacé se transforme en un redoutable commissaire du peuple. A Tachkent, la jeune fille instruite d'un noble déchu se laisse séduire par un vieil ami de la famille qui l'entraîne à Moscou, puis l'abandonne. Des mères sont impuissantes face à la Tchéka qui emprisonnent leurs fils. Les rouges envahissent Odessa, on y joue au fou pour sauver sa peau. A la frontière lettone, un homme rescapé des geôles raconte. Un soldat trouve du réconfort auprès d'une femme. Comment réagira-t-il lorsqu'il la retrouvera dans une cellule où elle attend d'être exécutée ?
Publié en 1975, Les temps sauvages est le dernier livre de l'auteur.
En Octobre 1918, au sortir de la guerre où il a combattu dans l'aviation française, Joseph Kessel s'engage comme volontaire pour une mission en Sibérie afin d'arrêter les Allemands entre l'Oural et la Volga. Il quitte Brest pour rejoindre New-York, traverse les Etats-Unis et s'embarque pour le Japon. Une dernière escale le conduit à Vladivostok où il rejoint d'autres volontaires venus de divers pays européens.
En attendant l'arrivée de leurs appareils, les hommes se retrouvent confrontés au grand chambardement de la Révolution d'Octobre et à l'anarchie la plus complète qui s'empare de la ville.
Entre les Cosaques vivant comme des princes dans des wagons du Transsibérien et les chaudes nuits à l'Aquarium, le cabaret où se retrouvent les occidentaux et où des femmes de l'ancienne Russie tentent de survivre de leurs charmes, le jeune Kessel plonge dans l'îvresse de la vie nocturne afin d'oublier la misère de cette cité mythique du bout du monde transformée en véritable cours des miracles.
Un épisode autobiographique romancé, mais surtout un témoignage unique et rare sur une époque troublée en cette contrée lointaine, un ultime livre écrit au seuil d'une vie bien remplie puisque J. Kessel décèdera quelques temps plus tard, en 1979.
Entre ces deux livres, une bibliographie impressionnante, romans, contes, reportages, témoignages, articles.
La vie même du grand Jeff est un roman à elle seule. Je vous conseille la magnifique autobiographie d'Yves Courrière "Joseph Kessel ou Sur la piste du lion" (éditions Plon).
Aviateur, journaliste, grand voyageur et baroudeur, écrivain, Kessel mêlera sa vie sur ces quatre registres et aux quatre coins du monde. Son âme slave lui donnera le goût extrême de la fête, le sens de l'amitié entre hommes et celui de la fidélité aussi bien en amitié qu'en amour.
Mon père avait une passion pour cet auteur qui croquait la vie à pleines dents, et dont les oeuvres occupaient plusieurs étagères de la bibliothèque familiale.
Rien d'étonnant donc à ce qu'il ait bercé mon adolescence. Je lui dois l'envie de voyager. De tous ses livres, ma préférence va aux quatre volumes de "Le tour du malheur" et au célébrissime "Les cavaliers".
Un bien bel héritage littéraire...
La steppe rouge Les temps sauvages Joseph Kessel Editions Folio
Sauce aigre-douce
Des cousins se retrouvent en vacances chez leur grand-mère tandis que leurs parents se sont envolés pour Hawaï au chevet d'un grand oncle mourant.
La vieille femme qui, si elle est ravie d'accueillir toute cette jeunesse chez elle, semble plus désemparée par les problèmes d'intendance que cela ne manque pas d'entraîner plutôt que par le décès imminent de son frère.
Tami, âgée de dix-sept ans, va tout naturellement seconder sa grand-mère à la cuisine et au potager.
Un lien particulier va se tresser entre les deux femmes. Si l'une prend soin de l'autre, la grand-mère, elle, ne prendra pas de gants pour révéler les secrets de familles.
"Au-dessus des reflets scintillants de l'eau du bain, se détachaient nos deux têtes, celle de grand-mère et la mienne. Avec la chaleur son visage était devenu rouge, et j'avais l'impression de voir une noix boursouflée. A côté de cette tête flottait doucement ce paradis qu'elle aimait tant.
Ma grand-mère devait toujours vivre ainsi en compagnie de ce paradis. Alors, la moitié de son coeur restait sans doute là-bas, et les choses issues d'un temps remontant à plusieurs dizaines d'années devaient ressembler à un rêve."
Un récit tout en retenue, pour un passage de relais entre générations. La transmission ne se fait pas sans douleur, mais comme souvent dans la littérature japonaise, pudeur et poésie remplacent les longs discours.
La duplicité des êtres est parfaitement incarnée par cette minuscule grand-mère, d'apparence fragile comme une pousse de bambou, mais cependant tout aussi robuste.
N'est-ce pas dans les vieux chaudrons que l'on fait les meilleures soupes ?
Si les secrets de familles ont parfois un goût amer, ce petit livre, lui, peut laisser sur sa faim le lecteur peu habitué à la cuisine littérature japonaise.
L'avis de NAINA
Le Chaudron Kiyoko Murata Editions Actes Sud
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Meurtre entre soeurs
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* PELEVINE Victor La mitrailleuse d'argile
* PELLISSIER Colette Le chat dans la gorge
* PETROVIC Goran Sous un ciel qui s'écaille
Soixante-neuf tiroirs
* PETTERSON PER Pas facile de voler des chevaux
Jusqu'en Sibérie
* PEYRAMAURE Michel Le chat et la plume
* PLUYETTE Patrice La traversée du Mozambique par temps calme
* POMMAUX Yvan Avant la télé
* PONCINS Michel de La luxure régnait sur la ville...
* POSCHENRIEDER Christoph Le Monde est dans la tête
* POUY Jean-Bernard Nus
Samedi 14
* PRUDHOMME David Rébétiko
comme ...
comme ...
* RAGDE Anne B. Zona frigida
* RAMSLAND Morten Tête de chien
* REYBOZ Cécile Chanson pour bestioles
* RIVERA LETELIER Hernan Malarrosa
* ROIG José Miguel Le rendez-vous de Berlin
* ROLIN Olivier Sibérie
* RUSCART Marc Noir désert
* RUY-SANCHEZ Alberto 9 fois 9 choses que l'on dit de Mogador
comme ...
* SAFRAN FOER Jonathan Tout est illuminé
Extrêmement fort et incroyablement près
* SAKHNOVSKI Igor Roza
* SALEM Carlos Aller simple
Nager sans se mouiller
Je reste roi d'Espagne
* SCHLINK Bernhard Le retour
* SCHNEIDER Vanessa Tâche de ne pas devenir folle
* SEONNET Michel La marque du père
* SEPULVEDA Luis L'ombre de ce que nous avons été
* SERRANO Marcela L'auberge des femmes tristes
* SERS Caroline La maison Tudaure
Les petits sacrifices
* SETTERFIELD Diane Le treizième conte
* SHIMAZAKI Aki Tsubaki
Hamaguri
* SOMOZA José Carlos La dame N° 13
* SPAHIC Ognjen Les enfants de Hansen
* STAÏKOS Andréas Les liaisons culinaires
* STEINER Michel La machine à jouir
Mainmorte
Petites morts dans un hôpital psychiatrique de campagne
* STEINFEST Heinrich Requins d'eau douce
* STRACHAN Mari La terre fredonne en si bémol
* STROGOFF Ilya Le livre blanc
* SVIT Brina Un coeur de trop
* SYLVAIN Dominique Le Roi Lézard
* SZABO Magda Rue Katalin
comme ...
* TAVERNIER Tiffany A table !
* TELLKAMP Uwe La Tour
* TEJPAL Tarun J. Loin de Chandigarh
* THEROUX Marcel Au Nord du monde
Jeu de pistes
* TIANO Joëlle L'illustrissime et enchanteur gâteau café café d'Irina Sasson
Le sel des larmes est parfois doux
* TORREGROSSA Giuseppina Les tétins de sainte-Agathe
* TREICHEL Hans-Ulrich Le disparu
* TRUEBA David Savoir perdre
comme ...
comme ...
* VACCA Paul La petite cloche au son grêle
* VALJAREVIC Srdjan Côme Journal de l'hiver d'après
* VAN DER MEER Vonne Les invités de l'île
* VAN REYBROUCK David Zinc
* VARESI Valerio La pension de la via Saffi
* VASQUEZ Juan Gabriel Le bruit des choses qui tombent Histoire secrète du Costaguana
* VELLE Catherine Soeurs Chocolat
* VERONESI Sandro La force du passé
* VIGNE Fabrice TS
comme ...
* WESTPHALEN Marie-Hélène L'homme qui marche au bord du monde
* WINTERSON Jeanette Garder la flamme
* WOLKENSTEIN Julie Happy End
comme ...
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* YOUNG David Stasi child
comme ...
* ZIAMATINE Evgenie L'inondation
* ZIVKOVIC Zoran La bouquineuse
* ZIMMERMANN Daniel Le spectateur
* ZOUROUDI Anne L'inconnu d'Athènes
* ZUSAK Markus La voleuse de livres
Mise à jour Avril 2019
BONNE LECTURE !
Les Abori-gênent...
70 000 av. JC, les continents sont en mouvement et l'homo sapiens aussi.
Suite à l'éruption gigantesque du Mont Toba, les péninsules de Sunda et de Sahul se sépareront à jamais pour, petit à petit, donner naissance à l'Océanie actuelle.
Le livre s'ouvre sur la longue marche d'une peuplade qui, poussée par la faim, quitte Sunda et brave les flots pour s'échouer sur une terre inconnue, Sahul. Pendant des millénaires, ces hommes peupleront Sahul, la parcourant de fond en comble, y puisant leurs mythes et leurs croyances, affrontant les changements climatiques, s'adpatant et survivant grâce à la faune et la flore dont ils tireront subsistance, remèdes et protections.
Cette odysée mènera les descendants de Yoolore, de Tjonambu et de Namoora, à l'aube du troisième millénaire dans l'Australie moderne dont ils ont été spoliés.
"8 000 ans av. JC.
Wirakee ramena le bras en arrière. D'un mouvement de poignet, il fit siffler le boomrang. Une étroite fraction de temps et, comme à chaque fois qu'il lançait le morceau de bois, il eut la vision de Tjoonake, l'enfant-ancêtre, issu de la lignée de Pinanga, de la rencontre entre ceux du monde-sur-la-terre et ceux du monde-sous-la-la-terre. Selon la légende, Tjoonake avait repoussé le ciel loin du sol avec un bâton, permettant aux hommes et aux animaux de ne plus ramper. Puis, sous l'effort, ce bâton s'était courbé. Alors, le croyant devenu inutile, Tjoonake l'avait jeté au loin. Mais le bâton était revenu à lui : le boomrang était né."
Parallèlement, en 2004 à Sydney, Liz enrage dans le Tribunal des Réfugiés où elle travaille. La défenestration d'une jeune Bangladaise et les méthodes humiliantes de la directrice lui sont devenues insupportables.
D'ascendance française, Liz largue tout et s'installe en Provence, là même où sa mère et sa grand mère ont séjourné pendant la guerre avant de s'embarquer pour l'Australie.
Bien décidée à découvrir l'histoire de cette mère qu'elle a si peu connue, et dont elle ne garde aucun souvenir, elle mène l'enquête et finira par éclaircir les zones d'ombre que son père lui a toujours dissimulées.
Et bien évidemment, l'épopée des Aborigènes rejoindra l'histoire de Liz.
C'est un voyage passionnant et fort bien documenté au coeur de l'histoire de ce peuple (cartes, planches, généalogie, lexique et explications supplémentaires en fin de livre).
J'ai été réellement enchantée par leur cosmogonie, et j'aurais aimé que l'on traverse le Temps plus lentement encore, afin d'en découvrir davantage sur cette culture. Le récit faisant référence au XXe siècle est, lui aussi, riche d'enseignement sur le sort échu à ce peuple qui fut dépouillé, exploité, décimé et auquel les blancs ont volé ses enfants.
L'histoire de Liz permet un sympathique séjour provençal, bien qu'un peu trop simpliste à mon goût.
On aurait pu se passer des quelques cadavres, dont on ne sait qu'à la fin s'ils ont un lien avec l'histoire maternelle, une éventuelle magie aborigène, ou tout autre chose.
De même, jusqu'à la fin, on se demande bien par quelle pirouette l'auteur va s'en tirer pour conjuguer ces 70 000 ans d'histoire avec le chant des cigales et les parfums de la lavande.
Mais, tant bien que mal, elle y réussit...
Au total, un livre qui lie le romanesque et les références anthropologiques, et qui m'a permis de retrouver le même plaisir que j'avais déjà rencontré à la lecture de "Requiem pour un poisson" (Folio).
Noir austral Christine Adamo Folio policier
L'envers du décor
Prétendument envoyé d'Athènes, Hermès Diaktoros débarque sur l'île de Thiminos, pour assister la police locale afin d'élucider le meurtre d'une jeune femme retrouvée au pied d'une falaise.
Surprise, l'affaire est réglée et enterrée. Point de rapport d'autopsie, point de dépositions, on a conclu à un suicide, et Hermès est prié de renfiler ses sandales ailées et de s'envoler vers d'autres horizons.
Il n'en faut pas moins à ce drôle de personnage pour s'incruster.
"Depuis la mer, l'île de Thiminos apparaissait pour ce qu'elle était: un énorme rocher à la base tellement errodée par le ressac qu'il semblait flotter, porté par les vagues de la mer Egée. La plupart des côtes étaient des falaises abruptes; les autres, en pente plus douce, offraient un mélange de rocaille et de terre poussièreuse. Il n'y avait pas grand chose hormis quelques pins noirs plantés à des angles improbables dans le flanc de la montagne et des buissons épineux cachés entre les rochers. Pourtant, ça et là, quelques éléments colorés surprenaient le regard: sur une plage déserte, une minuscule chapelle blanche était entourée d'un jardin de plantes vivaces aux fleurs fuchsia."
Toujours aimable, trimballant en permanence un fourre-tout dont il tire un tas de choses plus hétéroclites les unes que les autres, notamment des cigarettes "Santé", entre nous soit dit elles sont infectes mais leur emballage est kitsch à souhait, chaussé de ses baskets blanches qu'il entretient avec une maniaquerie digne d'un vieux garçon, Hermès Diaktoros va parcourir l'île de fond en comble et tirer les vers du nez de ses habitants qui n'apprécient guère la manoeuvre !
Ce roman policier n'en est pas vraiment un, enfin au sens classique du terme. D'où mon avis mitigé.
Je n'ai pas un goût prononcé pour la tragédie amoureuse et le sens de l'honneur de la famille, ni pour l'hystérie machiste méditerranéenne. Il est beaucoup question de tout cela dans ce livre, et on rigole pas avec ces trois piliers de la culture héllénique.
Cependant j'aime la Grèce, ses îles et ses habitants. J'ai eu la chance d'y vivre deux ans. J'y ai donc connu les quatre saisons et leurs psychodrames !
L'été, c'est le grand melting-pot, les hommes trinquent dans les tavernes, les femmes triment, tout le monde sourit à tout le monde, business oblige et orchestre tout ... Puis l'été et les touristes passent. De septembre à novembre, c'est le paradis, presque plus de touristes, tout refleurit, la chaleur est douce, et on se dit qu'on pourrait finir ses jours ici...
Mais quand décembre arrive avec ses pluies continues et les premiers froids, les tempêtes repeignent le turquoise de la mer en gris acier, les petites maisons blanches et fraîches se transforment en petits chez soi froids et très humides, les pittoresques ruelles en pentes charrient boue et déchets divers, le "supermarket" est régulièrement en rupture de stocks (surtout si vous n'êtes pas du coin, ou alors les prix gonflent et dégonflent mystérieusement, c'est de bonne guerre !), les hommes partent en mer pour des périodes plus ou moins longues, où s'ils restent à terre, ils s'ennuient et traînent au kafénéon; les femmes triment, encore, mais à l'intérieur, et dépriment entre deux messes et dix commérages.
Car l'hiver, sur les petites îles, il n'y a RIEN à faire, si ce n'est ATTENDRE.
Attendre le ferry hebdomadaire, seul événement qui apporte un peu d'animation, ainsi que quelques colis espérés; attendre le retour des hommes; attendre des journées ensoleillées entre deux semaines de pluie, afin de s'oxygéner et de faire sécher les fringues; attendre que ça passe, tout simplement, en bouffant, en picolant, en fumant, en rigolant, en s'engueulant et en s'occupant de ce qui se passe chez le voisin. (Et en lisant aussi, me direz-vous, non ?. J'avoue que parfois on se lasse de tourner des pages gondolées, tout de vêtements humides vêtu et sous des couettes du même acabit !). Bref, attendre le retour du printemps devient une obsession, si on ne craque pas avant.
On retrouve tout cela dans ce bouquin, et c'est ce qui m'a plu.
De la pure tragédie moderne qui colle de près à la réalité, mais mâtinée d'un brin de fantaisie.
Et le rôle de ce curieux inconnu, venu semer la zizanie dans cet univers clos, se dévoile peu à peu.
Un livre pour qui a envie de connaître l'envers du décor estival égéen, et pour les amoureux de la Grèce.
L'inconnu d'Athènes Anne Zouroudi Editions Gallimard
(paquet d'origine !)
Le poids des hommes
L'histoire débute en 1952 alors que la mère du narrateur (Pavel), médecin urologue, est appelée auprès de Staline afin de soulager les douleurs du Vodj par des techniques peu orthodoxes dont elle a le secret. Evidemment, ce qui devient une protection certaine exige quelques concessions, comme par exemple celle de quitter son mari...une broutille !
Heureusement, le petit père des peuples a la bonne idée de mourir l'année suivante, ce qui permet à la mère de Pavel de retrouver son mari, mais de perdre aussi son poste dans la capitale soviétique.
"Elle ne m'a jamais parlé de ses retrouvailles avec mon père. L'un et l'autre sont restés de bons communistes. Le retour à une vie ordinaire après avoir été supplicié était normal pour l'époque. Comme il l'était de ne pas tenir rigueur au régime. La dérive de certains n'assombrissait en rien le projet révolutionnaire et la foi qu'on avait en lui. Peu d'homme étaient alors capables d'ajouter à la souffrance de la torture celle de la désillusion.
Alors que les premiers sous-marins nucléaires appareillaient, mon père a été muté dans une base de la mer de Barens pour assurer le suivi technique de la flotte nucléaire. C'est là que je naquis en 1957."
Et l'histoire se termine quelques quarante ans plus tard, sur le destin tragique d'un sous-marin nucléaire, sur lequel Vania, le fils de Pavel, effectue sa première plongée lors de grandes manoeuvres de la Flotte du Nord.
Entre les deux, nous suivons le destin de deux hommes.
D'abord celui de Pavel, qui se débat entre sa femme diminuée suite à un traumatisme cranien, sa fille prise dans la nouvelle frénésie médiatique, ses vieux copains convertis au libéralisme de façon parfois radicale, les tractations avec le représentant de l'état suite au décès de Vania, son deuil et ses propres répères qui se brouillent. A quarante quatre ans Pavel change de vie. Il négocie sa mise en retraite anticipée, investit l'argent donné par l'état, prend une maîtresse mais s'accroche à ce bout de terre sibérienne où la dureté de la vie forge le carctère des hommes.
"Il nous arrivait de dormir à l'isba ou de nous improviser un campement de fortune dans des lieux plus reculés où nous ne rencontrions jamais personne. Il n'est pas rare qu'un couple se dise seul au monde, mais là nous l'étions pour de bon dans ces étendues sans fin où la nature paraît à son avantage, cachant sa maladie comme une vieille femme autrefois coquette le fait de son déclin."
Parallèlement, nous suivons l'ascension d'un petit agent du KGB qui finira à la tête du pays et qui, comme tous ses prédécesseurs, aura peu d'états d'âme lorsqu'il s'agit de choisir entre le pays et les hommes. Patrie, empire ou fédération, selon les époques, peu importe, la règle du jeu est toujours identique, la valeur humaine est quasi nulle et seuls importent le pouvoir et la force lancés à la face du monde occidental.
Des petites histoires "sans importance" sur trois générations pour nous brosser la grande Histoire.
Un découpage en règle du fonctionnement paranoïaque d'un régime et les conséquences inéluctables sur les hommes qui y sont soumis.
Un mélange habile de fiction et de réalité.
Une construction originale et des personnages attachants de fragilité.
Conclusion, un livre à recommander sans hésitation.
Si vous avez du temps, cette vidéo , un très bon documentaire pour compléter la lecture, avec la voix de Bernard Giraudeau en prime.
Et l'avis de GAMBADOU.
Une exécution ordinaire Marc Dugain Editions Folio
Anne, ne lis pas ce billet...
Je m'y suis reprise à trois fois pour lire ce petit roman de 189 pages, c'est dire si j'étais passionnée...
L'article d' INSATIABLE LECTRICE , concernant le film m'avait pourtant conquise. Albert Dupontel aidant, j'ai donc commencé ma lecture pour me retrouver en pleine crise conjugale, moi qui fuis ce genre de scénario comme la peste. Premier abandon.
Voilà que SYLIRE , qui vient aussi de voir le film, enfonce le clou et qu'un commentaire d'Anne m'encourage à poursuivre ma lecture. Consciencieuse, je reprends le livre et me retrouve là où j'avais laissé ce petit monde. A la crise conjugale, s'ajoute un anniversaire surprise, événement par moi honni entre tous. Décidément, j'ai pas de bol. Je poursuis cependant ma lecture, en diagonale je l'avoue, toujours aidée en cela par le cynique Albert Dupontel qui trotte dans ma tête. Le jeu de massacre me lasse à nouveau et la femme d'Albert m'énerve au plus haut point, sans doute la jalousie ! Deuxième abandon.
Hier, CATHULU , oh joie, émet un avis qui aurait tendance à se rapprocher du mien. Ouf, je me sens moins seule ! Je replonge donc dans le chapitre neuf, bien décidée à régler leur compte aux quelques soixante-dix pages restantes, avec le secret espoir que la fin saura enfin me faire apprécier ce pétage de plomb abracadabrantesque.
Et alors là, c'est tellement énorme que je suis morte de rire.
Pour garder l'effet de surprise, je ne peux guère en dire plus, si ce n'est que dans le genre pas crédible pour deux sous, on ne fait pas mieux. Franchement, la chute est à la hauteur du reste. Du grand n'importe quoi.
Contrairement à Cathulu, je n'ai pas réussi à entrer dans l'intensité dramatique de ce déchaînement qui va pourtant crescendo, tout simplement parce qu'on n'y croit pas. Cet homme aux abois, ce couple parfait, cette petite société de quadras embourgeoisés n'ont pas réussi à me faire compatir à leur triste sort. Mais SURTOUT, la logique des bons sentiments qui motive le héros à s'embarquer dans ce jeu de massacre, laisse plutôt à désirer côté crédibilité et véracité.
Je ne doute pas que le film soit d'un autre niveau, Jean Becker et Albert Dupontel réunis ne pouvant donner naissance à un navet. Et Dupontel est ABSOLUMENT taillé pour ce genre de tableau. Mais que fait-il, sur la couverture du livre, au bord de ce magnifique rivage, alors que le roman navigue entre Yvelines et Paris ?
Je ne le saurai jamais car j'ai perdu l'envie de voir ce film.
A lire vraiment si vous avez deux heures à tuer et rien d'autre sous la main...
Deux jours à tuer François d'Epenoux Editions Le Livre de Poche
Nihilisme américain
Pour savoir de quoi il retourne, je vous renvoie à ce très bon article qui m'avait fait noter ce livre et tenter de lutter mollement contre mon allergie étatsunienne.
CATHULU et SERIAL LECTEUR ayant également apprécié l'ouvrage, je l'avais donc surligné.
Quant à moi, me direz-vous, qu'en ai-je pensé, mis à part le fait que je ne pouvais rater une telle couverture ?
Eh bien, ni envoûtement enthousiaste, ni rejet excessif, juste une grande vague dépressive qui m'a saisie dès le début, agrémentée d'une pointe d'ennui surgie au trois quarts du livre. Cependant, je suis allée jusqu'au bout.
Rien d'étonnant donc à tout cela, les Etats-Unis ayant la fâcheuse habitude d'éveiller en moi ces sentiments. Ma culture littéraire américaine s'étant tarie avec la disparition de Kérouac, c'est peu dire...
Roman noir à souhait, mais comment pourrait-il en être autrement , je vous invite donc à me pas suivre mon exemple, et à apprécier ce livre à sa juste valeur.
La vie secrète de E. Robert Pendleton Michael Collins Editions Points Seuil