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Le Souk de Moustafette
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30 décembre 2010

Conte de fé...lins


Duo des chats   Rossini

693081_5551682"Imaginons dans le ravissant boudoir où se déroule la première page de notre histoire un obsevateur invisible et discret. Il se glisserait derrière notre jeune héroïne, vêtue, avec le plus grand soin et le goût le plus raffiné, d'une robe à volants aux couleurs de ciel d'hiver sur un lac crépusculaire. Il regarderait par dessus ses épaules enveloppées d'un châle des Indes à longues franches rouge sang. Et il lirait cette triste phrase : - Je reviens de la mort. J'ai survécu à la pire des épreuves."

Retour en arrière.
Minette s'ennuie chez Madame Léon, dans le grenier de la rue Monsieur Leprince. Faut dire que mâme Léon (une dinde) est une maîtresse du genre excentrique qui batifole de par le monde à la recherche de la fortune et de l'amour en oubliant de nourrir les matous. Un soir, lasse de la misère et de sa mère qui perd la boule, la naïve Minette fausse compagnie à sa famille et s'aventure sur les toîts de Paris prête à découvrir le monde.

"Et voici que du firmament descend, dans une nuée dorée de poussière lumineuse, une étoile parée d'émeraudes, de saphirs et d'améthystes, dans un flot d'organdi bleu.
- Console-toi avec nous, dit-elle.
- Qui êtes-vous ? demande Minette.
- Nous sommes les belles du ciel, répond une deuxième étoile qui descend à son tour, dans un nuage de soie écarlate où brillent des rubis et des perles.
- Je vous vois mal, proteste Minette, éblouie.
- Approche-toi donc, conseille une troisième étoile, enveloppée de satin d'ivoire, parsemé d'oeils-de-chat, de topazes et de paillettes d'or.
- La nuit nous a parées de ses plus beaux bijoux pour éclairer son grand manteau noir"

Le chat-diable et l'ange-chat ont beau la tenter ou la mettre en garde, c'est un nuage qui lui révélera son destin, en la personne du beau Brisquet, un matou dandy, séducteur et poète à ses heures.

"Entre deux cheminées, Minette voit apparaître un poète romantique... elle sent confusément que ce chat ravissant est un rêveur, avec lavallière, grand chapeau noir à larges bords, veste de velours. La bohême et la beauté. Minette frissonne."

Brisquet va l'introduire dans le beau monde, celui de Lady Baby-Diamond la snobinarde ambassadrice (chienne) anglaise qui décide de faire de la pauvre Minette une star. Mais la gloire est éphémère, l'amour volage, le monde de la nuit cruel et même les chats ont des chagrins d'amour...
Minette saura-t-elle survivre dans ce microcosme hypocrite et superficiel ? Heureusement Monsieur de Balzac (le vrai) et Victor (lapin), fidèle serviteur de l'ambassade, veillent.

Vous l'aurez compris, ce texte est un merveilleux voyage dans l'univers de nos amis les bêtes, doublé d'une fable fantastique et colorée, qui n'égratigne ni les don juan ni la faune nocturne toujours à l'affût d'un quelconque happening pour tromper son ennui.

Le truculent Alfredo Arias a trempé sa plume dans un arc en ciel afin d'en faire jaillir un feu d'artifice d'images plus sensuelles les unes que les autres.
Il nous donne envie de cavaler sur les toîts, de se rouler dans les froufrous de riches et douces étoffes et de ronronner sur les sofas. Et dire que nous en connaissons tous qui ne s'en privent pas pendant que nous allons gagner de quoi les sustenter au retour de leurs noubas vespérales !...

Librement inspiré de la nouvelle d'Honoré de Balzac, ce livre est sorti à l'occasion du spectacle mis en scène en 1999 par Alfredo Arias. Pour ne pas frustrer davantage ceux qui l'ont raté, Ruben Alterio, que je vous avez déjà présenté ICI , agrémente le texte de ses aquarelles toujours aussi magiques.

 

ARIASMONT

 

 Peines de coeur d'une chatte française
Alfredo Arias & René de Ceccatly    Illustré par  Ruben Alterio    Editions Seuil

 

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28 décembre 2010

Double je

9782070437962Le suicide reste pour moi un mystère fascinant. Oui je sais, ce terme peut paraître excessif mais bon, boulot, Camus et histoire personnelle obligent, c'est ainsi.

"Se donner la mort. Mystérieux, insondable don."

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en achetant ce livre, si ce n'est que l'auteur est un rescapé. Comment peut-il en être autrement quand on est le fils de deux parents suicidés à un an d'intervalle, qu'ils sont célèbres, glorieux mais torturés par leurs propres démons, et qu'on n'a pas encore dépassé les 17 ans ? Tout ça vous plombe un homme en devenir. Sans compter la vie d'avant, où la stabilité n'a pas toujours été de mise, à l'exception de la précieuse Eugénie, sa presque mère, sa mère espagnole comme il l'appelle, qui l'a élevé mais disparait quand l'auteur a 14 ans. De là à penser que ce garçon n'est pas né sous une bonne étoile...

"Ce n'est pas une vie, c'est une rature. Mon existence ressemble à une succession de mots rayés jusqu'au sang, biffés jusqu'à la moëlle."

Perpétuellement en quête d'amour, l'alcool et le sexe, pour conjurer la mort, s'imposeront comme remèdes nécessaires. Mais l'amour de qui ? Au final l'amour et l'estime de soi, sans aucun doute, pour ne pas brûler  à son tour. Alors seulement viendront les mots, les vrais, l'écriture.

"Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux."

Fort de cette citation de René Char, l'auteur s'engage masqué (lui aussi) derrière un double dans un combat titanesque afin de se désengluer de ce panthéon fantomatique. Commence alors sur le ring de sa mémoire une lutte entre solitude et désespoir, les mots à la place des poings. Tour à tour pudique et impudique, jamais vulgaire, nous le suivons de Saint-Germain des Prés à Barcelone, où il nous entraîne entre virées débridées et errances nostalgiques au bord de soi, au bord d'Eux.

"L'homme de San-Sebastian s'installe à sa table, avec vue sur la mer. Il va écrire. Il n'a pas d'états d'âme. Il n'a pas peur des mots, il est en paix avec eux. Il va relater une histoire d'amour et de perdition."

Contrairement à ce que l'on aurait pu le craindre, le ton n'est ni larmoyant, ni cynique. Aucun jugement non plus. C'est plutôt l'inverse, il joue avec les mots comme il joue à cache-cache avec les ombres de son enfance, l'objet caché n'étant autre que lui-même. Non seulement le spectre du voyeurisme est tenu à distance mais l'auteur se révèle un brillant funambule sur le fil de ce qui n'aurait pu être qu'une banale autofiction.

"Il me fallait trouver une autre main. Dans l'urgence. Sinon, c'était quatorze dix-huit, tous les jours, la terreur dans les tranchées de l'existence. Peur depuis que je suis né, peur depuis que je suis seul."

La très belle 4eme de couv vous donnera sûrement envie de lire l'histoire de ce pauvre petit garçon riche... (l'argent ne fait pas le bonheur mais ça aide un peu quand même, si si !)

Dans une dernière pirouette, le fils du grandécrivain a trouvé le salut dans les livres puisque, outre celui-ci et ceux de son père, il vit aujourd'hui, au plus près de ses souvenirs, à Barcelone où il tient un café librairie.

S. ou l'espérance de vie    Alexandre Diego Gary    Editions Folio

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26 décembre 2010

Une valise peu diplomatique

9782842631925Enfant solitaire et rêveur, adepte de la méditation tapissière - entendez par là un goût prononcé pour se perdre dans la contemplation des motifs des papiers peints - le narrateur passe aussi de longues heures à voyager dans l'atlas offert par l'oncle Bertrand, rêveries sans doute à l'origine de sa vocation professionnelle.

Réussissant de justesse le concours du Quai d'Orsay, le voilà jeune homme embrassant une carrière diplomatique pleine de promesses et de grands espaces. C'est sans compter sur le cadeau empoisonné offert par sa môman pour fêter la réussite du fiston... Un attaché-case qui va se révéler, pour le coup, bien peu diplomatique et entraîner son malchanceux possesseur vers un placard de la diplomatie française, à savoir le bureau des pays en voie de création, vulgairement nommé le front russe, et dirigé par l'excentrique Boutinot.

L'aventure sera-t-elle au rendez-vous ? Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes...

"Il me raconta aussi qu'ils avaient pris l'habitude, lui et sa femme, de partir chaque année dans un pays victime d'une catastrophe.
- Cela permet de bénéficier de prix très bas, précisa-t-il. Nous avons fait New York en 2001, Bali en 2002 et Madrid après les attentats de la gare d'Attocha. Sans oublier la Thaïlande, en 2006, juste après le tsunami.
Je n'osais rien répondre. J'imaginais l'album des photos de vacances de mon interlocuteur."

Un ton résolument drôle et léger pour nous narrer les tribulations d'un petit fonctionnaire entre missions loufoques, marasme amoureux et souvenirs d'enfance venant ponctuer son présent. L'épisode d'échanges de mails à propos d'un pigeon est hilarant et nous renvoie à quelque absurdité administrative, hélas, rencontrée par tout un chacun.

Un très bon moment pour accompagner ces fêtes.

Le Front Russe     Jean-Claude Lalumière     Editions  Le Dilettante

 

 

atlasiberie

 

25 décembre 2010

Joyeux Noël à toutes et à tousQu'il soit doux et

couronnes_noel036

Joyeux Noël à toutes et à tous
Qu'il soit doux et chaleureux !

A lire La Lettre au Père Noël de Luis SEPULVEDA  !!!

25 décembre 2010

Deux en un (Challenge Chocolat 1 & 6)

9782290313206Par un jour de Mardi Gras Vianne Rocher arrive à Lansquenet, accompagnée de sa fille, Anouk six ans, afin de reprendre une vieille boulangerie. A la surprise générale des habitants de cet austère village, qui vit sous la férule d'un curé intégriste, elle ouvre une chocolaterie "La Céleste Praline".
Bien vite, Vianne va séduire tout ce petit monde et faire souffler un vent de plaisir dans les vies grises des uns et des autres, au désespoir du grand névrosé qu'est le Père Reynaud.
Et puis vint la rencontre avec le mystérieux Roux, étranger lui aussi, qui vit à Lansquenet sur la rivière avec les gitans.

Grâce à la magie de Vianne, et de ses chocolats, la population s'ouvre peu à peu, se livre, se laisse traverser par un sentiment d'humanité qui n'a rien à envier aux préceptes dominicaux du curé. Jusqu'au jour du scandale suprême, Le Festival du Chocolat, organisé par Vianne en plein Carême, qui va déclencher les hostilités...

Voilà un bref résumé de ce roman lu il y a bien longtemps mais qui me laisse encore parfum et goût uniques dans la mémoire, effluves et saveurs sucrées comme les rochers, les pralines, les palets, les truffes dont l'auteur parsèment ses pages.

"Le lieu est littéralement transformé; il flotte dans l'air des senteurs entêtantes de gingembre et d'épices. Je me suis efforcé de ne pas regarder les étagères de friandises : des boîtes, des rubans, des noeuds dans des teintes pastel, des monticules de dragées couleur or et argent, des violettes en sucre et des feuilles de rosier en chocolat. Cette boutique tient nettement du boudoir, avec son atmosphère intime, son parfum de rose et de vanille."

La suite dans Le Rocher de Montmartre.
Cerise sur le gâteau, on retrouvera Vianne, Anouk et Roux. Un troisième opus de cette saga chocolatée est en préparation ! Patience donc...

Chocolat     Joanne Harris    Editions J'ai lu

Etmercipourlechoc Celui là me laisse plutôt un goût amer. Pourtant, au regard de la couverture, on serait en droit de s'attendre à quelque chose de sympathique...
Mais non, pas du tout apprécié cette histoire d'intrusion dans la grande bourgeoisie californienne des années 50 et le milieu de l'art.

Rythme, construction, écriture, intrigue, personnages, rien n'a su m'accrocher. Bon, le livre date un peu, 1948, peut-être une raison ; ma lecture aussi, bien avant l'adaptation cinématographique de Chabrol, film que je n'ai pas aimé non plus.
Voilà.

Et merci pour le chocolat     Charlotte Armstrong     Editions La Chouette

chocolat_chaud_003   

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24 décembre 2010

Cadeau

Sa grand-mère aurait pu s'appeler Janis...

Et si elle est aussi délurée que son père
elle le dépasse largement côté voix...
Explosive la drôlesse... à voir absolument sur scène
Bon réveillon tout le monde !

0710151140301401384                         th_30701_l_722d140fd824866e4a3bd917ad76a0b6_122_97lo

21 décembre 2010

Vraiment vite fait

 

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Voilà ce qui restait de neige hier vers midi au pied du Roc'h Trédudon.
Pas eu le temps de faire ce que j'avais prévu...
Juste le plaisir d'admirer les magnifiques contrastes des cieux
et d'une petite balade dans la Vallée de la rivière d'Argent
après un saut à Morlaix

Copie_de_morlaix

 

 

18 décembre 2010

Vite fait...

 

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Une visite express aux Korrigans des Monts d'Arrée
peut-être sous la neige.
Ajout dimanche: finalement j'annule mon déplacement grrrr...

En attendant voici
quelques couvertures et deux trois mots
pour garder une trace de mes lectures 2009-2010
qui ont accompagné mes longs mois d'absence
A voir dans les albums photos
Et cet espace pour d'éventuels commentaires

15 décembre 2010

Lecture d'un nouveau genre

img_homeLe livre commence par l'arrestation de Claire sur son lieu de travail sous le regard jouissif de Marie, sa supérieure hiérarchique. Tout ça se passe dans une boîte de marketing et de com bourrée de wonderwomen prêtent à tout pour monter en grade. Beurk, tout ce que j'aime !!!
Au fil des chapitres, nous faisons connaissance de façon plus intime avec les deux protagonistes. L'une est mère de famille et s'ennuie dans son couple, l'autre est célibataire et a un passé pas très net.

Là, j'ai failli arrêter ma lecture pensant m'être fourvoyée dans un de ces romans chick lit qui ne sont pas du tout la tasse de thé de la vieille que je suis. Mais grâce à la personnalité trouble de Claire, dont le passé se dessine peu à peu au fil des pages, j'ai poursuivi. La suite s'emballe un peu dans quelques rebondissements imprévus. Au final, cette histoire d'usurpation d'identité, qui demanderait à être plus étoffée, n'est pas mal ficelée.

Certes, au regard de mon attirance pour les marginaux un poil amoraux, Claire m'a été d'emblée sympathique. Assez aisé face à cette Marie, caricature de la femme s'ennuyant tellement dans son bonheur qu'il faut bien qu'elle y jette une poignée d'emmerdes qui, forcément, lui reviendront dans la figure. La fin, un peu facile, n'est pas celle à laquelle je m'attendais.

Bref, un roman, ou plutôt une longue nouvelle, qui servirait à merveille de trame à un bon gros polar, voire à une adaptation cinématographique. L'auteur sait se glisser à merveille dans certains esprits féminins, aucun doute là dessus, et il nous livre là un bon portrait d'une femme borderline. Le format particulier du livre explique peut-être celui du style un peu synthétique de cette histoire.

Livre d'un nouveau genre puisqu'intégralement lu sur mon écran. Ce fut laborieux, je l'avoue. Heureusement, à la fin de certains chapitres, sont intercalées de petites vidéos où l'auteur nous parle de ses personnages, ça repose les yeux !

Si ça vous tente, rendez-vous ICI. L'auteur y explique les raisons de son choix éditorial.
Vous y laissez la somme de votre choix, ce qui vous donne le droit de télécharger le livre.

J'ai tenté cette sympathique aventure mais, comme je l'écrivais à l'auteur, y'a rien à faire... le bruit des pages me manque !

La voleuse de vies     Gaël Chatelain     Editions  Euh... lui-même

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12 décembre 2010

Insomnie

9782714448200Une femme trentenaire a tout pour être heureuse. Mariée, mère de famille, vie confortable et réglée comme du papier musique, elle tombe brusquement dans le cycle de l'insomnie. Mais s'agit-il vraiment d'insomnie d'ailleurs ?...

Loin de souffrir de la fatigue à laquelle elle serait en droit de s'attendre, cette femme, qui n'a rien dit à personne à propos de son trouble, va voir là l'occasion de s'offrir un espace de liberté, une vie parallèle à côté des siens, et retrouver ainsi des plaisirs qu'elle ne s'était pas permis depuis longtemps.

"Moi, je voulais seulement retourner à mon roman le plus rapidement possible. M'allonger sur le canapé, et manger du chocolat en tournant les pages d'Anna Karénine. Je n'avais pas cessé de penser à Vronski pendant que je faisais la vaisselle. Je me demandais comment Tolstoï s'y prenait pour contrôler si habilement ses personnages. Ses descriptions étaient merveilleusement précises. Et c'est exactement cette précision qui les empêchait de trouver le salut. Et ce salut, justement..."

Mais le corps et l'esprit peuvent-ils sortir indemnes de dix-sept jours et dix-sept nuits sans sommeil ?

"C'était mon vrai moi qui se révélait. En arrêtant de dormir, j'avais élargi ma conscience."

Une nouvelle entre rêve et réalité, thèmes chers à l'auteur, mais d'une facture beaucoup moins poétique que ses romans. Telle l'héroïne qui peu à peu s'observe vivre comme à distance, je le suis restée moi aussi sans pour autant éprouver de déplaisir à ma lecture, sans doute grâce aux reflets métalliques et glacés des illustrations  qui accompagnent le texte y renforçant ainsi l'effet hypnotique et onirique... La chute reste ouverte, à chacun de conclure à sa guise.

Une belle idée de cadeau pour cette édition originale.
Cette nouvelle est extraite du recueil intitulé "L'éléphant s'évapore" (Editions Belfond et 10/18)

Sommeil     Haruki Murakami     Editions Belfond

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Illustrations de Kat  Menschik

 

 

10 décembre 2010

Un joyeux diable au corps

9782757802205La guerre a aussi ses bons côtés... On peut parfois en douter mais c'est ainsi.
Pour Nenè, jeune garçon au sortir de l'enfance, elle lui permet de découvrir l'empire des sens ! Cet empire, c'est la villa qui abrite la Pension Eva, pudique appellation pour désigner le bordel du petit bourg de Vigàta.
Et forcément, lorsqu'en plus, on a pour copain Jacolino, le fils du nouveau gérant, ça ouvre des portes, surtout celles de la pension pas faciles à franchir quand on n'a pas encore atteint l'âge légal, et ça aide à lier connaissance avec la gente féminine et la vie tout simplement.

"Souvent Nenè rêvait que là-dedans habitaient les gentilles fées, celles qui courent te sauver quand tu as fait un faux pas et que tu appelles terrorisé et désespéré."

Mais Nené n'a pas attendu Jacolino pour découvrir que les garçons et les filles ne sont pas tout à fait pareils, voire même qu'anatomiquement, ils seraient plutôt complémentaires ! Sa cousine Angela puis la veuve Argiro vont progressivement lui montrer le chemin qui mène aux mystères du corps et du plaisir.
Finalement, ce que Nené trouvera à la Pension Eva ne sera pas forcément ce qui, longtemps, l'aura fait fantasmer.

Un savoureux roman d'apprentissage, plein d'humour, de naïveté et de tendresse, qui permet de gommer les angoisses et les réalités de la guerre dans l'Italie fasciste. Un court texte empreint d'humanité, des personnages attachants, le tout garanti sans vulgarité.

"Manger, vivre et écouter le ressac. Avec l'ami retrouvé. Qu'y avait-il de mieux dans la vie ?"

Première découverte pour moi. Je n'avais jamais lu cet auteur, célèbre pour son commissaire Montalbano, personnage récurrent d'une série d'enquêtes que je vais sans doute m'empresser de lire.

L'avis de CATHE

 

La Pension Eva     Andrea Camilleri    Editions Points

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8 décembre 2010

Chabadabadaaaaaaaaa

Souvenir souvenir....

5 décembre 2010

La vieille aux mots dormants

la_vieille_342x509Quelque part au fond du Poitou en un temps figé du début des années 60, trois personnages vont tenter de sortir de leur solitude et de s'ouvrir aux autres pour l'amour des mots.

"On communia. Corps du Christ, amen. La vieille se surprit à penser, comme jeune fille elle faisait, liant en écholalies les mots, cyclamen, quand l'archiprêtre lui déposa sur la langue telle une fleur blanche qui lui serait poussée dans les entrailles, dans le creux de la faim, petite fleur dense, riche de paroles, éclose sur ses lèvres en motet Renaissance, comme, au printemps, donne à siffloter la tige de folle-avoine, mâchonnée dans les prairies."

Une vieille originale - qui préfère encore la lampe à pétrole à l'électricité, la messe en latin et soliloque, malgré elle, dans son jardin sous son buisson de roses - recueille un chien errant avec lequel s'impose un drôle de dialogue. L'animal servira de trait d'union avec un vieux marquis loufoque, philologue et linguiste vivant, parmi ses livres, dans un manoir délabré, et qui roule encore en Juvaquatre, modèle 1939, laquelle automobile le conduira sur les routes pour récupérer le chien qui, soit disant, lui appartiendrait.

"Vaisselle dans l'évier. Café, celui du matin, réchauffé au bain-marie. Puis cette espèce de vide qui suit le ventre plein. Somnolence. Il y a, pour ça, contre un mur de la bibliothèque, une méridienne, qui mérite bien son nom. Olivier de Cruid aime à trouver à tout de la signification; et, comme son stoïcisme aristocratique est tempéré d'épicurisme, il n'irait pas gâcher ce moment de langueur en épluchant un courrier cause, fréquemment, de soucis."

 Voilà prétexte à un délicieux voyage au coeur de la langue et du temps. Dans un style rare de nos jours, entre simplicité et préciosité, les mots chantent au fur et à mesure qu'ils défilent sous nos yeux. Ils nous parlent d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, s'amusent d'associations dans les esprits farfelus des personnages et nous laissent sur la langue un petit goût de nostalgie de ce qui a été et ne sera plus.

Des mots plein la bouche entre roman de la chair et du verbe et conte tellurique, entrailles mêlées des hommes et de la terre. Un exercice de style anti-moderniste qui nous entraîne sur des sentiers littéraires où l'on n'y croise plus grand monde. Une dernière promenade, pour les protagonistes et les lecteurs, comme pour conjurer le mauvais sort de l'immédiateté et de la mort.

"On sent bien que ces mots lisses n'ont pas le grand âge ni l'usure des nôtres: ni biscornus, ni fêlés, ni rabougris. Ce sont des mots dans leur première fleur, un composé de blancheur et d'innocence. Quand on les a sur la langue, on a l'impression de sucer un lait tiède qu'on laisserait doucement couler: une libation de paroles."

Une magnifique découverte faite dans La Ruelle Bleue  et que je remercie ! 

La vieille au buisson de roses     Lionel-Edouard Martin     Editions Le Vampire Actif

 

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(photo Lilizen)

 

3 décembre 2010

Combien tu m'aimes ?

9782874490897Une fille se retrouve soudainement confrontée à la fin de vie de sa mère dans l'ombre de laquelle elle a toujours vécu.
Elle espère, enfin, voir la reine-mère tomber le masque de fierté derrière lequel cette femme narcissique s'est réfugiée pour mieux camoufler, peut-être, ses propres souffrances.

Jusqu'au bout, la narratrice essuiera les rebuffades maternelles et les petites humiliations d'un jeu pervers aux règles si bien rodées.
Mais un mot, un geste de tendresse peuvent-ils s'échapper de cet organisme qui s'empoisonne d'un trop plein de bile et de fiel ? Qui cèdera la première ?

"- Pourquoi tu pleures ? me demande ta voix essoufflée quand je reviens près de toi.
- Mais je ne pleure pas. Pourquoi veux-tu que je pleure ? "

Quand la maîtrise changera de camp, la dernière quête aura pour décor les fragments d'une vie bien comptée, rangée, archivée, où la fille n'aura pas d'autre choix que de plonger. Entre nécessité et espoir d'une rencontre, afin d'atteindre enfin cette femme inaccessible, pour s'y trouver elle-même et y démêler l'emprise qui les a toujours liées. Jusqu'à un ultime accaparement.

Comme une suite, ou peut-être une fin, aux deux précédents livres, "Le grand menu" puis  "Ma robe n'est pas froissée" , on  retrouve dans ce court roman le style impeccable de précision de Corinne Hoex qui décoche les vérités sans fioritures ni ménagement.

Une trilogie entre haine et aime, figée dans l'ambiance glacée de ces familles où les sentiments ne peuvent s'exprimer autrement que dans le conflit ou la soumission. En lisant ce dernier opus, j'ai eu plus d'une fois envie d'houspiller cette fille, jamais à la hauteur des espérances maternelles mais qui pourtant ne lâche pas prise, tant cela me renvoyait à des situations que je suis loin de m'être imposées, et je me demandais, finalement, qui de la narratrice ou de la lectrice est la plus apaisée à ce jour...

Cruel dilemme qui pourrait exister entre "La douleur de perdre ce qui n'a pas été" et, comme le disait un écrivain dont j'ai oublié le nom, "Mes parents sont morts, voilà une bonne chose de faite !" ...

Corinne Hoex     Décidément je t'assassine     Editions Les Impressions Nouvelles

 

merefille

 

2 décembre 2010

Chocolat blanc ?!!

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Joli souvenir
pour
un dernier hiver en Charente-Maritime

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Les marais derrière la maison
sous le soleil
avant l'orage et la grêle de la soirée

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