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Le Souk de Moustafette
Le Souk de Moustafette
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31 mars 2009

Déjanté !

9782020945769A soixante-dix ans, Belalcazar, archéologue à la retraite, ne désespère pas de pouvoir un jour fouler du pied la mythique et aurifère cité inca de Païtiti.
Ayant déjà échoué par trois fois, il le sent, cette expédition sera la bonne.

Se baptisant "capitaine" pour l'occasion, le voilà sur un port britannique avant le grand départ en train d'admirer La Catherine et son sympathique et curieux équipage: Negook et Hug-Gluq, deux frères indiens et chasseurs d'ours dans le nord de l'Alaska, et Fontaine, ancienne infirmière au Vietnam et spécialiste de l'amputation, embarquée ici au titre de cuisinière.
Une première escale le long des côtes africaines permettra aussi de récupérer Florence Malbosse, cartographe de son état, qui préfère l'expression gestuelle à la parole.

La traversée suit son cours, rencontrant des zones anticycloniques ou d'autres plus turbulantes, comme celle qui voit apparaître à bord Jean-Philippe, pirate homosexuel, qui prend en otage La Catherine, avant d'être enrolé, lui aussi, dans la folle épopée.
Evidemment on ne s'improvise pas capitaine, et voilà La Catherine qui s'échoue sur la banquise en lieu et place des côtes péruviennes. Qu'à cela ne tienne, Inyoudgito va les tirer de là grâce à sa mongolfière et, par la même occasion, s'adjoindre à la joyeuse bande en les menant jusqu'aux portes de la jungle sud-américaine.
Là, Sophie entre en scène à son tour, guide un peu spéciale, on s'en doute !

"Au cours du dîner, Sophie a raconté comment les explorateurs précédents sont morts juste avant de tomber sur Païtiti. Elle les escortait et puis plus rien. Tombés raides. Tous en même temps. Cause inconnue. J'emmène chaque année des dizaines de touristes comme vous, finit-elle, et personne n'en est encore jamais revenu."

La traversée de la jungle est épique. Nos aventuriers sont ralentis par un curieux colis. De plus, ils doivent faire face aux aléas du climat, à un tas de petites bêtes qui veulent à tout prix leur tenir compagnie et à des autochtones plus ou moins amicaux, Petit Pénis et Grand Echalas sont parmi des plus sympathiques.

Nos héros parviendront-ils à Païtiti ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire...
Je vous invite à le découvrir par vous-mêmes en vous plongeant URGEMMENT dans les pages délirantes de ce romam où l'auteur, tel un Jules Vernes du XXIe siècle, s'en donne à coeur joie. Il plante ses personnages dans des situations les plus invraisemblables d'où il les sort d'une pirouette toute romanesque, n'hésitant pas à les interpeller et les houspiller, et tout ça à un rythme d'enfer et dans un style enlevé !

"On remonte le fleuve et on trouve Païtiti. Youpi. Criez victoire si vous voulez, serrez-vous dans les bras, plongez sous les bulles du fleuve sans craindre les gardes en peau de croco, mais cinquante bons kilomètres attendent les jambes, c'est l'auteur qui vous le dit. (...) Maintenant, chers personnages, vous faites comme vous voulez, je ne voulais pas plomber l'ambiance, mais au moins les choses sont dites."

Je ne sais si l'auteur carbure à l'herbe de Petit Pénis, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a bien longtemps qu'un livre aussi jubilatoire ne m'était passé entre les mains. Cet homme a le don de nous faire décoller du réel et ça fait un bien fou...
Alors, bravo et merci monsieur Pluyette pour votre imaginaire déjanté, on sent que vous vous êtes bien amusé !

La traversée du Mozambique par temps calme   Patrice Pluyette   Editions Seuil

 

terre_032

 

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28 mars 2009

Perpète

9782879296302Qu'écririez-vous à votre amant emprisonné à vie ?
Les faits de la vie quotidienne, les joies et les colères, les souvenirs d'enfance et d'amour, les réflexions sur l'humanité, l'absence. Et aussi les projets malgré la perpétuité. Voire quelques dessins ?

"Tu m'as dit que tu stotches à ton mur, juste sous la fenêtre, les dessins de mains que je fais pour toi - de là, elles peuvent voler où bon leur semble, tu m'as dit.
Ces mains veulent te toucher, elles veulent t'aider à tourner ta tête quand tu regardes ailleurs, elles veulent te faire rire."

Avec tour à tour poésie, révolte, humour mais toujours avec amour, Aïda, insuffle la vie à Xavier, détenu de la cellule n°73 de la prison de Suse. Des mots qui grignotent les mailles des grillages et rongent l'acier des barreaux, laissant s'insinuer dans l"espace confiné un souffle de dignité et de liberté.

"Le sommeil est la première maison, une maison sans toît, sans murs, sans lit. Les toîts, les murs, les lits sont venus plus tard, inspirés par le sommeil. Ce soir je t'emmène, mon amour, dans la première maison. Je l'introduis sous la porte monstrueuse et tu me trouveras dedans."

De son côté Xavier parsème le dos des lettres d'Aïda de citations, d'anecdotes de son quotidien ou de commentaires concernant l'actualité internationale.

Outre le fait d'être un objet original, puisqu'il est agrémenté de dessins et de deux magnifiques portraits, ce livre est inclassable. Tout comme son auteur d'ailleurs, homme touche à tout et engagé, qui mêle ici, et avec talent, les mots d'amour et les cris de lutte des opprimés leur permettant de garder la tête haute.
Une histoire de survie et un bel ailleurs d'humanité, vraiment. Et certains en auront besoin...

De A à X   John Berger   Editions de l'Olivier

ok_COLONNA

 

 

25 mars 2009

Ricochet de Gallay (4)

9782742782123Un père qui boit, une mère qui trime, deux enfants, Marc et Simone qui se serrent les coudes tant bien que mal, telle est une des dernières familles vivant dans le village du Haut. Les autres, ils sont partis ou descendus au village du Bas. En Haut, coupés de tout dès que tombe la neige, ne restent que les vieux et les bêtes.
Le froid, les coups, la crasse et la vermine composent l'ordinaire. Le seul îlot de tendresse, c'est chez M'mé Coche que les enfants en trouve quelques miettes, sous forme de petit gestes ou de chiches gourmandises

Lorsque le ventre de la mère s'arrondit pour la troisième fois, le père embauche une jeunette du village du Bas, Mado, qu'il ne tarde pas à engrosser aussi. Elle prendra vite la poudre d'escampette, non sans dérober les maigres économies du couple mais laissant en échange nuitamment sur le pas de la porte le fruit des amours adultères, Manue.
Résignés, tous acceptent cette bouche de plus à nourrir. Marc plus que quiconque. Un amour fou et protecteur va croitre au fils des années et l'entraîner au-delà du sordide quotidien.

 

L'office des vivants    Claudie  Gallay     Editions Actes Sud  Babel

21 mars 2009

Amour, magie, chocolat y revolucion (Challenge Chocolat 3))

9782070379477Outre le fait d'avoir été l'invité d'honneur du dernier salon du livre, le Mexique s'est dernièrement illustré par la visite de notre zorro national tentant d'arracher de ses petits poings rageurs et rolexés une de ses compatriotes retenue dans des geôles cucarachesques. En vain jusqu'à ce jour, mais gageons qu'une confortable contre-partie commerciale, nucléaire et autre, aura raison de cet imbroglio ganstero-politico. Mais je m'égare.

Approche plus consensuelle, le Mexique est aussi connu pour être le berceau d'un certain nombre de substances, pour certaines au demeurant fort sympathiques, à haut pouvoir addictif parmi lesquelles le pétrole, la tequila, la desperados, le peyolt, la marijuana, le chili con carne, le café et bien sûr le cacao. Mais je m'égare, encore que...

A Pedras Negras, au nord du Mexique, la propriété de la famille de La Garza est encore épargnée par les soubresauts de la révolution menée par Pancho Villa.
Entourée de ses trois filles, Rosaura, Gertrudis et Tita, Mama Elena règne de main de maître sur la petite communauté. La cuisine est le domaine de Nacha et de Chencha, respectivement cuisinière, servante et nourrices de Tita la benjamine qui a trouvé refuge en ces lieux plus chaleureux que les bras de sa mère.

"L'unique qualité de Mama Elena semblait être de savoir traquer les défauts."

Tita grandit donc entre les tintements de casseroles et les battements de fouets, des fumets aussi divers que variés chatouillent très tôt ses petites narines et tout aussi vite ses yeux s'habituent aux picotements provoqués par les épices, les piments et les oignons. Inutile de vous dire qu'elle acquiert comme personne des talents culinaires exceptionnels, talents qui, au fil des ans, s'enrichissent de recettes de bonne femme prodiguées par la vieille Nacha qui n'a pas son pareil pour détourner l'usage et utiliser les propriétés cachées de certains ingrédients.

 A quinze ans Tita tombe amoureuse de Pedro. Don Pascual Muzquiz, accompagné de son fils, vient faire sa demande en mariage. Mais Mama Elena, qui a élevé ses filles selon le célèbre manuel de Carreña lequel préconisant que la benjamine se doit de rester célibataire afin de veiller sur les vieux jours de sa mère, Mama Elena donc oppose un refus catégorique et en profite pour refiler à Pedro la main de l'aînée, Rosaura.
Nacha et Tita se chargeront de confectionner le pantagruélique repas de noce au cours duquel d'étranges phénomènes se produiront...

"Une curieuse nostalgie s'emparait des convives dès la première bouchée. (...) Ce ne fut pas tout. Les sanglots furent les premiers symptômes d'une intoxication alimentaire rare, liée à la mélancolie et à la frustration (..). Aucun n'échappa au sortilège; seuls quelques chanceux eurent le temps d'arriver jusqu'aux toilettes; les autres prirent part au grand vomissement collectif qui s'organisa au beau milieu de la cour."

Pendant que Rosaura donne naissance à une jolie petite Esperanza, l'amour de Pedro pour Tita ne faiblit pas. Mais le cerbère Elena veille au grain.
Un autre repas ensorcelé voit Gertrudis fuir ce climat devenu étouffant, tous sens en éveil et éperdue d'amour, elle part se réfugier dans les bras d'un partisan de la révolution qui se rapproche de Pedras Negras.
Divers événements culinaires, tous aussi farfelus les uns que les autres, viendront ainsi donner un tour inattendu au destin d'une ribambelle de personnages hauts en couleur, et ponctuer les principaux cycles de la vie familiale.
Méfiez-vous tout particulièrement des cailles aux pétales de roses, certains effets peuvent être dévastateurs...

"Détachez soigneusement les pétales de roses. Attention de ne pas vous piquer; non seulement ça fait mal, mais si les pétales s'imprègnent de sang, ça altère la saveur du plat et provoque de dangeureuses réactions chimiques."

Vous apprendrez à confectionner une pommade au chocolat pour des lèvres toutes douces, vous saurez comment ôter des taches grâce à de l'urine chauffée, à lutter contre la mauvaise haleine, mais aussi à confectionner le chorizo, le dindon aux amandes et au sésame etc, etc..
Bref, vous passerez un réjouissant moment en compagnie de ce "Roman-feuilleton où l'on trouvera des recettes, des histoiresd'amour et des remèdes de bonne femme", sous-titre suffisamment évocateur pour ce journal retraçant sur douze mois la vie de femmes se transmettant de génération en génération, certes des recettes, mais aussi les petits secrets de famille.
Une narration originale qui s'inscrit dans la pure tradition littéraire sud-américaine, mêlant sensualité, merveilleux et drôles de mélodrames.
Des chroniques familiales succulentes à picorer parcimonieusement ou à dévorer gloutonnement !

Mis a posteriori dans le Challenge Chocolat !

Chocolat amer    Laura Esquivel     Editions Folio

 

 

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20 mars 2009

Amour, magie et chocolat (Challenge Chocolat 2)

9782917559024Si vous avez aimé "Chocolat"*, vous dégusterez sans doute avec gourmandise la suite des aventures de Vianne Rocher et de sa fille Anouk quittées à Lansquenet où Vianne, en plein Carême, avait semé un plaisant vent de panique en ouvrant une confiserie, "La Céleste Praline", et en créant le premier festival du chocolat, et ce au grand désespoir du curé Reynaud qui perpétuait comme il se doit la célèbre doctrine catholique : pourquoi se faire plaisir alors qu'on peut souffrir...
A Lansquenet, Vianne avait aussi rencontré l'amour en la personne de Roux.
Mais un vent mauvais souffla, et Vianne dut fuir à nouveau.
Fin du premier épisode.

Quatre ans ont passé. La naissance de Rosette transforme le duo en trio, et de rafale en rafale le vent  pousse Vianne et ses filles jusqu'à Paris. Plus exactement sur la Butte Montmartre où la vieille propriétaire d'un minuscule café cherche quelqu'un pour l'aider et finalement lui succéder. Vianne est embauchée et transforme peu à peu l'estaminet en... chocolaterie.
Vianne ayant renoncé à ses pouvoirs secrets, le commerce est lent à démarrer..

"Nous n'avons pas de licence pour la vente d'alcool mais l'exquise odeur du chocolat chaud, des pâtisseries fraîches, des biscuits et des macarons, sans parler, bien sûr, de l'arôme enivrant des truffes amères, des chocolats à la liqueur, à la fraise, à l'abricot ou aux noix sont des invitations auxquelles il est bien difficile de résister."

Jusqu'au jour où l'exubérante et troublante Zozie de l'Alba pousse la porte de la chocolaterie bien décidée à la faire prospérer.
Et cette Zozie, croyez-moi, elle sait y faire pour embobiner son monde. Peu à peu "Le Rocher de Montmartre" ne désemplit plus, Zozie au comptoir et Vianne aux fourneaux.

Zozie n'emberlificote pas que les clients, même les plus revêches. Anouk aussi est séduite par la truculence du personnage, sa beauté, ses tenues extravagantes et sa bonne humeur.
Effectivement, alors que Vianne semble se dessécher dans la chaleur de sa cuisine, Anouk s'engouffre avec bonheur dans l'amitié que lui offre Zozie. Mystérieuse complicité d'ailleurs puisque peu à peu, au gré de petits événements, Anouk ne tarde pas à découvrir que Zozie possède elle aussi le don, des dons hérités de son Mexique natal et qu'elle utilise sans aucune mauvaise conscience... mais chut... car Vianne ne veut plus qu'on évoque cet aspect des choses.

Eternelle lutte entre le Bien et le Mal, richesse de la mythologie mexicaine, galerie de personnages attachants, avec en prime le pittoresque village de Montmarte, le tout saupoudré d'un brin de mystère et d'une très grosse pincée de magie, voilà une recette vite fait bien fait mais qui fonctionne presqu'autant que dans "Chocolat".
Et l'auteur est toujours en verve côté sensualité, tout n'est que parfums, saveurs, couleurs. Laissez-vous tenter, c'est garanti zéro calorie !

"En fondant, le chocolat devient luisant, la vapeur s'élève de la casserole de cuivre. Le parfum s'enrichit de cannelle, de poivre de Jamaïque et de muscade. Il développe de sombres harmonies d'anis et de café et des notes plus lumineuses de vanille et de gingembre. Tout est presque fondu à présent. Une vapeur légère monte de la casserole. Ce que nous avons ici, maintenant, est le Theobroma à l'état pur, l'élixir des dieux sous sa forme volatile. Et, dans cette vapeur, je peux presque apercevoir..."

Mis a posteriori dans le Challenge Chocolat !

*Chocolat Editions  J'ai lu
Le Rocher de Montmartre   Joanne Harris   Editions Baker Street

 

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19 mars 2009

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15 mars 2009

Tristesse

abash

" Bijou, bijou, le temps ça pourrit tout "

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