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Le Souk de Moustafette
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27 novembre 2007

Babouchka Roza

97820707758041964, sous l'ère de Brejnev, quelque part dans une petite ville de l'Oural, Sidelnikov, sept ans, est confié à sa tante Roza en attendant que ses parents règlent leurs problèmes conjugaux.
Roza vit dans un appartement communautaire, son mari est au goulag et Sidelnikov devient le centre de sa vie.
L'enfant passera onze ans dans la tendre complicité de cette femme discrète et aimante.

"Dans ce nouvel espace de silence, notre mutisme, le mien et celui de Roza, notre solitude à deux, familière et si peu pesante, se mit à résonner distinctement. (...) J'aimais ses habitudes. Je savais qu'après le bruissement sec de ses mains frictionnées avec une crème qu'elle faisait couler d'un flacon orné de l'étiquette "Velours", après le claquement de l'interrupteur, j'entendais les mots "Dors, mon petit", prononcés avec une intonation à la fraîcheur unique, et bien avant que mes yeux ne s'accoutument à l'obscurité, elle ôterait sa robe d'intérieur par la tête puis s'allongerait doucement sur la banquette étroite et inclinée."

Roza accompagne Sidelnikov dans ses monde imaginaires et dans ses pitreries. Par exemple, comme Roza n'a pas de poste de télévision, c'est lui qui lui joue les informations en lisant la feuille de journal qui sert aussi de papier d'emballage au repas du soir. Quand à treize ans il décide d'écrire un roman, c'est encore Roza qui l'encourage.
Mais l'adolescence détournera peu à peu Sidelnikov de la vieille femme. D'autres femmes entreront dans sa vie de lycéen puis d'étudiant, et c'est quelques mois après sa mort qu'il se rendra compte à quel point elle a compté pour lui et combien elle lui manque. Les rêves leur permettront de se retrouver.

Outre le récit de cette belle et pudique relation, on plonge dans l'URSS de la guerre froide, avec la vie de débrouille, les files d'attentes devant les magasins vides, les tracasseries administratives et toujours l'oeil de Moscou qui veille et écoute. On découvre aussi la vie estudiantine où, parfois, un souffle venu de l'Ouest tente clandestinement de circuler.
Un livre écrit par un homme de cinquante ans, qui tente d'inculquer à son héros comment garder le meilleur de ces années noires, à savoir un certain sens de la solidarité, face aux "Voleurs", prémices de la mafia des années 2000.

"Sur les frontons des maisons de la culture, ouvriers, soldats et marins au garde-à-vous s'entassaient avec une mine si menaçante et déterminée qu'en passant sous leurs regards de pierre Sidelnikov se sentait immanquablement incorrect et coupable. Dans les rues de la ville, sous l'oeil vigilant des enseignes officielles, il éprouvait une espèce de crainte d'être démasqué sans savoir pour autant ce qu'il avait à cacher."

Roza     Igor Sakhnovski     Editions Gallimard 

 

If_you_would_not_read_books__you_will_forget_the_grammar   

 

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25 novembre 2007

Tiens, un salon !

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Pas toujours réjouissant, car c'est l'occasion de faire un retour en arrière et un état des lieux de certaines folies dont seuls les hommes sont capables. Ce samedi était consacré aux témoignages de femmes ayant connu guerres et dictatures sous différentes lattitudes, en France, Moldavie, Argentine, Iran.
Dimanche, l'Algérie et l'Irlande sont à l'honneur.

J'ai eu plaisir à écouter SOROUR KASMAÏ nous raconter comment, il y a un peu plus de vingt ans, elle a fuit la république des mollahs. Malgré la gravité du sujet, elle a parlé avec humour de la difficulté de l'exil, que ses parents avaient déjà connu sous le règne du Shah, et qui la mena de Paris à Moscou, au coeur d'une autre révolution, celle qui se préparait en URSS en 1987 avec l'arrivée de Gorbatchev et de la Pérestroïka.
Elle nous a exposé son point de vue à propos du programme nucléaire iranien qui, selon elle, est l'arbre qui cache la forêt, permettant au régime d'exacerber un sentiment patriotique afin d'oeuvrer sur d'autres fronts internes plus tranquillement et dans un sens toujours plus répressif. Propagande pour propagande, le risque d'attaque américaine n'en est pas moins réel, mais on nous rejoue le scénario déjà utilisé en Irak, celui des armes de destruction massive, l'Iran ne pouvant matériellement se rendre maître du nucléaire militaire avant une bonne vingtaine d'années. La menace imminente de destruction d'Israêl aurait un goût pétrolifère que ce ne serait pas étonnant. Voir à ce sujet l'article de Libération  ICI .

Le sort des femmes a bien sûr été évoqué, mais l'auteur a rappelé aussi celui, peu envieux, des homosexuels. Comme dans toutes les sociétés où les échanges hommes-femmes sont lourdement entravés par les normes religieuses, l'homosexualité masculine est une tradition très répandue mais évidemment politiquement incorrecte. Aussi, a-t-on décréter en qu'Iran il n'y a pas d'homosexuels, mais seulement des transsexuels. Le régime encourage et prend en charge l'opération qui permet de régler le problème... Curieux raccourci, si on peut dire ! On croit rêver quand on entend ça...

sokas

Et voilà, encore un beau souvenir et ...

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un livre de plus dans la pile
dont je vous parlerai bientôt !

Sorour Kasmaï     La vallée des Aigles     Editions Actes Sud    

23 novembre 2007

On the road again

9782710329138Bernard, la quarantaine désabusée, rentre en France après quinze ans passés à vadrouiller de par le monde.
Tout naturellement ses pas le mènent vers les siens. Il ne sait pas trop ce qu'il vient chercher dans ce petit village de Charente, d'autant plus qu'il n'a pas quitté la famille en très bons termes et qu'il a été plutôt avare côté cartes postales ...

"Voilà, j'étais revenu. J'allais dormir à nouveau ici, d'où j'étais parti et où j'avais abandonné mon enfance. Là, j'étais passé de l'état de têtard d'homme à celui d'adulte, j'avais imaginé des existences qui ne m'intéressaient plus, étreint des rêves aujourd'hui ménopausés. Depuis, je m'étais métamorphosé en une espèce d'étoile filante qui regardait la vie sans y participer vraiment. Ermite en la vie même. Drapé dans la certitude de l'inutilité de toute acquisition, de tout entassement, de toute construction, de toute procréation. Une fois pour toutes, j'avais décidé de profiter de moi, d'être à moi-même mon propre royaume, mon meilleur ami, de jouir de mon corps et de ma vie, d'être le ver et le fruit."

Une fois que mère et soeur eurent reconnu ce grand énergumène comme leur fils et frère, Bernard s'aperçoit vite que peu de choses ont changé. Certes le père est mort, d'ailleurs on ne manque pas de lui faire remarquer que sa longue abscence y est pour beaucoup, certes la frangine lui fait cadeau d'un beau-frère charentais pur jus, certes il se retrouve tonton de deux ados plus ou moins conformes, mais dans le fond, tout ça ne l'émeut pas des masses, son sentiment d'appartenance ne s'étant pas magiquement régénéré aux antipodes !
Bernard restera quand même une petite année à végéter dans ce microcosme familial, histoire de renforcer les bases de sa philosophie j'menfoutiste, de jouer avec les nerfs des uns et des autres, de se plonger à nouveau dans la vie étriquée et les eaux troubles des sentiments, façon comme une autre de confirmer son peu d'attachement.
Rien de mieux qu'un retour aux sources pour s'assurer qu'on a bien fait d'emprunter les chemins de traverse.

"Mes parents sont morts, voilà une bonne chose de faite."

Inutile de vous dire que j'ai adoré ce vieil ado caractériel au cynisme cinglant, drapé dans sa belle indifférence et son autosuffisance.
Le ton est vif, l'humour défensif. Lorsque la nostalgie ose pointer son nez, elle est rapidement priée d'aller se faire voir ailleurs. Quant à  la fragilité des êtres et des sentiments, elle sait suffisamment se parer de drôlerie et de poésie pour ne pas être déprimante.
Reconnaissons que ce petit monarque de lui-même est une tête à claques perclus d'une délicieuse mauvaise foi, et que plus d'une fois on le foutrait bien à la porte à grands coups de pied au cul. Heureusement, il peut aussi poser son regard hautain sur sa modeste personne et s'appliquer à lui-même de sévères constats. Mais ça n'ébranle en rien ses certitudes car il sait qu'au fond... c'est lui qui a raison !

On s'embrasse pas ?    Michel Monnereau    Editions La Table Ronde

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18 novembre 2007

Un bon cru !

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que cette cuvée 2007...

Car hormis :
Jens Christian GRONDAHL "Piazza Bucarest" (Grasset) Prix Jean Monnet
Per PETTERSON "Pas facile de voler les chevaux" (Gallimard) Prix des Lecteurs
Mirjam KRISTENSEN (voir l'article d'hier) et Virginie OLLAGNIER "Toutes ces vies qu'on abandonne" (Liana Levi), exe-quo Prix des Lycéens.
Etaient à l'honneur quatre femmes éditrices, Liana Levi, Joëlle Losfeld, Anne-Marie Métailié et Sabine Wespieser, avec des tonnes d'ouvrages plus tentants les uns que les autres...
Mais le XXe Salon de la Littérature Européenne de COGNAC recevait aussi cette année les non moins célèbres

GACHUCHA  FLORINETTE  NANNE  !!!

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Ici très occupées à découvrir les ouvrages offerts par Gachucha !
On reconnait une table de blogueuses aux livres, marque-pages,
carnets et apn qui, en général, recouvrent les menus ...

Que dire de nos papotages bloguesques ? Que Gachucha écrit plus vite que son ombre, c'est la reine du post express, que Florinette a une organisation digne d'une assistante de direction, ça me laisse rêveuse, et que Nanne, que je connaissais déjà, a des goûts et des us littéraires bien arrêtés, ne vous fiez pas au sérieux de son blog, c'est une rigolote à l'accent du Sud-Ouest bien trempé !
Chacune y est allé de ses manies, trucs et astuces, nous avons plongé dans nos LAL respectives et échangé sur nos derniers coups de coeur.
Côté salon, le matin était remis le Prix des Lecteurs. Ce fut une belle cérémonie, à côté la remise de la Palme d'Or à Cannes, c'est de la gnognotte !!! Non, je plaisante, il va falloir qu'il embauche un conseiller en communication, Florinette et moi avons mis un moment anormalement long  avant de comprendre que le lauréat venait d'être désigné...
L'auteur venant de décoller vers des hautes sphères créatives, après des mois d'inspiration défaillante, n'a pas voulu interrompre cet instant magique et a préféré rester dans sa froide campagne norvégienne. Son éditeur lui fera parvenir de quoi se réchauffer, un très beau flacon du cru local et qui semble faire office de trophée !
L'après-midi nous avons plongé avec délice entre les tables de livres et d'auteurs. Pendant que je courais après Michèle LESBRE avec laquelle j'ai pu papoter Russie et Transsibérien, Nanne faisait du plat aux vieux messieurs et a jeté son dévolu sur Michel QUINT... Gachucha et moi-même avons échangé aussi quelques mots avec la représentante des éditions Les Allusifs et Svetislav BASARA, l'auteur de "Le guide de Mongolie", qui m'a mise en garde contre l'utilisation, à mes risques et périls, de son livre lors d'un hypothétique voyage en ces contrées lointaines !

Après une autre séance de papotage intensif, j'ai abandonné ces pauvres lectrices compulsives à leur triste sort... Florinette est sans doute partie recôtoyer les stars (3 jours de salon, ça crée des liens !), Gachucha a, je l'espère, retrouvé sa collègue et Nanne s'est peut-être livrée à un nouveau sketch téléphonique..?!!!
Bref, ce fut une journée riche et chaleureuse qui se renouvellera sans doute maintenant que nous avons fait connaissance.
Un seul petit reproche, la chasse aux marque-pages a été plutôt mince, un vrai scandale quand on voit la profusion à laquelle nous habituent des petits salons beaucoup plus modestes. Heureusement que Gachucha était là pour remonter le niveau !

nours

J'ai ressorti mon petit nours pour remercier
GACHUCHA
qui nous a offert ce très beau livre auquel
  elle a participé.
Excusez l'allure, mais 50 ans,
ça laisse des traces...
Heureusement que je ne suis pas dans le même état !   

J'attends avec impatience leurs articles...
Voici déjà celui de  GACHUCHA
Et celui de  FLORINETTE

16 novembre 2007

Dans la nuit colorée

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balade frisquette dans des ruelles historiques
pour participer hier soir à une

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MYRJAM KRISTENSEN , à gauche
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et Loup-Maëlle Besançon , sa traductrice

9782846331432L'auteur venait présenter Les jours sont transparents, son premier ouvrage traduit en français et publié aux Editions alteredit.
Ce fut une soirée qui aurait pu se prolonger longtemps tant ces deux femmes ont su échanger avec simplicité et passion.
Mirjam Kristensen est étonnante. Sa mimique la transforme tour à tour en petite fille espiègle ou en femme grave. Elle porte, sur elle et en elle, tous les âges ainsi que les différents états d'esprit qui l'ont construite. C'est ce qu'elle a souhaité retranscrire dans ce livre, en se mettant dans la tête d'une fillette qui assiste, impuissante, aux réactions familiales suite au décès accidentel de son petit frère.
Et d'après la majorité des lecteurs présents, elle a parfaitement réussi. Elle a su éviter le pathos pour ne retenir qu'un ton léger et coloré, et au final livrer un texte plein d'espoir.
Quant à Loup-Maëlle Besançon, sa spontanéité et son enthousisme font plaisir à voir. Je vous assure que ces deux-là se sont bien trouvées, la fougue de l'une répondant à merveille à la retenue de l'autre, le tout ponctué d'éclats de rire complices.

Ce livre aura-t-il le Prix des Lecteurs 2007 du salon des Littératures Européennes de Cognac ? Le lauréat sera dévoilé demain à 10h devant quelques blogueuses attentives... Le choix sera rude car il y a du beau monde en lice : la littérature norvégienne étant à l'honneur, seront aussi présents Laars Saabye Christensen, Anne Holt, Erlend Loe, Per Petterson et Gunnar Staalesen.

Je remercie l'équipe de la bibliothèque pour son accueil chaleureux, et m'excuse pour la médiocrité des photos due aux piles à bout de souffle de l'apn ! C'est pas terrible, mais le noir et blanc est un moindre mal... Y'aura rattrapage demain !!!

De son côté, GACHUCHA  a rencontré l'auteur du grandiose "Le demi-frère", Lars Saasbye Christensen.

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14 novembre 2007

Mahabharatin

9782253118015"Fizz était sur le bord du lit et je respirais son amour et je goûtais son amour et j'entendais son amour et mon amour se tendait vers son amour et j'arrivais là où était ma place, là où je voulais vivre et mourir et le monde était un bout de peau et le monde était deux bouts de peau et le monde n'était que bouts de peau et le monde était liquide et le monde était serré et le monde était un fourneau et le monde se mouvait et le monde glissait et le monde explosait et le monde finissait et le monde cessa d'exixter."

Le narrateur et sa femme vivent une passion torride et charnelle depuis qu'ils se sont rencontrés à Chandigarh. En quinze ans de vie commune la passion n'a pas faibli. Ils ont su faire fi des différences ethniques, vivent plus ou moins modestement suivant les aléas de leurs emplois respectifs, lui est journaliste et Fizz enseignante, et ils profitent de la modernité qui déferle sur l'Inde en cette fin des années quatre-vingt dix.
Installés à Delhi, où le narrateur se lance en vain dans la création littéraire, ils tombent par hasard sur une petite annonce concernant la mise en vente d'une vieile maison au pied de l'Himalaya; un héritage va leur permettre de l'acquérir. Lors des travaux de rénovation, la découverte d'un coffre rempli de soixante-quatre carnets manuscrits vient semer la zizanie entre les amants. Le narrateur se plonge dans la lecture du journal intime de l'ancienne propriétaire, Catherine, une américaine ayant vécu là de folles passions amoureuses dans la première moitié du XXe siècle.
Cette femme l'intrigue, l'attire, le tourmente, l'obsède, le hante, le possède... Fizz, elle, s'éloigne.

"Le délabrement inhérent à tout acte de création".

Comme un leitmotiv, ce constat revient comme le désir qui mille fois s'allume puis soudain s'éteint. Et il en va de même pour les dieux et les croyances, pour les hommes et les corps, pour les maharadjahs et leurs palais, pour les héros de l'Indépendance et leurs descendants, pour l'Inde moderne prise entre tradition et société de consommation. Entre Dharma et Karma, tout éclôt, s'épanouit, se fane et se transforme pour renaître.
Ne versant ni dans l'exotisme, ni dans le misérabilisme, l'auteur réussit à brosser un tableau sans concession de son pays et de son peuple. Au fil des pages, le récit foisonne de détails historiques et politiques, religieux et philosophiques.

Parallèlement, le lecteur est pris dans un tourbillon érotique éblouissant. Ce livre est un hymne au désir, au plaisir. On reste pantois face à l'immensité de l'imaginaire qui, sans jamais lasser ni tomber dans la vulgarité, pare les corps et les esprits de sensations plus osées et poétiques les unes que les autres. Les dieux ont ouvert la voie vers le septième ciel, les Indiens ont ce chemin inscrit en eux.
Du très grand art où couleurs, parfums, saveurs, musiques, caresses se percutent dans un corps à corps violent et passionné, laissant le lecteur un brin exténué par tant de délicieux excès.

"Le voyage vers Chandigarh fut étrange. Nous savions que c'était véritablement le dernier. Au retour, nous aurions emporté les derniers vestiges de nous-mêmes, de cette étrange cité minérale née de la géométrie et non du besoin. Une ville bâtie avec des rapporteurs, des règles, des équerres, des compas, bien plus qu'avec de la passion, de l'émotion, de l'ardeur et de la créativité. Le Français qui l'avait édifiée en avait expurgé à la fois la sensualité accomplie de son peuple et la truculente robustesse des Indiens."

Un autre avis enchanté ICI .

Loin de Chandigarh    Tarun J Tejpal    Editions Le Livre de Poche

 

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13 novembre 2007

TROC CAFE - HERBES

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Voici des petits réconforts pour l'hiver
Une mystérieuse tisane algérienne
Des fleurs de Millepertuis breton
Et du thé noir au Tiaré que je rêvais de découvrir
Cela va me changer des saveurs de rose et de violette
dans lesquelles je baigne actuellement

MERCI  MERCI  MERCI
KATELL ,
thé drôlement sympa !!!

11 novembre 2007

Simple et juste

jcRecueilli tout bébé par un couple de paysans, Milosz a grandi dans le village de Saint-Alban, en Saintonge. Le temps passant, il s'avère que Milosz est un simple d'esprit; doté d'une intelligence et d'une sentimentalité instinctives, il n'en reste pas moins l'idiot du village.
Ethan et Maud accueillent aussi Louise, surnommée "la vieille fille", une cousine éloignée et fantasque, qui bien vite devient la complice de Milosz. C'est elle qui lui apprend à vivre au rythme de la nature entre jardinage, construction de cabanes et longues courses dans les bois et les vignes. Malgré la différence d'âge, la loufoquerie et la tendresse de Louise transforment la vie de Milosz et adoucissent le sentiment de rejet dont il est victime de la part des autres enfants.

"Et Milosz se disait que plus tard il ferait comme elle: il n'en ferait qu'à sa tête. Et pendant qu'il se promettait cela (...) il pensait que tant que Louise serait là rien ne pourrait lui arriver."

Mais Louise ne pourra pas toujours protéger Milosz; on devra l'éloigner.
Le roman commence au retour de Milosz à Saint-Alban, vingt ans après. Louise, malade, réclame sa présence.

"A ses côtés, les mots étaient inutiles, toujours éloignés de ce que l'on voulait dire; on devenait quelqu'un d'autre, et lui, Milosz, était devenu un petit morceau de lune balancé au vent. Mais ça, personne n'avait pu le voir. Et il repensa à ce jour extraordinaire où il avait vu Louise pour la première fois."

Une histoire d'amour sur le fil du rasoir entre deux êtres à la tête étoilée d'originalité. Un amour qui mettra vingt ans à se reconnaître et à se dire. La tendresse de l'auteur pour ses personnages sert à merveille ce récit mélancolique au pays des taiseux. Un premier roman à l'écriture fragile, au ton hésitant entre sobriété et poésie et qui laisse traîner derrière lui un beau parfum de campagne et de pommes qui murissent au grenier.

Milosz ou L'idiot magnifique     Jaunay Clan     Editions L'Harmattan

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11 novembre 2007

Un air de Picardie...

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Je vais me dépêcher de déguster les petites choses rondes
dont ce tigre ne ferait bien qu'une bouchée !
Des beaux signets, un carnet et un livre sur l'innocence perdue...
Tout ce que j'aime

MILLE FOIS MERCI BELLESAHI  !!!!!

9 novembre 2007

9 X 9 =

mogQuatre-vingt une petites gourmandises qui se dégustent du bout des lèvres, dans lesquelles on mord délicatement, puis qu'on laisse fondre lentement sur la langue pour que seul ne persiste que le goût mêlé du sucre et des épices. Ajouté le mélodieux glouglou d'un thé à la menthe servi d'une main experte, et vous entendrez la belle Haasiba conter à son amant la sensuelle Mogador.

"Pour diverses raisons et déraisons, on l'appelle aussi "La ville des désirs". On croit qu'elle a été créée par des marins en quête d'un port en eau calme. Ou par ceux qui naviguent sur l'autre mer de Mogador, celle de sable : les caravaniers qui traversent le Sahara et désirent ardemment, eux aussi, un havre où se remettre de leurs épreuves. Elle a ainsi été présente dans l'esprit et les sens des navigateurs du sel et du sable bien avant d'être là où l'on peut la voir à présent. Encore que, même à présent, quand on va vers elle, pendant la longue traversée des eaux ou des dunes, on la réinvente ."

Quatre-vingt un paragraphes comme autant de petits poèmes pour nous parler du temps et de la lumière, de l'histoire et des rues, des bibliothèques et des livres, de la musique et de la danse des corps.
On dit qu'à Mogador on compte de neuf en neuf, que le plus court chemin est la spirale et non la ligne droite, que les livres y ont d'étranges pouvoirs, que le temps s'écoule comme nulle part ailleurs et que c'est la ville du désir ...

"C'est pourquoi les ciels de Mogador sont considérés comme des entités quasi inconcevables mais représentées par des êtres qui sont autant d'échos de l'eau, de la terre, de l'air et du feu, aussi longtemps qu'ils se désirent, s'attirent et se repoussent. La musique des sphères est à Mogador musique du désir."

On peut ouvrir ce livre au hasard et déguster ces 9 X 9 choses poétiques dans n'importe quel ordre. Et l'avantage, par rapport au plateau de gourmandises dont je vous parlais au début, c'est qu'on peut en abuser sans crainte !
Un guide très original à emporter dans ses bagages quand on part en amoureux au Maroc, certains se reconnaîtront...

9 fois 9 choses que l'on dit de Mogador   Alberto Ruy-Sanchez   Editions Les Allusifs 

 

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6 novembre 2007

Le diable au corps

9782070339754C'est à Caracas que Gonzalo fait la connaissance de Marina von Aspern. Il a à peine seize ans et est le fils d'un riche planteur de canne à sucre. Le comte von Aspern, client de son père, est en voyage d'affaires avec femme et enfant, lequel enfant tombant malade oblige Marina à prolonger son séjour de quelques mois, alors que son mari repart vers l'Allemagne.
En effet, quoi de mieux que l'hacienda familiale pour accueillir ce microcosme cultivé et privilégié. Entre musique de Brahms, poésie de Rilke, chevauchées sauvages et sensualité caribéenne, Marina et Gonzalo vont s'aimer.

"Les Européennes étaient des femmes libres, comme des oiseaux, tout le monde savait cela. Et jusque dans l'atmosphère raréfiée et puritaine de Caracas, on commentait à voix basse les moeurs des Parisiennes et des Berlinoises avec un mélange de mépris et d'envie."

Mais comme dit la mère de Gonzalo, "Si j'ai bien compris, elle n'est pas tout à fait comme nous" , faisant référence à la judéité de la belle européenne. Mais qu'importe, on a les idées larges dans la famille Herrera !
Un détail certes, mais qui aura son importance, lorsque sept ans huit mois et quatorze jours plus tard, en 1939, Gonzalo devenu homme, se rendra enfin à Berlin pour y retrouver celle qu'il croit aimer.

"J'aperçus une silhouette appuyée contre le parapet. C'était Marina. Je me précipitais vers elle.(...) Elle me dévisageait et finit par sourire d'une façon un peu artificielle, où entrait une part de pose. Je retrouvais en un instant le mélange d'élégance étudiée et de sensualité dont je me souvenais si bien. Elle portait un manteau noir, avec quelque chose de jaune à gauche, sur la poitrine. Une fleur ? Une broche ? Elle était coiffée d'un petit chapeau noir."

Ces retrouvailles ne finiront pas de hanter l'innocent Gonzalo, mais pas de la façon espérée. Que restera-t-il de son amour face à la réalité de la vie sous le IIIe Reich.

Un court roman d'initiation amoureuse, mêlant candeur et lâcheté adolescentes. Malheureusement, rien de mieux que la guerre et la peur pour nous révéler à nous-mêmes et mettre à l'épreuve nos sentiments...

Le rendez-vous de Berlin     José Miguel Roig     Editions Folio

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4 novembre 2007

MOISSON ROUGE AU

slam

ou presque, le Littell à 3€, j'ai pas su résister

livres

2234 pages pour 13€, j'allais pas me gêner !
Au fait, j'ai oublié de vous dire
demain soir, premier cours de russe ...

1 novembre 2007

Rions un peu...

9782909240756en attendant la mort !
Ne vous fiez pas à la gravité des mots qui inaugurent ce roman. Le livre n'a rien à voir avec un récit larmoyant, bien au contraire...

"La mort... la seule décision qu'on puisse prendre quand on refuse que la vie décide de tout. Tu as toujours été trop orgueilleux pour accepter le destin. Et moi trop censeur pour te laisser croire qu'on choisit sa vie. Tu es mort de mes renoncements."

Le narrateur écrit à Laurent, un ami récemment disparu. C'est l'occasion pour lui de se pencher sur les petits arrangements que chacun passe avec la mort et les fantômes qui viennent hanter le quotidien.
Et François s'y connait en bidouillage... pensez, avec un père suicidé et une soeur décédée d'une crise d'asthme, il a bien potassé le sujet ! Si sa mère affiche froideur et indifférence, si son autre soeur, après avoir flirté un temps avec la folie, choisit religion et gris-gris, lui, il a trouvé un remède infaillible à la tentation suicidaire, devenir père de famille nombreuse. Mais que feront de tout cela les descendants ?

"Les câbles grincèrent, secourables. La grille s'ouvrit tel un rideau de théâtre sur une scène étrange composée seulement de deux personnages. Un petit homme roux, triomphant, tenait une petite fille toute ronde, vêtue de noir, qui toussait en souriant. Paul entra sans même se rendre compte qu'Anne restait à l'étage, étendue, inconsciente. La grille se referma derrière lui, très vite. On entendit un bruit fort et sec, suivi de l'écho long et comique d'une guimbarde géante. La cabine s'écrasa au niveau jeux et jouets."

La mort a plus d'un tour dans son sac et surgit toujours là où on l'attend le moins. Tout comme le narrateur d'ailleurs ...
Une sympathique surprise que ce petit roman, entre farce et regrets. Personnellement, j'aurais aimé que le ton soit encore plus mordant et certains personnages plus étoffés. Mais on sait que les plaisanteries les plus courtes sont souvent les meilleures... Alors en attendant le second roman de l'auteur, vous pouvez toujours brandir celui-ci pour exiger votre dose de friandises halloweenesques !

Petites farces de la mort     Pierre-Henri Loÿs     Editions Ecriture

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1 novembre 2007

Rions encore...

Le ridicule ne tue pas, dommage... voir ICI

Envie d'inventer un titre ? Ne vous gênez pas, c'est LA

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quelques uns qui m'ont fait rire...

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