Les années 50
Florinette et Nina, avec leurs récents articles, m'ont donné l'envie d'une petite remontée dans le temps, c'est pourquoi je vous présente cet album. Sans doute d'ici quelques années, quelqu'un de nostalgique écrira la suite, " Avant l'ordi " !
L'auteur nous raconte l'année 1953 par le biais du regard d'un enfant, né après guerre. Alain a 8 ans, ses copains s'appellent René, Jacques, Solange, Gisèle... Et tout au long des pages, il nous montre à quoi ressemblait la vie des français. Les logements exigus, avec les wc sur le palier, sans salle de bains, les bouillotes que l'on met dans les lits, les édredons de plumes, les soirées autour du poêle à écouter " La famille Duraton " ou " Zappy Max ". C'est aussi l'occasion de nous faire rencontrer les petits métiers aujourd'hui disparus, le charbonnier, le livreur de glace, le vitrier, le rémouleur et tous les petits commerces de quartier. Un pain vaut alors 48 Frs et les pièces sont toutes légères !
Bien sûr, on fait un tour à la confiserie, histoire de revoir les boîtes de coco de toutes les couleurs ! Sans crainte, les enfants jouent dans les rues; les garçons font du patin à roulettes dans un bruit d'enfer et les filles dessinent des marelles sur les trottoirs. L'école n'est pas mixte et les enfants portent des blouses. On écrit à la plume Sergent Major et on a des buvards publicitaires. Pour dix bons points on a une image, et si on travaille très bien on peut même obtenir la croix d'honneur. Les leçons de choses et les cours d'instruction civique sont dispensés par un maître qui a souvent la clope au bec ! Et le jeudi, les enfants vont au patronage.
Cette année là, lorsque l'on veut téléphoner, il faut demander le numéro à la demoiselle des Postes; très peu de téléviseurs, alors on va chez ceux qui en ont un, pour regarder le couronnement de la reine d'Angleterre. Dans tous les quartiers et dans tous les faubourgs il y a des cinémas; on y va en famille voir Fanfan la tulipe, Le train sifflera trois fois ou La rivière sans retour. Après les actualités et les réclames, c'est l'entracte et l'ouvreuse vend des chocolats glacés. L'été on descent les chaises dans la rue et on discute entre voisins.
Mais aujourd'hui, Alain est grand-père. Il repense à tout ça en attendant sa petite fille à la sortie de l'école. Ses copains s'appellent Kévin, Idriss, Priscilla, Fatoumata... Certains adultes disent " Ah c'est plus comme avant ! " ou bien " Finalement c'est toujours pareil ". Alain ne dit rien, il sourit simplement ...
Les illustrations sont simples et réalistes. C'est un tendre retour au temps de l'enfance, pour tous ceux qui tournent autour de la cinquantaine... Un petit reproche, l'auteur a oublié les chanteurs de rue qui égaillaient aussi les cours des immeubles et auxquels j'adorais lancer une pièce !
Et vous, les quinquas, y a-t-il d'autres choses que vous ne retrouvez pas dans cette jolie description du début des Trente Glorieuses ?...
Avant la télé Yvan Pommaux L'école des loisirs