PETIT BONHEUR
J'ai lu ce livre en Janvier, alors que le sud-ouest était sous la neige. Un arrêt-maladie bienvenu m'avait contrainte à rester sous la couette ou au coin du feu. Ajoutez à cela une théière fumante et vous comprendrez que je n'ai pas boudé mon plaisir . Ambiance anglaise garantie !
Toc toc toc ! Entrez dans la librairie de Margaret Lea et de son père et laissez-vous entraîner dans cette histoire à tiroirs.
Margaret est aussi biographe; un jour, elle reçoit une lettre de Vida Winter, écrivain prolixe et vieillissante, qui lui demande d'écrire son histoire. Mme Winter est une adorable vieille anglaise capricieuse, acariâtre, manipulatrice, et dont la vie est jalonnée de mystères et de secrets.
Margaret va se plier aux volontés de la bougresse. Les inconscients se rencontrant souvent, les échos du passé de Vida viendront résonner dans le vide de l'enfance de Margaret. Une amitié liera les deux femmes, assouplissant la rigidité de l'une, permettant à l'autre de s'approprier enfin son histoire. Embrouillamini d'identités, enquête généalogique, maison chargée d'histoires, personnages secondaires originaux, rien à redire...
Et cerise sur le gâteau, l'atmosphère surannée de la librairie et les relations père-fille. Voyez ces petits extraits, vous sentirez l'odeur des vieux papiers chatouiller vos narines de lecteurs et trépignerez sur place !
" Après le déjeuner, quand nous avons terminé le déballage, le catalogage et la mise en rayon et que nous n'avons plus de clients, nous nous installons pour lire, comme à l'accoutumée. C'est la fin de l'automne, il pleut et les fenêtres sont embuées. En fond sonore, le sifflement du chauffage au gaz, que nous entendons sans l'entendre, car, assis côte à côte, tout proches et pourtant à des kilomètres l'un de l'autre, nous sommes plongés dans nos livres."
(Là j'ai mis Harvest de Niel Young sur la platine !)
" Le magasin est le coeur même de l'affaire. Et c'est un lieu pour lire. A pour Austen, B pour Brontë, C pour Charles et D pour Dickens. C'est ici que j'ai appris l'alphabet. Mon père déambulait entre les rayons, me portant dans ses bras, et m'en expliquait le principe, en même temps qu'il m'apprenait à épeler. C'est là aussi que j'ai appris à écrire,recopiant des noms et des titres sur des fiches (...) Le magasin était tout à la fois mon foyer et mon métier. Une bien meilleure école que n'importe quel établissement ordinaire, et par la suite, mon université privée, toute à moi. C'était ma vie. "
Bouuuh ! jamais je serai une fille de libraire . Sniff sniff...
Le treizième conte Diane Setterfield Plon